Isolated System

Chapitre 38-1

                  

Je me réveillai avec un mal de tête d'anthologie et un horrible sentiment de déjà vu, lorsque des voix en train de se disputer parvinrent à mes oreilles bourdonnantes. Je me trouvais allongée à même le sol, vraisemblablement à l'endroit où j'étais tombée et pendant quelques secondes, j'eus l'espoir fou que tout cela ne soit qu'un horrible cauchemar. Souhait naïf, très vite anéantit par la nature de la conversation se déroulant plus loin.

— Il faut évacuer et tout bruler...tout de suite ! Nous ne pouvons pas laisser cette saloperie se répandre...

— Avant de paniquer comme des débutants et de manquer tuer la seule personne ayant des notions médicales, nous devrions peut-être nous assurer que c'est bien le F.F.H 24 et pas seulement un coup de chaleur ou...autre chose ! Criait un Lynch excédé à quelques pas de moi.

— Non mais Gabe, tu entends ce que tu dis ?! s'exclama Kaine, visiblement plus que surpris par sa réponse véhémente. Toi, encore plus qu'un autre, sait ce que cette saloperie peut faire. On ne peut pas prendre ce risque...

— Ce n'est pas en sombrant dans la bêtise et la barbarie que nous arrangerons les choses.

— C'est bien toi qui a dit de tous brûler, il y a cinq minutes !

— Je pensai aux meubles et aux couvertures, aux vêtements...ce genre de choses ! Certainement pas aux personnes potentiellement malade !

— Tu sais bien que c'est plus qu'une hypothèse à ce stade...

— De toute manière, si c'est bien lui...il est déjà trop tard, ajouta-t-il d'une voix d'outre-tombe. Et maintenant laissez-moi passer !

— Désolé Gabe...mais tu es trop précieux pour que l'on prenne le risque de te perdre, lança Kaine d'une voix sourde et assurée qui me fit froid dans le dos.

Cet homme avait l'air déterminé et intimement persuadé que Connors et moi étions condamnés. Quoi que l'on lui dise, il camperait sur ses positions et exécuterait les plans qu'il s'était fixés. Ma seule et unique chance serait de m'éclipser discrètement, de rejoindre Connors et de trouver un moyen de nous enfuir d'ici...Bon ok, c'était complètement irréaliste comme plan ! Mais je préférai encore me raccrocher à une idée illusoire, que d'attendre avec résignation la suite des évènements.

— Dis à ton cerbère de me lâcher...tout de suite, prononça Lynch d'une voix basse et menaçante, alors que je sentais l'atmosphère changée imperceptiblement. Signe qu'il s'apprêtait à utiliser son pouvoir, ce qui dans son état de fatigue actuel était parfaitement idiot et dangereux.

Entendant des bruits de luttes non loin, je tentai de relever la tête et fus récompensée de mon effort par une douleur intense et pulsatile qui irradia de mon crâne jusqu'à mes orteils, me laissant pantelante et nauséeuse. Je ne savais pas qui m'avait frappé...mais il n'y était pas allé de main morte ! C'est donc avec d'infinie précaution, que je me redressai lentement et m'adossai au mur du couloir, attendant de reprendre mes esprits et que la pièce cesse de tourner autour de moi.

— Pourquoi ne sommes-nous pas tous contaminé dans ce cas ? Demandai-je pour tenter de calmer le jeu.

Ma voix, poussée à son volume maximum pour être certaine qu'ils m'entendent, sembla se réverbérer dans mon cerveau comme un boomerang fou, me faisant grimacer et saisir ma tête entre mes mains.

— Si c'est bien le F.F.H 24...de toute manière, c'est déjà le cas. Pour notre groupe en tout cas. Donc...vous feriez mieux de me lâcher.

— Bien joué Lynch, mais toi tu es immunisé.

— Ce n'est pas parce que je ne développe pas la maladie, que je ne peux pas être en contact avec elle et la transmettre via...mes vêtements ou ma peau...

— Tu racontes n'importe quoi...

— Ah oui ?! Et vous êtes prêt à parier votre vie là-dessus ?

Les deux hommes se regardèrent un moment, puis s'éloignèrent de Lynch d'un commun accord.

— J'ai fait appel à vous car le temps presse et que nous sommes aux abois...mais nos méthodes sont vraiment trop dissemblables pour que cela puisse fonctionner. Alors maintenant, prenez vos hommes et barrez-vous pendant qu'il en est encore temps, leur ordonna-t-il.

— Et pour aller où ?! Quoiqu'il se passe, dorénavant nous sommes dans le même bateau...On reste, affirma Kaine d'une ton ferme.

— Ok...mais dans ce cas, on procède à ma manière, le prévint Lynch en le toisant d'un regard dominant.

Kaine acquiesça d'un simple signe de tête, tout en prenant garde de rester assez éloigné de Lynch.

— C'est quoi exactement ce virus F.F truc ?! demandai-je à Lynch en essayant de me relever.

— Le F.F.H 24. On l'a appelé comme ça à cause des symptômes qu'il provoque. Fatigue, Fièvre, Hémorragies et...24 h après l'apparition du dernier symptôme...vous êtes mort. Simple, rapide et efficace, me sortit-il d'une voix froide et impersonnel, sûrement parce que le sujet abordé était très difficile pour lui.

— Surtout que les deux premières phases ne sont pas facilement discernable, ajouta la femme d'une voix prudente. La fièvre est relativement faible et...une fois que les saignements ont commencés...il est trop tard. Vous vous sentez comment ?

— Assommée, lui répondis-je d'un ton légèrement acide. Ce qui la fit sourire à-demi. Que pouvons-nous faire pour Connors, demandai-je sans trop d'illusions.

— De toute manière, nous étions en train de dire qu'il fallait tenter d'infiltrer le mur d'enceinte pour partir de cet enfer et c'est ce que nous allons faire. Nous allons placer Connors en quarantaine dans la pièce principale puisqu'elle est potentiellement contaminée et bruler tous les objets qu'elle contenait. Toutes les personnes qui ont été en contact étroit avec lui dans les dernières huit heures, resteront avec lui en observation. Dans 24h, toutes les personnes exemptent de symptômes pourront venir avec nous. Les autres...

Un silence pesant suivit ses paroles, vite remplacé par un branle-bas de combat général.

— Allez debout, me dit Lynch d'un ton bourru en s'approchant de moi pour m'aider à me relever, tout en me tenant dans ses bras, le temps que je me stabilise.

— Pourquoi l'avez-vous laissé me frapper ?! Vous m'expliquez, lui demandai-je d'une voix un peu amère, compte tenu des circonstances.

— Sur le coup...j'ai paniqué, voilà ! C'est ce que tu voulais m'entendre dire, me demanda-t-il visiblement sur la défensive.

— Pas spécialement, mais c'est déjà mieux que rien. Vous pensez que je suis infectée, lui demandai-je d'une voix que j'espérai neutre malgré mon inquiétude grandissante.

— J'espère que non. Mais pour Connors en revanche...

J'essayai de cacher la peine et la peur que cette perspective m'inspirait et dus échouer lamentablement. Car Lynch me tapota maladroitement l'épaule, me saisit la main et m'entraîna doucement derrière lui.

— Viens, allons voir ce qu'il en est.

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Alors, chapitre pas très abouti dont je ne suis pas très fière ! Mais bon, l'essentiel est que l'histoire avance. Mais sachez qu'il sera repris et certainement modifié et étoffé lors de la réécriture !

Merci beaucoup d'être fidèle à mon histoire et de me lire *o*

Bisous, bisous :))