Chapitre 17

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Arrivés à l'hôpital on courrait à l'accueil. L'infirmière prenait tout son temps ce qui nous énervait au plus haut point. J'appelais alors ma mère qui répondait directement. Elle était au quatrième étage. On courrait vers l'ascenseur.

- Maman ! Criai-je quand les portes de l'ascenseur s'ouvraient.

Elle avait du sang sur les mains, sur le visage, elle était faible ça ce voyait.

- Mes chéries ! dit-elle en nous voyant.

- Où est ma mère ? Il s'est passé quoi ? Qu'est-ce qu'elle a ? dit Kenzo paniqué.

- Calme-toi ! Assieds toi c'est mieux. Dit ma mère en le prenant sans ses bras.

Il s'exécuta. Je croisais les bras et restais debout.

- On était en voiture et un camion nous à percuté. On a fait plusieurs tonneaux sur la route. Ta mère a eu moins de chance que moi. Les médecins ont préféré la mettre dans un coma artificiel car elle souffrait trop. Elle a des brûlures, une côté cassé, des égratignures et un traumatisme crânien.

Plus elle parlait et plus Kenzo ce refermait sur lui-même, se décomposait.

- Tu as eu quoi toi ? Dit-il sans émotion.

- Je n'ai pas été examiné, j'ai absolument voulu voir Lucie. (Sa mère) Mais je pense que j'ai une côte cassée, je souffre énormément. Mais c'est rien à côté de ses blessures. Dit ma mère les larmes aux yeux.

- Vas te soigner. On va rester ici. Dis-je en l'aidant à se lever.

- Non. Je vais rester.

- Maman ! Tu vas voir les médecins !

- Non.

- Adèle allez-y. Dit Kenzo.

Elle lui faisait un bisou sur la tête, moi sur le front et elle me chuchotait « Prends soin de lui » et elle partait. Je m'asseyais à côté de lui. Je ne savais pas ce que je devais dire, faire, penser. Je posais ma main sur son épaule.

- Tu n'as pas besoin de faire ça tu sais ? Tu ne me supporte pas, je ne veux pas te faire pitié.

- Arrête Kenzo ! Je ne te supporte peut-être pas. Mais ce n'est pas pour ça que je vais te laisser tomber dans un moment comme ça ! J'aurai été à ta place tu aurais fait pareil ! Alors ferme là, je vais rester ok ?

- Merci. Dit-il en chuchotant.

- Tu sais ne te retiens pas d'exploser.

- Comment ça ?

- Je sais que tu as envie de pleurer, de crier. Je le sais. Ne te retiens pas.

- Je ne suis pas un fragile.

- Ce n'est même pas question de ça ! Ce n'est pas parce qu'on pleure qu'on est fragile. On en a juste besoin.

Il n'ajoutait rien et moi non plus. On attendait dans le silence le plus complet. Je ne sais pas vraiment ce qu'on attendait. Un réveil ? Une nouvelle ? Nos pères ? Ma mère ? Je n'en sais rien. Mais on attendait. Le silence était pesant.

- Tu as raison. Dit-il en séchant la larme qui coulait sur sa joue.

- Raison de quoi ?

- Si je veux vraiment protéger les gens que j'aime je ne dois pas rester au près d'eux. Dit-il en se levant.

- Je n'es pas dit ça ! Et puis cet accident ce n'est pas de ta faute.

Il me regardait sans répondre.

- Oh Kenzo ce n'est pas de ta faute ! C'est toi qui conduisais le camion ? Non. Alors ferme là ! Ce n'est pas de ta faute. Tu n'y es pour rien, c'est la malchance de la vie. Et quand j'ai dit ça c'était sur l'énervement. Ta mère est forte, elle va se réveiller et sourire comme à chaque fois. Dis-je en le prenant dans mes bras.

On restait quelque temps à ce prendre dans nos bras. Quand mon téléphone sonnait. C'était Sonia et Gabrielle qui se demandaient pourquoi j'étais partie, je leurs expliquais tout, elle me rassurait et retournait en cours.

- Ça fait longtemps, dit-il.

- De quoi ?

- Que tu ne m'avais pas fais de câlin.

- La dernière fois c'était quand on avait sept ans. Dis-je en me souvenant de mon enfance.

- Tout ça à cause d'eux, de leur société, de leur concurrence de merde. Dit-il en murmurant.

- C'est aussi de ta faute. Dis-je en m'éloignant de lui.

- Quoi ? Pourquoi ?

- Tu es parti sans me dire au revoir, sans me donner d'explication, sans rien. Tu m'as laissé seule, dans ma plus grande tristesse et peine d'amour, tu ne m'as plus jamais redonné de nouvelle jusqu'à que tu rentres.

- Ce n'est pas moi Scar.

- De quoi ?

- Ce n'est pas moi qui ai voulu que ça se passe comme ça.

- C'est qui alors ?

- Je ne peux pas te le dire, malheureusement.

- Pourquoi ?

- Parce que si je te le dit tu vas détester cette personne, tu vas lui en vouloir, et je ne veux pas. C'est quelqu'un de trop important pour toi pour que je te brise toi et cette personne.

- C'est une personne proche de moi ?

- Oui.

- Proche de moi mais cette personne veut mon malheur.

- Non. Il veut ton bonheur et rien que ton bonheur.

- Quand j'étais petite c'était toi mon bonheur. Et tu le sais.

Il baissait la tête, je ne sais pas pourquoi j'avais dit ça. Ne faut pas qu'il pense que c'est toujours d'actualité parce que ce n'est pas le cas. Et puis c'est qui cette personne ? Déjà c'est un garçon car il a dit « Il ».

- Je peux te poser une question ? Demandai-je.

- Oui.

- Tu m'aimais vraiment ?

REVANCHEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant