UPDATE 12/01/2024

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Je m'appelle Hanna, j'ai 19 ans et je vis dans un petit village reculée du nord du Maroc. Dans la région du rif.

Je mène une vie de paysanne, nous avons l'électricité chez nous mis pas d'eau courante. Je fais partie de ces personnes qui doit se lever aux aurores pour me rendre au puits

J'ai parfois l'impression de vivre dans un autre monde, un autre temps, une autre ère...

Et pourtant je vis bien au 21ème siècle.

....

Ce matin je n'ai pas envie d'aller au puit, je suis lasse de cette corvée trop difficile pour mes bras si fins.

j'estime que mes frères pourraient aussi s'en accommoder mais visiblement mes parents ne semble pas de mon avis.

je suis assise sous un arbre et je regarde les montagnes qui s'étendent devant moi.
L'endroit est désert à cette heure matinale de la journée, l'air est frais et seules quelques dames portant des seaux se rendent aux puits avec leurs enfants qui courts autour d'elles.
Je me sens seule et quelques larmes coulent sur mon visage qu'on a si souvent battu.
Je repense à mon père qui est là-bas, là-bas c'est de l'autre coté de la méditerrané, derrière ces montagnes, là-bas c'est la Belgique. Il y travail et promet qu'il viendra nous chercher. Partir ? J'y pense tous le temps.

Au loin j'aperçois Ali, mon frère cadet d'un an, sa seule vue me terrorise. J'ai si peur que je me cache mais il m'a vu.
- ah, t'es-la ! Tu te prélasse au soleil pendant que maman fais le ménage, lève toi !
Je n'entendis plus les derniers mots tellement la gifle me fit mal. Je me lève et courus aussi vite que je pus. Arrivé devant notre maison, je vis maman qui me fixa de ses yeux bleus, son regard me glaça le sang.
-laisse la maman, ne la frappe pas et surtout pas devant moi !
Amina ma grande sœur intervient et me serra dans ses bras, et m'emmena dans une pièce a part.
-Ou étais tu Hanna ?, tu sais bien qu'ils n'aiment pas quand tu sors seule,
- j'étais juste ...
-peu importe, ne sors pas ça t'évitera des ennuis.
Je la regardai avec beaucoup d'amour, elle ma sœur, devenue ma mère. Amina avait 33 ans mais en paressais beaucoup plus, son visage était creux et ses traits était la copie exacte de ceux de notre mère mais ils étaient plus doux.
Je l'aimais tant, à ma naissance ma sœur était alors âgé de 15 ans, notre mère préférant largement s'occuper d'Ali, elle me confia a Amina qui m'éleva comme une mère.
Le jour de son mariage il y a maintenant 10 ans j'ai perdu la seule personne qui m'aimait réellement.
Elle habitait de l'autre coté de la montagne et venait nous rendre visite lorsque son mari le lui permettait.
Elle me répétait souvent que je n'étais pas sa sœur mais sa fille, j'aimais l'avoir près de moi. Lorsque ma mère me le permettait, je dormais chez elle et on se blottissait l'une contre l'autre toute la nuit en se racontant des histoires.
-je dois partir, fais ce qu'ils te disent et surtout ne leur répond pas.
Un bisou sur mon front en guise d'au revoir et elle s'en alla.
Je la regardais s'en allé d'un pas pressé, je savais qu'elle n'était guère plus heureuse que moi, elle avait épousé un homme beaucoup plus âgé qu'elle qui lui reprochait de ne pas donner naissance.

Me revoilà face à eux, eux ce sont mes trois frères Ali, Amine et nawfel.
Je rejoins nawfel le dernier de la famille, il a sept ans et passe ses journées à jouer.
- prend lui son bain. Me dis ma mère, en quittant la maison.
Autant dire que laver nawfel revenait à laver un chat il détestait cela, et des qu'il m'aperçu avec la bassine d'eau il se mit à courir. Je l'aimais bien, lui, il était jeune et innocent.
Dans mon village, nous devenons très vite des adultes surtout les filles.
Nous n'allions pas à l'école et passions nos journées à servir les hommes de la famille qui eux allait à l'école et faisait ce qu'ils voulaient.
Ayant terminé de le laver, je voulus me reposer mais Amine, le cadet de la famille me donna ses vêtements.
- va à la rivière les laver, et ne t'avise pas à parler à qui que ce soit.
Notre village étant relativement pauvre, nous lavions nos vêtements à la rivière. Hormis le travail épuisant en quoi cela consistait, j'aimais ces moments.
Je croisais toujours l'une ou l'autre voisine qui venait également laver son linge.
C'était les seules moments ou je pouvais retrouver mon enfance perdu, moi qui avais si vite grandit. Nous rions, nous nous aspergeons d'eau et nous nous racontons les potins du village.
Arrivé a la rivière, j'aperçu ikram, l'une de mes amies les plus proches. En m'apercevant elle couru vers moi.

Hanna, rêve d'une vie Où les histoires vivent. Découvrez maintenant