Partie 64

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9 mai :

Cela faisait un mois que j'étais la, un mois que je n'avais pas vu la lumière du jour. Toujours enfermée dans cette chambre que je détestais.

J'avais lu tous les livres et m'ennuyait énormément surtout que mon tortionnaire m'avait dit que les faux papiers d'identités étaient prêts.

J'avais fort maigrit et continuais mes crises d'angoisses. J'étais malade d'être seule et sans la lumière du jour.

Je ne voulais pas me regarder dans le miroir de la salle de bain, je me faisais peur. Mes joues étaient creuses, j'avais d'énorme cernes et j'avais même l'impression d'être ridé. Je détestais les vêtements que Youssef m'apportait, ils étaient trop larges et affreusement moches.

Je me réveillais ce jour là, et fis mes ablutions afin d'accomplir la prière. Je pleurais lorsque j'étais prosterné et demandais à Dieu de me sortir de cette prison.

Ma mère me manquait, Amina me manquait et même Lamia me manquait.

Je m'assieds sur le fauteuil et j'attendais Youssef, qui amenait le petit déjeuner. Je ne mangerai qu'une bouchée comme d'habitude.

Il ne me faisait pas de mal, heureusement d'ailleurs mais depuis quelques jours il me serrait dans ses bras.

Au début je me débattais mais j'étais tellement maigre que je n'avais pas de force alors je cédais et le laissait.

Quand j'étais dans ses bras je m'enfermais les yeux et imaginais que c'était Wahil.

Il me manquait beaucoup trop tellement que parfois je restais plus d'une heure sans bouger en fixant un point fixe, en faite je pensais à lui dans ces moments là.

C'est ce que je fis ce jour là, je regardais le mur en face de moi et repensais à un jour ou j'étais avec lui :

FLASHBACK

***

- salut ma puce
- coucou beauté fatale

Il me serrait dans ses bras et je sentais son parfum exquis, je le regardais : il était mal rasé.

- tu es trop craquant comme ça
- t'aime bien ? Dit-il en se frottant la barbe
- oui beaucoup

Je replongeais dans ses bras

-ça ne te donne pas envie de m'embrasser maintenant ? Dit-il amusé
- ahah non ne rêve pas !
- ok mais Hanna promets moi un truc ?

Il me prenait mon visage entre ses grandes mains parfaites

- promets moi que je serais le premier à goûter tes lèvres et le dernier!

Ses yeux verts brillaient

- je te le promets amour

Il me fit un bisou sur le front

- et moi je te promets de ne plus t'embêter avec ça

- ah c'est bien vous êtes raisonnable monsieur Kacem

Il riait et ses faussets ressortais

FIN DU FLASHBACK

***
-HANNA !

Je regardais Youssef

- tu as encore pleuré!
- mes parents me manques et Wahil aussi

Je regrettais aussitôt de l'avoir dis

- ben c'est que ça marche pas encore

Il m'aidait à me lever et me serra dans ses bras, je grinçais des dents

- laisse moi rentrer chez moi je t'en supplie Youssef

Je pleurais de nouveau très fort et n'arrivais de nouveau plus à respirer

- arrête de faire ça Hanna ! Calme toi s'il te plaît

Il me donna de l'eau et je me calmais

- je t'aime Hanna, épouse moi, aime moi ! Tu seras heureuse je te le promets

- plutôt me couper les veines que de t'épouser
- et ben tu resteras ici !

Il se leva et claqua la porte. Moi je m'effondrait à nouveau jusqu'à m'endormir.

Dans la peau de Wahil:

Je vivais un enfer depuis un mois, mon pote Karim était à Nador. Au lieu de passer ses jours de congés au soleil, il préférait la chercher avec moi.

Nous étions en voiture , garé devant la salle de sport. Youssef venait d'y rentrer quand Amine m'appela :

- salut mon frère
- salut, toujours rien ?
- non rien
- PUTAIN C'EST DE MA FAUTE !

Il tapa sur quelque chose et criait. Il s'en voulait énormément, moi aussi au départ je lui en voulait. Plus maintenant car cela ne servait à rien. 

Il était redevenu comme dans sa période de dépression.

- Amine, c'est pas de ta faute tu le sais !
- si dit-il en pleurant, elle est sûrement morte
- MAIS ÇA VA PAS DE DIRE ÇA ! Je vais la retrouver moi tu vas voir !
- Wahil ?
- quoi ?
- Lamia a perdu son bébé, elle est à l'hôpital là !
- oh merde !

Amine se remit à pleurer et moi je me retenais.

- je te laisse Amine

Je raccrochais et Karim mis sa main sur mon épaule :

- j'ai entendu poto, tu veux aller la voir ?
- ouais j'irai tantôt. Regarde!  lui dis-je en montrant Youssef du doigt. Pourquoi ce batard n'est resté que cinq de minutes à la salle ?

- ouais c'est bizarre ça
- putain j'ai envie d'aller voir ce qu'il s'y passe
- on fait comme on avait dit ?
- ouais on y va

Nous roulions une quinzaine de minutes, et arrivions dans le quartier le plus pauvre de Nador.

Je me garais loin et continuais à pied. Nous apercevions quelques garçons, qui tenaient les murs. Ils étaient tous maigres mais un était plus rond.

- lui fera l'affaire ! Me dit Karim
- je suis d'accord

Nous marchions vers eux, et ils ouvraient tous de grands yeux. Cela se voyait que nous venions d'Europe, à nos vêtements et même à notre manière de marcher.

- salam leur dis-je dans la langue de la ville

Ils nous regardaient méchamment

- ils nous veulent quoi les européens ?
Nous dis l'un d'entre eux

- je veux parler avec toi ! Dis-je en regardant le plus gros de la bande

-moi ? Euh ok

Ils nous suivaient pendant que ses amis se moquaient de lui.

Arrivé dans un coin tranquille, je lui dis

- tu veux te faire de l'argent facilement ?
- ouais carrément, mais je veux pas finir en prison
- mais non repris Karim, t'inquiète tu seras juste notre espion
- ok vous me donnez combien ?
- quand tu auras accomplit ta première mission, tu auras 500 dirhams (50€)
Et après si ça marche je t'en donnerai 2000, (200€)
- ok dit-il avec un grand sourire. Je serai votre " jims bonnd"

-Oh putain ! dit mon pote en rigolant

- alors je dois faire quoi?
- tu viens avec nous, on va t'acheter des fringues
- sérieux ?

Il sourait toujours

- j'espère que ça va marcher me dit Karim en français, il a l'air un peu bébête le gars

- ouais mais c'était le seule gros et puis c'est "jims bonnd" n'oublie pas !

Mon pote rie et le gros fronçait les sourcils, comprenant que nous nous moquions de lui.

Hanna, rêve d'une vie Où les histoires vivent. Découvrez maintenant