Partie 6

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Quelques semaines plus tard, mon père rentra au pays. Il était encore plus amaigrit et faible qu'a sa dernière venue.
Ma mère était terrifiée en le voyant et lui demanda de quitter l'Europe et de revenir vivre auprès de nous
« Au moins ici, je pourrais m'occuper de toi » lui dit –elle

- c'est vrai papa, lui dit Ali. Avec mon salaire et celui d'Amine nous arrivons à subvenir à nos besoins et c'est à nous de nous occuper de toi désormais
- tu as bien changé Ali, tu es un homme désormais, je suis fière de vous

Mon père ne nous avait jamais dit cela.
Il était très pudique et ne nous faisais jamais de compliments, il nous aimait, ça nous en étions persuadé mais son éducation et sa timidité l'empêchait de nous le dire mais il le montrait par ses actes.

-ça ne vous intéresse donc pas de partir ?

Tout le monde répondu « non » à l'unisson

-et toi Hanna ? dit-il se tournant vers moi
-non, la Belgique ta fatiguée papa, tu travailles trop. Nous n'avons pas besoin de tant d'argents surtout si tu es malade

Il déposa sa main sur mon épaule

-ah ma fille, ta mère ne m'a dit que du bien de toi durant cette année, tu as tout subit avec patience comme une femme

Sa parole et ce geste qui peut paraitre simple me transperça le cœur de bonheur. Je remerciais tous les jours Dieu dans mes prières quotidiennes.
Mon père renonça à partir et s'installa avec nous, je récupérais ma chambre et la vie repris son cours normal.

J'eu un matin pluvieux une merveilleuse nouvelle, ma mère me convoqua au salon avec mon père

-ton père t'a inscrit dans une école me dit-elle toute souriante. Tu vas pouvoir étudier
-oui, au début tu seras en classe de rattrapage car tu ne sais ni lire ni écrire, et comme les adultes apprennent moins vite que les enfants tu suivras ces cours la durant trois ans.

Nous parlions le berbère dans notre village et j'appris que j'apprendrais l'arabe ainsi que le français.

-ensuite reprit-il. Quand tu auras finis, tu choisiras de continuer ou non

C'est ainsi que je devins une étudiante de l'école principale de Nador, la ville adjacente à notre village.

Amine m'y accompagnait et me ramenait tous les jours car il y travaillait, et depuis le début de mon insertion c'est-à-dire depuis 8 mois il prenait un certain plaisir et une motivation à venir me chercher. Ma nouvelle amie, Miriam en était pour quelque chose.

-tu veux qu'on raccompagne ta copine Miriam ? me dit-il
-non elle vit chez sa tante qui habite à deux pas de l'école et puis elle ne montra jamais dans une voiture avec un homme qui n'est ni son frère, ni son père...
-ni son oncle. C'est bien ! cela veut dire que c'est une fille sérieuse
-oui et puis ce n'est pas la seule raison, je doute que son fiancé accepte qu'elle monte avec nous
-elle va se marier ?
-oui avec un homme qui vit en France, c'est pour ca qu'elle suit des cours de français
-ah tant pis, que Dieu fasse qu'elle soit heureuse dans son couple. dit-il nostalgique

J'eu de la peine pour lui, je savais qu'il pensait encore à Ikram mais qu'il voulait se marier afin de l'oublier et d'entamer une nouvelle vie.

Cela allait être désormais plus facile de l'oublier car Ikram avait rejoint sa famille à Anvers et nous n'avions pas de ses nouvelles mais les grandes vacances approchaient et nous redoutions de la revoir.
Je savais que cela lui ferait beaucoup de mal.

C'est Ali qui s'occupait des frais de ma scolarité, il prit cette décision afin d'être pardonné de m'avoir tant battu autre fois.

C'est devenue un autre homme, il était sérieux dans son travail au garage de la ville d'Al Hoceima, il paraissait avoir 30 ans tellement il était mature, même physiquement il avait changé, il était plus costaud et prenait soin de lui.

Hanna, rêve d'une vie Où les histoires vivent. Découvrez maintenant