Partie 71

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Tout le monde entra en courant, ce qui accentua ma crise

Ils me touchaient, essayaient de me calmer et me parlèrent en même temps mais ils ne comprenaient que je manquais d'air et qu'il me fallait de l'espace, heureusement Monica était très intelligente, elle cria :

- ELLE FAIT UNE CRISE D'ANGOISSE, RECULEZ !

Elle poussa tout le monde, ils la regardaient méchamment, elle continua :

- elle manque d'air, elle a été seule durant un mois et la on une dizaine sur elle. Sortez de la chambre !

Tout le monde savait que Monica était très cultivé, ils l'écourtèrent donc, elle alla chercher un sac en plastic et ferma la porte à clé.

Elle me fit assoir sur le lit et me le donna

- respire dedans

Je m'exécutais et respirais dans le sac, ce qui me calma au bout de plusieurs minutes. Quand j'aillais mieux, je le lâchais et la regarda :

- merci
- de rien
- j'ai fais beaucoup de crises la bas, mais je n'ai jamais soufflé dans un sac

- j'ai vu ça sur le net, dans ces moments là, tu as une hyperventilation, c'est-à-dire que tu respires très vite, et tu inspires trop d'air en une fois. Le fait de mettre un sac plastique te permets d'inspirer le peu d'air qui s'y trouve. Et quand ta respiration retrouve le bon rythme tu arrêtes, car respirer trop longtemps dedans est dangereux

- tu m'impressionnes Monica
- je suis tellement contente que Wahil t'ai retrouvé

En parlant de lui, il toqua et demanda à entrer

- je vais prévenir tout le monde que tu vas mieux
- merci et Monica dis leur que je veux rester seule durant quelques heures s'il te plaît

Mon fiancé s'assied près de moi et je tombais dans ses bras, je lui dis en français

- Wahil je crois que je deviens folle
- non ma puce tu es traumatisé, c'est normal, tu devrais peut être voir un psychiatre comme les médecins te l'ont conseillés hier

- d'accord mais je veux quelqu'un qui parle français et pas un homme, je ne veux pas me retrouver seul face à un homme, j'ai trop peur

- ok ma puce , je chercherais demain

Je restais une heure dans ses bras sans parler ni bouger, je décidais ensuite de rejoindre tout le monde, la tante de mon chéri était la. Au bout d'une heure je retrouvais Lamia qui dormait dans mon lit.

- Lamia tu dors ?
- mon bébé est mort comment veux-tu que je dormes
- je suis désolé
- c'est rien viens dans le lit

Je me couchais près d'elle et mis ma tête sur son épaule

- tu vas mieux?, on m'a dit que tu as fais une crise
- oui j'en faisais très souvent la bas, et je pensais que ça passerais maintenant
- il te faut du temps Hanna
- Lamia, ton.. ton petit ... ton petit bébé ne devait pas être enterré aujourd'hui

- si mais Fouad était occupé à régler des papiers, mon petit ange sera enterré demain
- je suis tellement désolée pour toi
- merci

Elle me serra fort, ce qui me surpris.

Je m'endormis auprès d'elle sans même avoir mangé et me réveilla très tôt le matin, il était 6h.

Wahil dormait sur le canapé et je me faufilais dans ses bras :

- ma puce ? Dit-il en chuchotant
- je veux être avec toi, j'ai peur quand je suis loin de toi, il ouvrit ses bras et je m'y blottis

A 10h du matin, ma mère me réveilla. J'ouvrais mes yeux et elle me dit en chuchotant

- lève toi avant que ton père ne te voit dormir dans les bras de ton fiancé

Je me lavais et allais dans la salle de bain. J'évitais de me regarder et en me lava.

Je retournais au salon tout le monde y était et nous déjeunions dans le silence.

Toute ma famille s'habilla en blanc comme la
coutume le voulait, les hommes partirent prier à la mosquée et enterrer le bébé pendant que nous nous tentions de consoler Lamia qui pleurait sans s'arrêter.

Dans ma religion, quand quelqu'un décède, l'entourage, la famille, les voisins etc viennent rendre visite à la famille du défunt, ils viennent habillés simplement et pas maquillés. Ils restent quelques heures et s'en vont. Ils apportent en général du sucre, du lait et des dattes.

C'est ce qui se passa toute la journée, les allés et venues des gens qui venaient présenter leur condoléances m'oppressaient mais je ne dis rien.

Je m'en fermais parfois dans la salle de bain et en ressortait au bout de quelques minutes. Je refis deux crises dans la chambre mais Monica pris soin de moi.

Un Imam était présent il lisait les Saints Versets du Noble coran dans le salon où se trouvaient les hommes.

Vers 22h, tout le monde était parti et nous étions autour des parents en deuil quand on sonna à la porte :

- qui n'es pas venu présenter ses condoléance ? Demanda Amina

Ma mère alla ouvrir et nous l'entendions crier :

- ENCORE TOI!

Je me levais et la vis. Elle ressemblait à s'en méprendre à son fils mais elle n'était pas aussi grande que lui. C'était la première fois que je voyais la maman de mon kidnappeur.

Hanna, rêve d'une vie Où les histoires vivent. Découvrez maintenant