Hanna, rêve d'une vie

Partie 16

Il s'assied à côté d'Amina, elle se retenait de vomir. Je ne savais pas depuis combien de temps il n'avait pas pris de douche.

- mon fils, c'est mieux ainsi. Laisse la partir et reprend toi.
- tu as raison maman, je vais l'oublier

Il réagissait tellement bien que nous étions surprise.

- qu'est ce qu'il vient de se passer la ? Dit Lamia
- je vais le surveiller, sa réaction n'est pas normal, repris maman.

Durant la semaine qui a suivit, Amine n'allait pas mieux.
Il ne sortait toujours pas de sa chambre et ne se nourrissait pas. Mais au moins il s'était fait à l'idée qu'ikram c'était de l'histoire ancienne.

Et moi pendant cette semaine là, je n'avais toujours pas eu de nouvelles de Youssef.

Quand à monsieur Wahil, il ne me parlait pas si ce n'était en dehors de ses cours, il ne me regardait pas, ne me souriait pas.

J'avais l'impression d'être morte à ses yeux. Il passait toutes ses pauses avec l'autre prof, madame El Nali.

Je dois avouer que cela me mettait en colère.

Le lundi matin, après avoir enfilé le jean que Saloua avait oublié, je cherchais une chemise saumon. Je l'avais acheté quand j'étais en vacance à Al hoceima.

Ah voilà, je la trouvais et la mis. Je pris mon sac à dos blanc et partie.

Je marchais vers le bus quand j'entendis :

- Hanna !
- Ali? Qu'est-ce ce que tu fais la ?
- je boss pas aujourd'hui alors je suis venu voir Amine
- et avec Monica ?
- c'est une fille bien tu sais, elle m'a dit qu'elle m'attendra encore
- c'est génial ça, bon je te vois toute à l'heure je vais être en retard
- ok, tient c'est pour toi

Il me tendit un paquet

- arrête de m'offrir des cadeaux Ali, tu vas te ruiner !
-très bien, je le reprend
- non! C'est à moi

Nous rions et je l'embrasse

- tu es le meilleur frère au monde

Je l'embrassais encore et pris le bus. J'ouvrais le cadeau et un énorme sourire apparus sur mon visage.

Un portable !

Il m'offrit un portable.
Tout le monde en avait un, moi j'en voulais mais je n'osais pas en demander.

Je trouvais un petit papier écris en français :

"Voilà ton nouveau téléphone, désolé je n'ai pas les moyens de t'acheter un plus moderne. Alors en attendant tu as celui-ci"

Ali faisait tellement d'effort pour se racheter. Je chipotais dans mon téléphone, je ne le lâchais pas. Même en classe je n'arrêtais pas d'y toucher. Samia me donna son numéro que j'enregistrais.

- Hanna, range ton gsm
- oui monsieur.

Je le regardais et lui me niait toujours.

Il était tellement beau avec sa chemise blanche et son jean clair.

Il n'arrêtait pas de sourire à tout le monde, de rigoler avec eux sauf avec moi.

A l'heure de pause je le cherchais, je le trouvais seul en classe.
Je voulus lui parler, pour lui dire quoi? Je n'en savais rien, je voulais juste lui parler.

J'allais frapper à la porte, lorsque j'entends une femme rire, il leva ses yeux sur elle et se mirent à rire. Je le croyais seul mais il était encore avec elle.

Je me trouvais sotte à être la à l'espionner. Il me vit et dis à sa compagne :

- j'arrive Zeineb commence à manger

Il vient vers moi, me pris par le bras et m'emmena au fond du couloir

- qu'est-ce qu'il y'a Hanna ? Pourquoi m'espionnez vous ?

ça y est il recommençait à me vouvoyer

- je ne vous espionnais pas, j'étais juste venue vous parler
- de quoi ?
- je ne sais pas

Il s'approcha, je sentis ce parfum que je n'avais pas oublié.

- mademoiselle, c'est bien vous qui m'avez demandé de vous laisser tranquille. Alors je vous laisse

Et il repartit me plantant là.

Mon téléphone vibra dans ma main et me fit sursauter. Cela me fit sourire, fallait que je m'y habitue.

Je voyais un numéro que je ne connaissais pas :

-allo ?
- Hanna c'est Ali, stress pas !
- oh mon frère adoré !

je me mis à rire mais il ne me répondit pas. Je l'entendais renifler

- Ali tu pleures ?

Toujours pas de réponse

- ALI!! Je criais sans m'en rendre compte
- Hanna rentre il s'est passé quelque chose 

Je sentais mes jambes me lâcher

- AMINE ! C'EST AMINE C'EST ÇA ?

Je criais si fort que le professeur sorti de sa classe, il me regarda mais je ne fis pas attention à lui.

- répond ! Lui dis-je plus doucement
- non c'est pas Amine, lui il est dans sa chambre. C'est notre oncle , le père de Saloua. Il est .... mort !

J'étais d'un côté rassurée que ce ne soit pas mon frère mais très triste et choquée d'entendre que le frère de mon père était mort.

Je n'avais jamais vécue la mort d'un proche je ne savais pas comment réagir

- allo? Hanna ?
- je ... je suis la.

Des larmes coulaient sur mon visage

- Hanna ça va ? 

Mon professeur s'était rapproché

- oui monsieur
- allo? Hanna ?

Je n'arrivais pas à parler, mon oncle Fouad mord ! Il était si gentil, lorsqu'il venait au pays en été il nous serrait toujours dans ses bras, nous amenait des bonbons, des jouets, des cadeaux.

C'est même lui qui a payé les travaux pour nous mettre l'eau à la maison.

Monsieur Wahil me prit le téléphone des mains et le porta à son oreille

- allo, je suis monsieur Kacem, le professeur d'Hanna
- bonjour, elle est où ?
- juste ici, mais n'arrive visiblement pas à parler, et elle pleure

Moi je ne l'écoutait pas, je pleurais de plus belle en pensant au sourire de mon oncle. Il ressemblait tellement à mon père.

- notre oncle vient de mourir, nous n'avons jamais vécu la mort d'un proche
- je comprends vous voulez que je la dépose en voiture ? Dans son état ce n'est pas prudent qu'elle prenne le bus.
- vous feriez ça ? Mais vos élèves ?
- ils seront heureux de terminer les cours plus tôt
- très bien, merci monsieur
- je vous en prie

Il raccrocha et me tendit mon portable. Il me pris par le bras et ouvrit la porte d'une classe.

- reste ici le temps que je prévienne la classe qu'il n'y aura pas cours cette après midi et après je reviens te chercher

Je ne répondis rien. J'attendais qu'il revienne pour rentrer voir ma famille.