Partie 17

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J'étais en voiture avec mon professeur, je ne parlais pas et pleurait en silence.

- Hanna, je suis sincèrement désolé pour ton oncle, paix à son âme
- merci monsieur

C'était gentil de sa part de m'accompagner chez moi, mais j'étais en colère contre lui. Il m'avait carrément remballé tout à l'heure.
On dirait qu'il lisait dans mon esprit car il me dit :

- t'es fâché contre moi à cause de tout à l'heure ?

Je le regardais, il fixait la route.

- non, vous êtes le cadet de mes soucis en ce moment. Je m'en fiche de vous, je ne pense qu'à mon oncle

Je ne sais pas pourquoi je lui dis, je voulais lui faire du mal. Cela avait l'air de fonctionner car il se gara et me regarda

- Hanna regarde moi

Voyant que je ne l'écoutait pas, il posa un doigt sur mon menton et fit tourner ma tête vers lui.

- je sais que tu ne t'en fiches pas, j'ai très bien vu que tu étais en colère. Mais c'est toi qui ma demandé d'arrêter alors je passe à autre chose
- avec madame El Nali
- oui, elle m'aime bien et moi aussi...Hanna, si tu veux que j'arrête de lui parler, je le fais tout de suite

Je ne savais pas où j'en étais, je ne veux pas qui lui parle car cela me rendait jalouse. Mais en même temps je voulais parler avec Youssef savoir ce qu'il pensait. On aurait dit qu'il m'entendait encore une fois

-mais il y a Zlatan c'est ça ?

Je ne répondis pas

- laisse tombé, tu ne sais pas ce que tu veux

Je ne répondis toujours pas et me remis à pleurer. Il démarra et nous n'avons plus parlé du trajet sauf pour lui indiquer le chemin.

Arrivé devant chez moi je le remerciais et parti.

J'ouvrais la porte, la maison était calme, vraiment très calme. Cela me mis un froid dans le dos.

Arrivée au salon, je vis mon père.
Il était assis, le regard dans le vide. Il avait les yeux rouges. Je m'assis près de lui.

- papa ?

Il se tourna vers moi, une larme silencieuse coula sur sa joue

- mon frère... mon frère est mort Hanna

Le voir comme ça me déchira le cœur, je n'avais jamais ressentie cette douleur.
Même lorsqu'on me battait autrefois je ne ressentais pas cette tristesse.

Je m'approchais de lui et il se laissa tomber dans mes bras.
Il pleurait fort, très fort. Je sentais ses larmes couler sur mon épaule. Je me mis à pleurer avec lui.

Mon père qui ne montrait jamais ses sentiments, se livrait totalement face à son désarrois.
Ma mère arriva, alarmée par nos pleures.
Elle aussi avec les yeux rouges.

- arrêtez de pleurer dit-elle entre deux sanglots. Cela ne le ramènera pas, il faut prier pour lui.
Mohamed, regarde moi.

Mon père me lâcha et regarda sa femme.

- va mon mari, lave toi et prie pour ton frère. Cela lui sera bénéfique, pas nos pleures ni nos lamentations
- tu as raison Louisa, je ne sais pas ce que je ferais sans toi.
Il se leva et lui baisa le front.

Je regardais ma mère, elle aussi voulait hurler, crier, pleurer.
Mais elle se retenait, et levait son visage fièrement comme à son habitude. Même dans les pires moments, ma mère gardait sa classe et son allure.

Nous avions passées toute l'après midi et la soirée à pleurer, chacun dans son coin ou en ensemble.
Nous avons prier pour le mort, nous nous sommes remémorer nos bons moments passés avec lui.
Et nous avons parlés avec sa femme et ses enfants au téléphone.
Ceux-ci devaient venir deux jours plus tard avec le corps du défunt. Car il voulait être enterré dans son villag natale.

A 22 heures, je décidais de rejoindre ma chambre.
Fatiguée et triste. Je me couchais dans mon lit et pensa à mon téléphone.
Je ne l'avais pas sorti de mon sac depuis l'école. Je décidais de le prendre et vis 3 messages d'un numéro que je ne connaissais pas ainsi qu'un message de Samia.  Tous étaient écrits en français.

Message de Samia à 14h :

[ Hanna t passé ou?? Ta disparus à midi 😳]

Je lui répondis :

[ coucou, désolé. Mon oncle est décédé 😞 paix à son âme . j'ai du rentrer. Bis]

C'était la première fois que je composais un message, je mis plusieurs minutes à l'écrire tellement je n'avais pas l'habitude.

Ali avait même pensé à recharger ma carte. Je souris et lis les trois autres messages qui étaient du même numéro inconnu.

Numéro inconnu à 16h :

[ salut, c'est Wahil. Je suis désolé pour tout à l'heure Hanna. Sincèrement]

Rien que de lire son prénom, mon cœur fit un bond. Je me demandais comment il avait eu mon numéro.
J'ouvris le deuxième message :

Numéro inconnu à 18h :

[ c'est encore moi, tu te demandes comment j'ai eu ton numéro? Je me suis fait un appel en absence avec, quand je parlais à ton frère. Courage à ta famille. ]

Je souris, il répondait toujours à mes questions avant même que je les poses.
Je crois qu'il lit vraiment dans mes pensées.
J'ouvrais le troisième message.

Numéro inconnu à 18h02:

[ et oui je lis encore dans tes pensées 😏donne moi de tes nouvelles ]

Je souris de plus belle, il avait réussi à rendre cette soirée un peu plus agréable et avec seulement trois messages.

Je décidais de lui répondre.

À Wahil :

[ coucou, tes messages m'ont fait sourire dans ce moment triste. Merci pour ça. Et désolé je n'avais pas vu tes messages.]

Voilà le message était envoyé, je me rendis à la douche. Me lava, mis mon pyjama et retourna dans mon lit. Je pris directement mon téléphone.

1 message reçu de Wahil:

Je souris encore.

[ c'est rien Pocahontas. Si je pouvais je retirais toute ta tristesse. Bonne nuit Hanna.]

De moi à Wahil :

[ bonne nuit aussi ]

Bonne nuit aussi ? Il avait été si gentil. Il m'a dit Pocahontas et moi je réponds bonne Nuit aussi ! T'es bête Hanna !

Sur ces mots contre moi même je m'endormis.

Hanna, rêve d'une vie Où les histoires vivent. Découvrez maintenant