22.

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Dieu se demande ce qu'il se cache dans tes yeux faibles et vides.Dieu se demande ce qu'il se cache dans ton coeur faible et ivre.

Mon bras était tendu,la poitant tel un index accusateur.
Dans un élan de fureur j'étais venu à sortir mon arme.Je ne savais même plus à quel moment je m'étais dis que j'allais la sortir,tout ce que je savais c'est qu'elle m'avait énervée de part sa tenue et son comportement.
Comment cette fille osait-elle venir habiller de cette manière et me parler ainsi ?
Ne tenait elle pas un minimum à sa vie que pour se ranger et suivre le mouvement ?

- Vladimir

Mon frère brisa le silence.Au fond de moi je lui en voulais d'intervenir en sa faveur.Que cherchait il ? Pourquoi était il si protecteur avec elle ?
Certes c'était dans son habitude de toujours défendre les autres mais là j'avais l'impression qu'il y avait autre chose.Quelque chose derrière le masque du gentleman.

- Non,vas y tire,prouve devant tout le monde que tu es un homme et tire,intervient-elle.

J'espérais une faille,une fissure,n'importe quoi.
Juste quelque chose qui m'indiquerait que j'étais supérieur ou du moins que je lui faisais peur.
Mais,ni dans sa voix ni dans son attitude,je ne distinguai l'ombre d'une hésitation.
Soit elle était vraiment aussi peu attachée à sa vie que ce qu'elle essayait de montrer,soit elle avait réussi à réellement croire en cette carapace imaginaire qu'elle s'était formée aux fils des années.
Je désirais,du plus profond de mon âme - si j'en avais une - qu'elle se brise devant moi,qu'elle ait peur,qu'elle ait la voix chevronnante.
N'importe quoi pourvu qu'elle soit affaiblie.
Je voulais qu'elle soit faible.
Je voulais qu'elle souffre.
Ce désire me hantait depuis sa première provocation à mon égard.
Et je ne doutai nullement que c'était le genre de désire qui,dans les histoires de mon enfance,provocait la folie.
Je savais que c'était un poisson et pourtant j'aimais l'enfer.

- TU DEVRAIS TE TAIRE TU SAIS TRÈS BIEN QUE JE N'AURAIS AUCUN REMORDS À EN FINIR AVEC TOI LÀ MAINTENANT !

Je hurlai de rage.
J'avais l'habitude d'être maître de moi même et,même quand on me provoquait,j'envoyais une balle dans la tête du rebel sans une once d'énervement.
Avec les années j'avais appris à canalisé ma rage,le calme était encore plus angoissant.
Mais avec elle c'était différent.Certe j'étais,dès l'enfance,de nature sombre et colérique mais jamais personne n'avait reflété aussi fort ma personnalité de feu.

- Et bien vas y je t'en prie,tire.

Elle aligna ses bras.
C'était certainement un dernier signe de rébellion,mourir tel un martyre,les bras en croix.
J'aurais mis ma main à couper que même son dernier souffle aurait été un vent de révolte.
Elle faisait partie de ceux qui avait une étincelle dangereuse dans le regard,une étincelle qui faisait d'elle une révolutionnaire.Et je me demandai qui avait allumé la flamme de la révolte qui crépitais au fond de ses iris droguées à l'adrénaline.
Puis,son regard se voila.Un rideau transparent à nuance opaque couvrit ses yeux.
Le voile d'un souvenir.
J'en avais vu des regards de ce type.Le regard de ceux qui se remémoraient un souvenir passé,mélange de nostalgie et de regret.
Et à ce moment précis,je voulu savoir se qui se cachait dans son regard livide,en en oubliant presque ma vengeance.

- Tire,dit-elle dans un souffle.

Ce fût presque une plainte,elle en était presque à me demander de lui arracher sa vie.
J'aurais pu tirer,je le voulais,mais dans un élan sadique je me refusai de lui octroyé la fin de la souffrance que j'avais lu dans son regard.
J'allais la détruire,petit à petit,écaille par écaille et ensuite je la tuerais.
Elle ne pouvait pas mourir,pas maintenant,pas avant d'avoir souffert.

Mon doigt appuya sur la gâchette.
Je vis presque la balle lui frôler les cheveux et exploser un vase en poterie blanche juste derrière elle.

Elle n'avait pas fermés les yeux,même quand la balle fit envoler quelques mèches de ses cheveux bruns elle ne ferma pas les yeux.
Et,intérieurement,je maudis le courage dont elle avait fait preuve face à la mort.

Putain de merde.

Je ferma les yeux de frustration avant de ranger l'arme dans ma ceinture et de sortir de la salle à manger.

Je vais la détruire,me dis-je telle une promesse inviolable.

La protégée du diable.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant