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J'ai toujours préféré la folie des passions à la sagesse de l'indifférence.

La salle de réception grouillait de monde.
La petite fille qui sommeille en moi regarda la pièce avec des yeux rêveurs en ayant l'impression d'être dans le conte de Cendrillon.De tous les côtés il y avait des dames dans des robes de princesses et des hommes habillés de costards haute couture.Au dessus de la salle de bal,un énorme lustre en cristal étincelant brillait de mille feux et,résonnant contre les gouttelettes transparentes,le son de l'orchestre se faisait entendre.
Les violons,les pianos,les flûtes traversières,les clarinettes,les contrebasses jouaient une mélodie envoûtante telle la flûte de Pan.Je fermai les yeux me laissant bercer quelques secondes bénites des cieux par la mélodie symphonique et ensorcelante qui se jouait dans l'antichambre.
Quand je réouvris les yeux j'étais seule au milieu de ces requins,qui ressemblaient il y a encore quelques secondes à des personnages tout droit sorti des livres de mon enfance.
Au loin,Vladimir était déjà en pleine conversation avec des hommes d'affaires et des femmes éblouissantes.

Pour la première fois,je vis cet auditoire pour ce qu'il était vraiment : une pièce contaminée par des mafieux et des hommes sans scrupule.

Et Vladimir était le pire.

Un verre de champagne à la main,il était tel un orateur au milieu de son assemblée qui sembla si passionnée par ce qu'il disait.Des hommes rigolaient à ses remarques tandis que des femmes se rapprochaient toujours plus de lui.Il était en plein dans son élément et,égoïstement,il avait préféré me laisser me noyer dans l'inconnu plutôt que de me présenter à ses contacts.
Si telle était sa volonté,je me refusai de mettre ma fierté de côté et d'aller les rejoindre.
Je partis déterminée dans la direction totalement opposée mais malheureusement ma détermination si inébranlable fut de courte durée quand je me rendis compte que je ne connaissais absolument personne.

J'étais seule au monde.

Il ne pourrait rien m'arriver de pire,me plaignis-je intérieurement.

Pivotante à gauche je me dirigeai vers le buffet et y pris une coupelle de champagne.

J'en aurai bien besoin.

Je l'engloutis en un quart de seconde avant d'en prendre une deuxième qui subissa le même sort.
Je tendis mon bras vers la troisième avant de me faire couper par ma voix intérieure.

Est ce que j'ai le droit d'en prendre une autre ?
Ce n'est pas bien Elisabeth !

J'étais prête à ranger mon bras le long de mon corps mais les bulles de mousseux semblèrent m'appeler,me crier de les boire,de les sauver de tous ces gens.

Évidemment j'étais une altruiste dans l'âme,je vidai donc ma troisième coupe.

Quand je déposai mon verre sur la table,il cogna légèrement le pied d'un autre.
Complètement rempli.

Mais ça ne serait pas résonnable.

Bon okay juste une,parce que je le vaux bien.

Au bout de mon sixième verre je décidais réellement d'arrêter.Le fait qu'il ne restait plus aucune coupe était certe un gros argument mais c'était surtout grâce à ma détermination de fer.

On y croit Elisabeth,on y croit.

Désormais j'étais seule et sans alcool mais je savais deux choses :

Numéro un,il y a pire qu'être seule,être seule sans alcool.

Numéro deux,j'avais bien envie de mettre de l'ambiance dans cette soirée de coincés.

La protégée du diable.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant