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Ne crains plus les défaites. Les as-tu cru quand ils te disaient que toutes les luttes étaient vaines ?

Après plusieurs longues heures le nez plongé dans les vieux bouquins aux mots exagérément compliqués,je décidai de sortir de cette pièce avant de définitivement perdre mon cerveau.
Je rentrai dans ma chambre et pour la première fois depuis quelques jours,mon regard fut attiré par la boîte posée sur la coiffeuse.Je m'en approchai avant de la saisir.Avec précaution, comme si ça avait été un morceau d'une relique, j'ouvris cette dernière et pris à l'intérieur le portable flambant neuf.
Posé en dessous,un Post-it mauve avec écrit dessus un simple numéro, certainement le code PIN.
Après avoir allumé l'appareil nouvelle génération je composai,avec une légère pointe de stress,le numéro que j'ai si souvent tapé.

D'abord,le néant.Ensuite,un bruit.Puis deux,le même. S'en suivis une multitude de bruit,seulement la répétition du premier.Et,à la fin, comme une fois arrivé à l'oasis tant espéré,un voix.

Je failli pleurer au son si familier d'un ami.

- Damen,dis-je avec la voix de quelqu'un qui se retenait d'éclater en sanglots.
- El...Elisabeth ?

S'en suivit un bruit sourd,comme s'il sortait de son lit en trombe.

- Putain de merde c'est toi ? Mais qu'est ce qui c'est passé tu es partie du jour au lendemain.

Sans arrivée à me retenir je lui expliquai tout,tout du début à la fin,sans omettre de détails.
En véritable ami qu'il était,il m'écouta tout relater sans même m'interrompre une seule fois.

- Va la frapper.
- Quoi ?
- La cousine machin va la frapper.
- Damen,rigolais-je.
- Mais c'est vrai Eli ! Elle est passée où ma pote le volcan ?
- Les choses ont changées Damen
- Non la seule qui a changée c'est toi.

Peut-être que certaines choses faisaient mal à entendre,et certaines vérités dur à admettre.
Il m'a fallu longtemps pour admettre que ma soeur était partie même si au fond je l'avais tout de suite compris.
Aujourd'hui c'était pareil.Je savais que je n'étais plus vraiment moi,comme une image un peu jaunie à cause du soleil,comme le tigre dans une minuscule cage j'avais petit à petit perdu mon caractère indomptable.

- Je dis ça pour toi Elisabeth,jamais tu ne devrais être malheureuse à cause de quelqu'un.
- Je ne suis pas malheureuse.
- Elisabeth je sais très bien que derrière ton apparent cœur de pierre tu es une grande sensible ne me la fait pas à moi.

Collée à mon portable je souris malgré moi.
C'était certainement ça,une grande amitié.
Aucune vie n'était parfaite,certains étaient pauvres,d'autres riches,certains sans famille,d'autres sans amis.
Tout le monde a son lot de problèmes,comme pour être sûr que vous êtes digne du cadeau qu'est la vie.

Malgré ma famille,la vie que je mène me semble quand même être belle.

- Je ne sais pas ce que je ferais sans toi,dis-je finalement.
- Tu serais déjà en détention ou alors dans un asile.

Je rigolai heureuse de retrouver Damen,mon chez moi.

Et enfin,je compris la différence entre vivre et être en vie.

La protégée du diable.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant