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Bonne année 2017 !

Un jour quelqu'un te serra tellement fort dans ses bras que tous les morceaux brisés se recolleront.

Je sortis du bain et m'enroulai directement dans une couverture pour éviter un trop gros choc thermique.Je m'assis sur le tabouret qui faisait face à l'antique coiffeuse blanchâtre.
Le reflet de mon visage nu de maquillage témoignait de longues années de souffrance,des vestiges de cernes creusaient la peau inférieur à mes yeux,mon teint pâle relatait une enfance cloîtrée dans ma chambre sans soleil.
Avec mon bras gauche je plaquai une mèche de cheveux rebelle sur le haut de mon crâne quand,dans un reflet froudroyant,je captai l'halo de mon poignet zebré de cicatrices.
Immédiatement je détournai le regard et m'afferai à la recherche de maquillage faisant comme si je n'avais rien vu.
J'appliquai minutieusement de l'anti-cerne,du fond de teint,du blush ainsi que de la poudre.
Me maquiller me faisait tout oublier.
Ensuite je fis glissé le pinceau remplit d'eye-liner sur la base de mes cils,laissant sur son passage un trait d'un noir intense.Je dessina le jumeaux de cette ligne sur mon deuxième œil et j'appliquai ensuite délicatement du mascara.
À chaque coup de brosse mes cils s'épaissirent et s'allongèrent créant un regard charbonneux.
Puis,je passai ma main dans mes cheveux ce qui défit les noeuds mais pas les légères boucles naturelles.
J'appliquai ensuite délicatement du vernis noir sur mes longs ongles au bord taillé rectangulairement, m'appliquant à ne pas dépasser.
J'attendis qu'il sèche en regardant par la fenêtre,le paysage qui pouvait à première vue être banale me semblait si magique.Au centre de l'immensité de pelouse taillée à la perfection trônait un arbre dont les feuilles en forme de gouttes étalées,vertes émeraudes,flottaient au gré du vent.Il y avait le même arbre au fond de notre jardin,ma sœur et moi y grimpions sans cesse en nous inventant des histoires plus folles les unes que les autres.Puis,un jour,ma sœur est tombée de l'arbre.
Je serai mes bras autour de ma petite poitrine tandis que mon estomac se serra.
Elle n'avait rien eu de graves juste quelques bleus mais pour ma mère c'était de ma faute,c'était mes idées de garçons manqué qui lui avait empoisonné l'esprit.J'avais pris une claque monumentale ce jour là.
Je ne su pourquoi je me mis à étouffer,à l'étroite dans cet immense château.J'essayai de respirer mais mon souffle ne voulait plus se renouveler.
Laissant mes pieds me guider je me retrouvai face à la chambre de Vladimir. J'ouvris la porte à la volée ne comprenant même pas ma pulsion.Je pénétrai à l'intérieur sans demander la permission d'entrer et le vis en face de son dressing avec seulement un bas de jogging.Il me regarda en fronçant les sourcils mais je m'en avait rien à faire.Je m'avançai vers lui et sautai littéralement dans ses bras.
J'étais animée par mon passé et ce dernier me comprimait la poitrine.
Au début sous le choc il s'était raidi mais bientôt il enroula ses bras musclés autour de ma taille,me serrant contre son torse dur et dénudé.

- TU N'EST QU'UNE BONNE A RIEN ! Hurla ma mère.

Je baissai la tête honteuse à cause d'un accident qui n'était pas ma faute.

- SI ÇA T'AMUSE DE METTRE TA VIE EN DANGER QU'IL EN SOIT AINSI MAIS NE MÊLE PAS TA SŒUR À TES HISTOIRES

Une claque vola et atterrit sur ma joue droite.Elle me brûla tandis que je du retenir mes larmes chaudes et salées.

- ELLE EST DESTINÉE À QUELQUE CHOSE DE PLUS GRAND NE LUI FAIS PLUS JAMAIS RISQUER SA VIE !

- Chuuuuut,murmure Vladimir d'une voix douce,calme toi.

Mon souffle était saccadé et je n'arrivais pas à faire rentrer de l'air dans mes poumons comprimés sous le poids des souvenirs.
Du dos de sa main il caressa ma joue qui n'était pas collée contre ses pectoraux tandis que j'avais les yeux fermés.
Je le serrai légèrement plus fort.Je ne sus pourquoi mais j'avais besoin de le sentir près de moi,de le toucher.J'en avais atrocement besoin.
Il passa sa main dans mes cheveux en tirant doucement dessus.A ce moment je me demandai lequel de nous deux avait vraiment besoin de ce contact.
Doucement,comme quand la lune laisse place au soleil,je repris mon souffle et alimentai de nouveau mes poumons en oxygène.
Il posa sa tête au dessus de la mienne et je frémis à ce contact.
Sa main se balada de haut en bas sur mon dos.
Quand je repris le contrôle de mon être je me décollai doucement de lui.

- Je ... je sais pas ce qu'il m'a pris désolé,bablutinais-je.

Il sourit de manière irrésistible avant d'ajouter :

- Va t'habiller on part dans trente minutes

Je descendis la tête vers mon corps et remarquai que je ne portais qu'une serviette de bain.Je devins écarlate en remarquant mes cuisses dénudées depuis leur milieu.
Mon plus gros complexe était visible à des kilomètres à la ronde alors que j'avais l'habitude de le cacher le plus possible.

- Heu ... ou ... oui c'est ce que je vais faire,dis-je en sortant à la hâte de sa chambre.

Je courus presque jusqu'à la mienne pour éviter de croiser quelqu'un,j'ouvris ma porte à la volée et,quand je la claquai,je me collai contre elle.
Je déposais deux doigts sur ma bouche tandis qu'elle s'élargissait pour former un sourire.
Au loin je captais mon reflet sur le miroir sur pied,et remarquai mon sourire béat ainsi que mes yeux brillant d'ivresse.

Que m'arrive-t -il bon sang ?

La protégée du diable.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant