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Aujourd'hui tu as tout mais rappelle toi qui était là quand tu n'avais rien.

Je compris pourquoi Vladimir avait le droit de louer entièrement un centre commercial : il dépensait en une journée plus que ce que les vendeurs gagnaient en une année.
Jamais je n'avais vu autant de zéros sur un ticket de caisse et jamais je n'aurais imaginé qu'un simple costard pouvait valoir pas moins de dix milles euros.
Même si je devais avouer apprécier ne pas devoir faire la file à la caisse je préférais nettement quand les magasins étaient bondés.
Être riche n'avait peut-être pas que des avantages et je commençais à comprendre que parfois un gros compte en banque ne s'associait pas forcément avec beaucoup d'amis.
Assise sur un banc,tout aussi vide que la galerie,à attendre que Vladimir sorte de son magasin haute couture,j'en venais à regretter mes sorties shopping avec mes amis,celles où nous n'avions pas un billet à dépenser mais des sourires indélébiles sur le visage.
Il sort du magasin portant un sac renfermant le précieux smoking destiné à être porté une fois puis rangé parmi d'autres tout aussi cher.

- Ça va ? Me demande-t-il.
- Mes amis me manquent

Je lâchai le fond de ma pensée sans me rendre compte du poids de mes mots,mais je compris bien vite mon erreur quand je le vis se crisper.

- J'aimerais avoir de leurs nouvelles,je vis comme une prisonnière je pensais qu'on avait dépassé ce stade, continuais-je ignorant les jointures blanchies de mon ravisseur.
- Cette vie de luxe ne te suffit plus ? Commence-t-il à s'énerver.
- Ce n'est pas question de ça ...
- TU VIS DANS UNE VILLA,TU AS DES TENUES SPLENDIDES ET TU VAS À DES GALA DE PRINCESSE ! QUE VEUX-TU DE PLUS ? Me coupe-t-il en criant.

Malgré sa voix impressionnante l'adrénaline m'empêcha d'avoir peur de cet homme plein de rage.
Au fond de moi,j'avais cette impression qu'il ne me ferait jamais rien.

- MAIS JE M'EN FOUS DE TOUT ÇA ! MES AMIS VALENT PLUS QUE CETTE VIE DE CHÂTEAU !

Sa colère laissa immédiatement place à de la surprise et,sans que je m'y attende,il lâcha les sacs,qui tombèrent au sol comme les feuilles en automne,et me prit dans ses bras.
Ma propre colère se dissipa quand ma tête rentra en contact avec son torse musclé.
Il arrivait à calmer la colère qu'il avait lui même engendré.

- Comment ai-je pu croire que tu jouais un rôle ? Demande-t-il plus pour lui que pour moi.

Je l'entourai de mes bras sans parvenir à totalement le piéger.A son tour,il me serra plus vivement,créant une légère pression sur mon corps,plus qu'agréable.

- Je ne te laisserai jamais partir,tu es à moi.
- Je ne partirai pas,murmurais-je la voix enrouée par l'amour.

Je restai encore de longues minutes dans la chaleur réconfortante de ses bras avant d'ajouter :

- Je veux juste de leurs nouvelles

Puis,de manière si infime que j'aurais presque cru l'avoir imaginé,il hocha la tête.

La protégée du diable.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant