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Le plus lourd fardeau c'est d'exister sans vivre.

- Voilà c'est celui là,il est vraiment bien et pas très cher ! Me dit-elle en ralentissant pour pointer du doigt un bâtiment.

Ensuite,elle gara dans le parking sa petite voiture blanche et avant de sortir je la remerciai.

- Encore merci ! M'exclamais-je en claquant la portière.

Elle me sourit et déjà j'étais de nouveau seule avec moi-même.
La solitude,c'était dur à vivre.Tout reposait sur vos épaules et cela vous écrasait très vite.

Et Vladimir me manquait terriblement.

Bordel je ne savais pas que l'amour pouvait faire aussi mal.C'était comme un énorme creux dans mon ventre,je le ressentais tout le temps et si je me concentrais trop dessus l'image de Vladimir s'affichait dans mon esprit.Suivit de celle avec ma sœur.

Retenant un haut le cœur,je m'avançais donc jusqu'à la réception de l'hôtel.Derrière le comptoir de l'accueil,un homme jouait sur son téléphone.

- Bonjour j'aimerais louer une chambre s'il vous plaît,commençais-je.

Comme si je n'existais pas,il continua à fixer son attention sur l'appareil,ne relevant même pas les yeux de l'écran.
Hormones de femmes enceintes ou non,je fulminais intérieurement.
Je détestais ce genre de manque de respect.

- Excusez-moi !

Mon ton pour le moins agacé réussi enfin à lui décocher un regard.
Son regard vide d'intelligence se posa sur moi avant qu'il ne pose son téléphone sur le comptoir.

- Vous êtes seule ?

J'avais envie de lui foutre mon poing en pleine face.

- Oui
- Combien de nuit ?
- Une semaine
- Signez ici et voilà la facture

Je m'exécutai avant de régler le petit montant en cash.

- Chambre douze,me dit-il d'une voix lassée tout en me tendant une clef.

Je le remerciai,mais certainement pas pour son amabilité,et montai dans ma chambre.La petite pièce miteuse valait certainement les trente dollars que je payais par nuit mais certainement pas plus.Les murs tapissés d'un vieux papier jaune pâle me donnait la nausée et je dû m'assoir sur le matelas grinçant pour ne pas que mes jambes me lâchent.

J'étais vide,comme si un puit sans fond avait remplacé ma poitrine.Je faisais les choses machinalement,j'étais dans le plus bel état au monde pourtant mon cœur n'y était pas.Mon cœur était encore en Russie,avec lui.
Avec Vladimir.

J'avais envie de sangloté comme un bébé mais je n'avais plus de larmes pour pleurer.J'avais tout vidé,je n'avais plus aucune réserve.
J'étais morte à l'intérieur depuis qu'il m'avait tourné le dos.
J'avais été mais je n'étais plus.

Tel un automate je me levai,ferma la porte à double tour et éteignis la lumière.
Ainsi je m'endormis,toute habillée et complètement triste.

La protégée du diable.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant