La protégée du diable.

93.

Hier ils marchaient sur mes rêves,demain je serai leur pire cauchemar.

Dans la vie,on avait deux choix : subir les choses ou trouver un côté positif à chaque situations.

J'avais décidé de ne pas subir ce repas mais d'y trouver un côté positif.
Le côté positif c'était que ça allait être drôle.

Quand je pénétrai dans la salle à manger,Polina se figea.

Si seulement elle savait ce qui allait suivre,ricanais-je mentalement.

Je tirai une chaise pour m'assoir entre Vladimir et Vinchenso,juste en face d'elle.

- Tiens il y a une odeur bizarre ici ! Ah mais ça sent le sperme ! M'exclamais-je en fixant Polina.

Vin éclata de rire tandis que Tatiana recracha l'eau qu'elle venait de boire.

- Comment oses-tu ? S'insurgea la cousine de Vladimir.
- Ne me parles pas s'il te plaît j'ai appris que le sida se transmettait par voie orale.

Vinchenso se tapa les cuisses tellement il rigolait tandis que Polina vira du blanc au rouge.
Cette dernière se leva furibond,comme prête à m'attaquer,et par réflexe je lui jetai mon verre d'eau en pleine face.
Vinchenso redoubla ses rires ce qui lui valu une remarque assassine de sa mère,qui elle ne semblait vraiment pas trouver ça drôle.
Polina voulu réagir mais avant elle Vladimir me mit une main sur ma cuisse avant de me murmurer à l'oreille :

- Allez viens Elisabeth allons manger dehors.

Je hochai la tête avant de sortir suivie de Vladimir laissant en plan sa cousine la tarée,le regard noir.
Depuis le hall,on entendit Polina jurer dans toutes les langues du monde mais je n'en eu que faire parce que deux secondes plus tard j'étais assise avec Vladimir dans une voiture.
Pour mon plus grand bonheur ce dernier avait troqué son rôle de milliardaire contre celui d'un simple mari conduisant bêtement sa femme manger quelque part.

- Je suis désolé Elisabeth, dit-il d'une traite.

Que pouvais-je bien lui répondre ? Je ne savais même pas ce que je ressentais au fond de moi.
Je l'aimais c'était certain mais à côté de ça il y avait d'autres choses.
J'avais été kidnappée et même sur cet épisode je n'arrivais pas à mettre dessus un sentiment.
Il y avait aussi le fait qu'il n'avait jamais pris ma défense,ne faisant pas confiance à mon instinct.
J'aimais Vladimir mais est-ce que l'amour était vraiment plus fort que tout ?
Est-ce qu'il n'y avait que dans les films qu'on pouvait tout pardonner ?

- Je ne sais pas quoi te répondre Vladimir.
- Je n'ai pas l'habitude d'avoir tord Elisabeth,je pensais sincèrement que Polina était encore ma gentille cousine.
- Tu auras dû me croire Vladimir,lui répondais-je sèchement.

Pour toutes réponses il serra fermement son volant de ses mains.
Le reste de la route se fit en silence et bientôt nous arrivâmes devant un restaurant assez chic.
Ma tenue,un simple jeans avec un top bleu aux épaules dénudées,créait une antithèse avec les lieux.
Vladimir gara la voiture dans le parking avec vue sur le luxueux restaurant avant d'en sortir.
Pourtant moi,je restai comme collée à mon siège.
Quelques secondes plus tard il réouvrit sa portière et passa sa tête dans l'ouverture.

- Elisabeth ça va ?
- Je ... je ne veux pas manger ici.

Il arqua un sourcil avant de me répondre.

- Où veux-tu manger alors ?
- Dans un fast-food,dis-je sans même réfléchir.

Il me regarda d'abord choqué avant d'éclater de rire et sans m'en rendre compte je le suivis dans son fou rire.
Il remonta dans la voiture et ferma la portière avant de,de nouveau,allumer le moteur.

- Vos désirs sont des ordres.