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Je suis devenu quelqu'un de froid avec le temps,enfaite c'était pas une blague quand on disait que la douleur changeait les gens.

Elle venait de quitter la salle,pourtant en quelques minutes,son absence se faisait déjà sentir.

- Tatiana qu'as tu fais stupide femme ? Grogne mon père.

Ma mère devint blanche.Face aux paroles sombres de mon paternel, le sang quitta son visage usé par l'âge qu'elle commençait à avoir.
Petit,mon père était si violent avec ma mère qu'elle avait failli en mourir plus d'une fois.Je me rappellerai toute ma vie le jour où elle s'est interposée entre mon père et moi alors qu'il voulait me frapper.
Quelques heures plus tard elle était allongée sur un lit d'hôpital.Mon père venait de lui casser deux cotes.
Elle avait beau faire sa démone avec les gens elle n'avait jamais oublié ce que mon père lui avait fait pendant toutes ces années.
C'était marqué sur sa peau et en elle.
Encore aujourd'hui elle avait peur de lui,c'était certainement la seule personne qui la terrorisait au point d'en faire des cauchemars.

- Je ... je ... Bablutine ma mère.
- Je jure sur les Dieux que si tu fais le moindre mal à cette fille je te tue d'une balle en pleine tête,assure mon père tandis qu'il enfourna un morceau de poulet dans sa bouche.

Je vis les mains de ma mère se mettre à trembler,comme si elle avait le syndrome de Parkinson.Elle trembla de peur face à mon père mais je ne dis rien.
Bien que je sus qu'il la tuerait réellement si elle touchait à Elisabeth je ne contestai pas mon père.
J'avais beau me comporter comme un enfoiré je savais que ma mère pouvait être démoniaque avec cette fille et au fond de moi quelque chose m'interdit de la laisser faire.
Je ne pu m'empêcher de me demander pourquoi mon père aimait tant Elisabeth.
Comme cette fille,inconnue et quelconque,avait elle pu par son tempérament de feu et son joli minois entrer dans le cœur de cet homme froid qu'était mon père ?
Ma mère me jeta un coup d'œil et quand elle compris que j'étais d'accord avec lui, elle se leva et sorti de la pièce.
Quelqu'un de normal aurait été peiné de voir sa mère ainsi pourtant ça ne me touchait pas.J'étais bel et bien sans cœur depuis longtemps,c'était loin d'être un rôle.
La souffrance des autres ne m'atteignait plus,j'étais immunisé contre les sentiments depuis belle lurette.

Quand j'eu terminé de manger,je montai dans mon bureau mais,en passant devant la chambre d'Elisabeth je fus stopper.
Poussé par une force surnaturelle,j'ouvris la grande porte blanche en bois massif et entrai dans la grande chambre.
Elle était allongée sur son lit telle une princesse enfermée dans une tour d'ivoire. Quand elle me vit,elle se leva.Je m'approchai d'elle gommant l'espace qui nous séparait encore.Elle me regarda,plantant ses deux yeux sur moi,ancrant son regard dans ma chaire.
Ses cheveux légèrement enmêler lui donnait un air de femme fatale,je levai le bras pour touchée cette toison dorée qui reflétait la lumière mais je me stoppai.
La ressemblance qu'elle avait avec Sonya me retourna l'estomac au point d'en vomir.Je passais ma langue sur mes lèvres asséchées.

- Ma mère n'avait pas à te parler

Elle me fixa avec attention comme si mes yeux avaient été le reflet de mon âme.
Que cherchait-elle dans mon regard vide d'émotion ? Qu'arrivait-elle à lire en moi ?

- Non en effet,dit-elle d'une voix tendue par l'émotion.

Un court instant je me crispai me demandant si j'avais le droit d'avancer sur cette pente glissante et abrupte,si j'avais le droit de jouer avec les sentiments de cette fille si jeune encore, puis je sentis en moi un besoin étrange,celui de la toucher,de savoir ses pensées,de l'avoir près de moi.
J'avançai ma main jusqu'à ce qu'elle touche son visage atrocement attirant.Sa joue froide se réchauffa au contacte de ma paume et ses yeux se mirent à pétiller certainement contre son gré. Je tenais au bout des doigts ses sentiments naissant à mon égard j'en étais sûr.Un moment,j'hésitai à laisser tomber mon plan,à juste lui faire payer sa dette et puis  la laisser tranquillement partir,mais égoïstement je refusai d'arrêter.Je ne sus même pas pourquoi j'ai pris ce choix,tout ce que je savais c'est,qu'au moment où je caressai sa joue aux couleurs rosées,je ne voulais pas la laisser s'échapper.Elle n'avait pas le droit de partir comme Sonya.Elle était à moi,elle et ses grands yeux,elle et son caractère comparable à une flamme,elle et sa beauté si fragile qui contrastait tant avec sa personnalité de femme forte.

Elle est à moi.

J'emprisonnai entre mes doigts une mèche de ses cheveux qui était venu me frôler la main.Ses épais cheveux bruns étaient en opposition avec les fins cheveux noirs de Sonya et je me réjouis d'enfin trouver une différence à laquelle me rattacher.

" Ce n'est pas elle"

Les mots de mon jeune frère firent irruption dans ma tête sans que je les contrôles.

- Pourquoi est ce que tu joues aussi bien la comédie ?  Me plaignis-je dans un murmure.

Peut être était elle différente de Sonya finalement ?

Non c'était impossible,elles étaient pareilles.

Je me décollai d'elle brusquement quand je compris la dure réalité.
Elles étaient aussi fausse l'une que l'autre et tout ce que cherchait Elisabeth c'était me séduire.Elle était fourbe et fausse,elle était comme Sonya.
Elle jouait un rôle,elle s'était approprié le caractère que j'aimais chez une fille uniquement pour me plaire mais je ne tomberai pas dans le panneau une nouvelle fois.
J'étais Vladimir Ivanovich,je n'étais pas faible,encore moins face à une femme.
J'allais la prendre à son propre jeu.Désormais je ne serai plus la souris mais le chat,c'était elle qui allait souffrir.

Petit oiseau de papier je vais te briser.

Je m'éloignai d'elle ignorant ainsi mon instinct primitif qui me poussait à ma faire mienne.

- Prépare toi pour ce soir je ferai apporter ta robe d'ici une heure,dis-je.

Je la regardai une dernière fois avant de sortir captant son regard si faussement juvénile,ce regard qui allait être rougi par les larmes après mon passage,ainsi que ses joues pleines et roses qui allait subir les dégâts de l'eau salée à répétition.
Tout ça n'était qu'une question de temps.

Le compte à rebours est lancé.

La protégée du diable.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant