La protégée du diable.

53.

J'ai appris que tout ce qui brille vaut pas le prix d'un ami.

Quel toupet !
Quel culot !
Quel connard !

C'était inadmissible ! Il ne pouvait pas s'énerver comme il l'avait fait puis simplement tourner les talons et laisser à ses hommes de main le soin de me raccompagner.
Il m'avait tellement fait ressentir des émotions contradictoires en si peu de temps ! En quelques minutes à peine,il avait fait naître en moi de la peur,du désir,de la colère,de la surprise et surtout des interrogations.J'avais vu son regard changer du tout au tout en quelques secondes,je voulais savoir ce qu'il se passait dans sa tête,ce qu'il ressentait et surtout savoir jusqu'où il aurait été capable d'aller.
Pourtant je me sentis impuissante,sans aucune force pour le retenir,tandis qu'il s'éloignait de moi.
Je me sentis encore plus désarmée quand je compris qu'il n'allait pas revenir sur son cheval blanc pour s'excuser de tous les mots de la terre.
J'essayais de retenir mes larmes et mes insultes quand ses hommes arrivèrent à ma hauteur.

- Madame,dit un d'eux en s'écartant du chemin me faisant clairement comprendre que j'étais censé les suivre.

Je n'en avais pas envie,je n'avais vraiment pas envie de les suivre et d'obéir simplement aux ordres.
Pourtant c'est ce que je fis.
Je ne me voyais simplement pas me débrouiller dans un pays dont je ne connaissais rien,sans parler la langue et surtout sans Vladimir.

Putain de merde t'es déjà accro à lui pauvre fille.

Malgré cette constatation des plus pitoyable,je me jurai dans la voiture que s'il m'avait quitté pour rejoindre Rubis je ne lui pardonnerai pas.
Et petit à petit,tout en regardant par la fenêtre l'immensité bleue de la Russie,je commençai à ressentir l'angoisse naître dans ma poitrine et serrer mes tripes.
Mon esprit s'imagina mille et un scénarios,tous plus angoissant les uns que les autres.Pourtant,j'avais beau me torturer,je ne saurai la vérité qu'une fois face à lui alors,essayant de penser à autre chose,je finis pas m'endormir,bercée par le mouvement irrégulier de la voiture en marche.

Je ne savais pas bien si je rêvais ou non pourtant j'étais sûr d'une chose : les bras qui étaient entrain de me porter étaient très confortables.
J'ouvris lentement les yeux,émergeant dans sommeil profond,espérant faire face à Vladimir.
Je déchantai très vite quand je tombai sur un visage qui m'était inconnu.Gênée d'être dans une telle position avec un inconnu,je sursautai,attirant son attention,avant de descendre de ses bras musclés qui m'avaient déjà entraînée jusqu'à l'intérieur de la villa.

- Je ne voulais pas vous réveiller madame,s'excuse-t-il.
- Pas de problème,répondis-je juste avant d'examiner son minois.

Sa mâchoire légèrement carrée,ses cheveux aux reflets blonds,ses traits fins,... Tout chez lui inspirait le parfait cliché du jeune surfeur Hawaïen pourtant c'était un mafieux,un mafieux russe.Comme quoi les apparences étaient encore une fois plus que trompeuses.

- Je suis obligé de vous raccompagner dans vos appartements,les ordres sont les ordres
- Pas de problème,soufflais-je épuisée par la rigidité de Vladimir.

Cependant,quelque chose me dit qu'être raccompagnée par un jeune de plus ou moins mon âge ne pouvait pas être négatif pour moi.Après tout,mes journées étaient plus que banales pour le moment,une nouvelle connaissance pourrait peut-être tout changer.