La protégée du diable.

50.

Le silence est le cris le plus puissant.

D'une main ferme,il m'attira vers un côté du magasin uniquement dédié aux femmes.
Des vêtements hautes coutures étaient disposés de tout les côtés,tellement que mes yeux ne savaient plus où se poser.Ces vêtements, taillés dans des textiles de toutes couleurs et origines,coûtaient des fortunes.Je me sentis gênée rien que d'imaginer que Vladimir pourrait débourser cette somme pour moi.Je n'étais pas ce genre de femmes,j'aimais être indépendante,ne rien devoir aux autres.

- Vladimir je n'ai pas les moyens de ...
- Ne dis pas de bêtise,me sermonne-t-il en me coupant.
- Il est hors de question que tu me payes des vêtements hors de prix

Son bras se glissa sur mes épaules,me rapprochant de lui,avant de m'embrasser la tempe.

- Arrête de te rebeller pour une fois,murmure-t-il les lèvres toujours contre ma peau.

J'allais répondre mais subitement une vendeuse nous interrompit :

- Bonjour je peux vous aider ?

Élancée et magnifique,la blonde au corps de mannequin ne faisait que regarder Vladimir tout en parlant d'une voix agaçante.

- Nous cherchons une robe pour un gala,répond Vladimir.
- C'est pour madame ? Demande-t-elle,posant pour la première fois ses yeux bleus océan sur moi.
- Oui
- Le budget ?
- Vous avez carte blanche
- Heureusement,souffle-t-elle essayant sans doute d'être discrète.

Mon sang commença à bouillir,je détestais être prise de haut parce que je ne rentrais pas dans un trente-six ou parce que je n'avais pas un visage de top modèle.
Cette fille m'agaçait déjà.Il ne manquait plus que je me retrouve seule avec cette ...

- Je vous laisse j'ai des choses à faire,je reviens dès que j'ai finis.

Vladimir me sortit de ma torpeur,réalisant mon pire cauchemar : me laisser seule avec Barbie.
La blonde platine lui sourit chaleureusement tandis qu'il sortit du magasin d'une démarche qui en imposait.
Elle se tourna ensuite vers moi,toujours son faux sourire scotché sur le visage,avant de me demander mes mesures.
Avec honte je lui répondis :

- Un mètre soixante pour soixante-trois kilos

Un sourire moqueur passa dans ses yeux pourtant elle ne laissa rien paraître.
J'avais l'habitude.Je n'étais pas mince et mon poids ne se confondait pas avec une pointure.J'avais du ventre,des cuisses et un double menton quand je souriais pourtant j'essayais de vivre avec.Même si je savais que j'ai du poids à perdre ça ne faisait jamais aussi mal que quand quelqu'un me le faisait remarquer.Etre en surpoids était une chose,se sentir en surpoids en était une autre.

- Suivez moi

Elle déambula jusqu'aux cabines d'essayage et je la suivis.Tandis qu'elle me dit de l'attendre,elle repartit chercher des tenues pour me les faire essayer.
Quand elle revint,elle tirait derrière elle une tringle remplie de vêtement,tous des modèles somptueux.
Je les essayai toutes pourtant aucunes ne me semblai bien.Soit elles étaient trop moulante,soit pas assez,trop courte ou trop longue.

Lorsque je sortis de la cabine,vêtue d'une énième tenue,Vladimir était enfin revenu.Ma tunique ne sembla pas le laisser indifférent car ses yeux se baladèrent sur tout mon corps.Étonnamment,je ne me sentis pas le moins du monde gênée face à son inspection minutieuse.

- Tu es magnifique

Je souris face à son compliment tandis que la vendeuse me fusilla du regard.
C'était ironique : bien qu'une sublime blonde se trouvait à deux pas de lui,j'étais celle que Vladimir venait de complimenter,moi, la fille en surpoids pas toujours sympa,celle qui n'a jamais plu aux garçons.
J'en rirais presque si je n'étais pas aussi sous le charme de mon kidnappeur.

Soudain,Vladimir se leva comme s'il avait été pressé,avant d'ajouter à la vendeuse en pointant la tringle du doigt :

- Je les prends toutes