23.

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Crois moi,je suis pas méchant,j'ai juste un côté sombre un peu trop prononcé.

Pendant une seconde j'ai cru que j'allais mourir et la seconde d'après j'étais toujours là.
J'ai vu la balle arriver,je l'ai sentis me frôler et pourtant c'est le vase qui a explosé à la place de ma boîte crânienne.
Il avait ma vie au bout des doigts,quelques centimètres vers la droite et il m'aurait tuée.
Et pourtant.
Pourtant il m'a épargnée.

- Élisabeth ? M'interrogea une voix au loin.

Ce n'était qu'un murmure à mes oreilles.Comme venu d'un autre monde.J'étais autre part tout en étant parmis eux.Le murmure devint plus bruyant pourtant je ne distinguai toujours pas leurs paroles.
Je fermai les yeux bercée par le rythme régulier de mon coeur.Le sang allait et venait dans mon corps,pompé par le concentré de mes sentiments empierrés.
Soudain je su que si je ne voulais pas m'écrouler au sol je devais partir.
Parce que je savais.Je savais que si j'ouvrais les écluses de mon coeur tout allait sortir.Tout ce que j'avais refoulé sortirait tel un torrent et ça,il en était hors de question.
Je sortis en trombe de la salle où venait de se jouer une scène des plus violentes et parcouru l'espace jusqu'à ma chambre.
Sans réfléchir je pris uniquement mon sac à dos maigre et presque vide.Je descendis jusqu'à la baie vitrée que j'avais empruntée quelques heures plus tôt et sortis la tête vissée vers les enfers.
Je savais que j'allais me faire prendre,je n'appelais même pas ça une tentative d'évasion en soit parce que je venais de sortir par la porte principale,mais je m'en foutais.
Je marchai vite tandis que des gardes me crièrent de me stopper.
N'écoutant personne je continuai de tracer mon chemin jusqu'à ce que je me face arrêter de force par des vigiles.
Ils m'encerclèrent et sans rien y comprendre je me sentis étouffer.

Je deviens folle,je deviens folle.

Un des hommes posa sa main sur mon épaule mais je me débatis, chassant de mon corps cette main qui semblait si lourde,si pesante.
Je me rappelai soudain le jour où je m'étais disputée avec Damen.Je n'arrivais pas à me remettre de mes émotions,je pleurais toutes les larmes de mon corps tout en l'insultant de tout les noms.Puis ma soeur était rentrée,elle m'avait prise dans ses bras et m'avait aidé à me calmer.
Elle m'avait dit de gonfler mon ventre et de souffler jusqu'à ce que je n'en puisse plus.Ce jour là,ça m'avait calmé.

Et aujourd'hui encore.

Je me tranquillisai petit à petit,redevant maître de mes émotions.
Ma folie passagère c'était envolée et je me retrouvai face à des gardes presque en position d'attaque.

- Laissez là ! Intervient le chef de famille au loin.

Aldo se dépêcha d'arriver à ma hauteur et fit signe à ses hommes de partir d'un geste de la main.
Il me regarda puis souffla.
Ses yeux me fuyait regardant tantôt le sol tantôt le ciel.

- Marches avec moi,dit-il finalement.

Je suivie l'homme âgée qu'il était.On marcha dans la propriété du manoir,longeant la forêt.

- Mon fils n'est pas si méchant qu'il en a l'air
- Sa gentillesse est bien cachée
- Tu dis ça parce que tu ne le connais pas comme moi.

Après quelques pas en silence il ajoute d'une voix teintée de nostalgie :

- Quand il était petit,il était partagé entre le bien et le mal.Il a choisi le mal mais c'est le bien qui coule dans ses veines
- De ce que j'ai déduis si lui c'est le chef vous,vous êtes le parrain.
- Je n'ai pas toujours fais les meilleurs choix pour mes enfants c'est vrai,souffle-t-il à regret,mais je les aimes vraiment.

Je hoche la tête.Qu'est ce que je pouvais répondre à ce père de famille détruit par ses choix ? Je savais que à chaque battement de son coeur il regrettait amèrement d'avoir plonger ses enfants dans la haine et la violence.

- Vladimir porte une armure pour se cacher,j'en suis sûr.

Je ne répondis rien.Je n'avais pas l'habitude des discussions profonde.
J'aimais énormément mon père mais je n'entamais avec lui que des discussions futiles,sans grande importance.

- Tu devrais le comprendre,ajoute-il.
- Pourquoi ?
- Parce que toi aussi tu te caches

Je me figea sur place tandis que des gardes habillés de noir vinrent vers nous.
Ils inclinèrent légèrement la tête face au parrain avant de tourner leurs têtes dans un mouvement,uni et précis,vers moi.

- On a ordre de ramener la fille dans ses appartements

Aldo me fit signe de les suivre,me souriant tendrement,telle la promesse d'un avenir radieux.
Je soupirai en suivant les gardes muet comme des tombes.

La protégée du diable.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant