La protégée du diable.

46.

Quand les mots ne sortent plus,le cœurs cris encore.

J'avais raison.
Rien de surprenant en soit,j'avais un dont pour reconnaître les cœurs brisés.
C'est facile pour une fille qui n'arrivait même plus à compter les râteaux qu'elle s'était prise de reconnaître une âme ternie par un amour destructeur.

Un jour,nous étions partis en famille à la mer.J'étais assise sur le muret de la digue quand ma sœur était venue s'assoir à mes côtés.Ensemble on avait regardé les vagues allées et venir sur le sable jusqu'à ce qu'elle m'avoue avoir rompu avec son copain,un adolescent un peu débile sur les bords toujours entrain de frimer.Je n'avais jamais aimé Kevin pourtant je savais à quel point ma sœur en était folle.
Elle m'avait dit qu'il lui avait brisé le cœur et qu'elle avait l'impression que jamais elle ne s'en remettrait.
Elle s'était tournée vers moi pour me sourire,l'air de rien,comme si ça allait passer,puis elle était retournée sur la plage.
Après ça,j'étais restée longtemps assise sur le muret à contempler les vagues.J'avais du être frappée par une intuition divine parce que j'en étais arrivée à la constatation que le cœur de ma grande soeur était désormais égale à cette plage de sable.Elle essayait de sécher quand la mer ne la recouvrait pas pourtant,à un moment ou un autre,la mer finissait toujours par revenir,et de nouveau,elle humidifiait la plage.
C'était le triste destin de ma soeur,se reconstruire pour mieux se faire déchirer les cicatrices par un seul souvenir.

- Je ne sais pas faire revenir une âme égarée Vladimir, sinon je l'aurais déjà fait crois moi.
- Je n'attends pas ça de toi
- Alors qu'est ce que tu veux ?
- Je veux juste que tu ne me brises pas le cœur une seconde fois

Je détachai ma ceinture de sécurité avant de le rejoindre et de me blottir conte ce torse qui,contre toutes attentes,renfermait un cœur abîmé.

- Seulement si tu ne brises pas le mien