Là où tout commence (TERMINÉ)

2. CHAPITRE 5

En arrivant au travaille rien a réellement changé, à part peut-être que les gars de l'équipe sont légèrement plus à l'aise qu'il y a une semaine. Ce n'est peut-être qu'une impression, de toute façon ils n'ont pas vraiment le choix.

Je n'ai eu qu'une quinzaine de minutes pour manger une pauvre salade.
La matinée a été plutôt tranquille, les joueurs viennent seulement de reprendre la saison, alors rien d'étonnant. Par contre l'après-midi risque d'être plus chargée pour moi, c'est le premier vrai entraînement auquel je vais assister et apparemment c'est très intensif, le coach ne laisse rien passer.
Je vais, enfin, faire la connaissance des deux autres membres de l'équipe que je n'ai pas vue la semaine dernière car ils avaient des matchs avec leur clubs respectifs.

Je reprends mon boulot ou un joueur, grand, châtain aux yeux noisettes que je ne connais pas est déjà dans la salle à m'attendre.

- Bonjour je suis Aurore la nouvelle kinésithérapeute.

- Thibaut Norant, enchantée de vous connaître.

J'opine, un sourire poli sur les lèvres.

- Enchantée. On peut se tutoyer.

Comme à chaque début de séance je commence par des étirants. Je le vous grimacer chaque fois un peu plus.

- J'ai mal au mollet, j'ai du un peu trop forcé lors de mon dernier match.

- Je vois, tu te donne toujours à fond c'est ça ?

Il acquiesce puis nous parlons de tout et de rien pendant une heure. J'apprends que la coupe du monde qui arrive est son premier vrai championnat avec la sélection nationale, et qu'il est maintenant titulaire à tous les matchs dans son club en Espagne.

- Tu sais, ne me dérange pas du tout. Que tu sois une fille, j'entends, au contraire je trouve ça plutôt cool de voir un visage féminin ici, ça nous change.

- Tant mieux, je rigole.

Quand Thibaut sort de cette salle il a apparemment moins de contracture à la jambe. On a le même âge, on parle des mêmes choses des mêmes centres d'intérêts. Je sens qu'on va bien s'entendre.

J'ai à peine le temps de souffler quelques secondes que j'entends la porte s'ouvrir à nouveau.

- Bonjour je suis ...

- Aurore... Vallen ?

Mon dieu... mon coeur manque un battement. Pas cette voix. Je reconnaitrais cette intonation entre mille. Mon premier réflexe est de baisser la photo des jumeaux qui trône sur mon bureau.

- Oui c'est moi, répondis-je en tentant de garder ce sourire, il faut que je reste impartiale, je dois tout faire pour ça.

En levant la tête mes doutes deviennent bel et bien réels, l'expression sur mon visage change du tout au tout. Dites moi que je suis en train de rêver, juste un rêve ?

Ou plutôt un cauchemar tu veux dire ?

Un mal-être réel me gagne, mon coeur se contracte. Une douleur intense apparaît dans ma poitrine quand je pose mon regard sur lui. Les six dernières années se rejouent dans mon esprit.

Je mets plusieurs secondes, interminables à dire quelque chose.

- Ruben... Moniaël ? Mais qu'est-ce que... qu'est ce que tu fais là ?

Il me fixe un long moment avant sans rien dire avant de reprendre contenance.

- Je... joue dans cette équipe, répond-il sur le même ton dédaigneux qu'il avait quand il était avec l'équipe du lycée. Et toi ... qu'est-ce que tu fais là ?