1. CHAPITRE 10

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Quand Erwan est enfin sorti de ma chambre après quelques éclats de voix, je m'empresse de prendre mon portable et appel Ruben.

Ça sonne... sonne...

- Aller décroche...

- Allo ?

Entendre sa voix m'enlève déjà un peu du poids que j'ai sur les épaules.

- Ruben, c'est moi.

- Ah mon soleil je pensais justement à toi...

Je ne lui laisse même pas le temps de finir sa phrase.

- On a un problème !

- Comment ça un problème ? me demande-t-il légèrement inquiet.

- Mon frère. Il est au courant pour nous.

Un long silence s'en suit.

- Qu'est-ce qu'il t'a dit ?

- Que tu te moquais de moi et que tu n'avais aucun sentiment pour moi.

- Comment il peut savoir si je t'aime ou pas ?

- Quand il sera calmé je lui demanderai de garder le secret.

Encore un silence. Je n'aime pas trop ça.

- Tu n'en as pas marre de rester caché comme ça ?

Marre de me cacher ? Si évidemment, je n'en peux plus de penser à lui tout le temps, de le voir, d'avoir envie de l'embrasser et de ne rien pouvoir faire, de ne rien laisser paraître.

- Si évidemment, ça leur fait quoi que l'on s'aime pourquoi ça les dérangerait temps que l'on soit ensemble ?

- Je n'en sais rien mon soleil. Tu sais quoi, lundi je viens te chercher devant chez toi et on va au lycée ensemble.

- Ça c'est une très bonne idée. Il faut que je te laisse mon cœur, je t'aime !

- Moi aussi je t'aime mon soleil.

Je raccroche le téléphone et je reste coucher sur mon lit au moins une bonne heure à penser à lundi, jusqu'à ce que ma mère m'appelle pour diner.

- Comment va Clem ? A non j'oubliais tu n'étais pas avec elle.

- C'est bon Erwan ne te fatigue pas maman sait avec qui j'étais. Et toi tu lui dis comment tu sais que je n'étais pas avec Clem.

- Comment tu le sais ? Demande ma mère. Tu n'as tout de même pas fais ça à ta sœur ?!

Oh que si.

- Si, si, il m'a fait ça, il m'a suivie !

- Mais c'était pour ton bien, se défend mon frère.

- Mais qu'est-ce que tu en sais ?! De toute façon on va arrêter de se cacher on en a marre. Mais moi j'en ai assez de ton coté ultra protecteur ! Je vais me coucher.

Je vais embrasser ma mère et je l'entends dire :

- Tu es content ?!

- Non mais ...

- Laisse ta sœur faire sa vie un peux elle n'a pas que toi. Et en plus elle a peur pour toi en ce moment, elle n'a pas envie de perdre son frère. Maintenant tu la laisse un peu tranquille d'accord ?

- Oui d'accord. Je vais me coucher.

Sympa le repas de famille.

Une fois dans mon lit je n'arrive pas à fermer l'œil je me sens mal, je n'ai jamais parlé comme ça à Erwan. Il faut que je l'explique, que je m'excuse. Devant sa chambre j'entends sa conversation au téléphone avec Ethan. Erwan a la salle habitude de laisser le haut-parleur.

- Tu rigoles ?!

Ethan, évidement.

- Non je te jure, elle sort avec lui.

Comme par hasard ils parlent de moi. De toute façon nous allons être le sujet de conversation préféré du lycée pendant au moins un mois minimum, alors autant s'habituer rapidement.

- Je les ai vus au cinéma à la Défense. Ils s'embrassaient, ils se disaient «Je t'aime» et tout.

- Et alors ? Si ils s'aiment c'est plutôt bien pour ta sœur non ?

Enfin une personne compréhensive.

- Qu'elle soit amoureuse c'est bien mais pas d'un handballeur qui est, en plus, le capitaine. Je sais ce que ça implique d'être capitaine, et je ne veux pas de ça pour elle.

- Tu sais il ne faut pas que tu compares sa relation avec Ruben avec ce qui t'es arrivé il y a deux ans. Ça n'à rien avoir.

- Oui, je sais Ethan, mais c'est plus fort que moi. Je dois m'inquiéter pour elle.

- Mais tu crois qu'Aurore ne s'inquiète pas pour toi ? Elle a très peur pour toi depuis mercredi à cause de cette histoire de numéro. Elle vient à peine de se remettre de ce qui s'est passé ces deux dernières années.

- Oui je sais, je lui ai fait de la peine tout à l'heure il faut que je m'excuse. Je te laisse Ethan à demain.

- A demain frère.

J'attends que la communication soit totalement terminée pour toquer à la porte.

- Erwan ? Je peux te parler ?

- Bien sûr, entre moi aussi il faut que je te parle. Je suis désolé de t'avoir suivi cet après-midi.

- Non ce n'est pas... si c'est grave mais je n'aurai pas dus te parler comme ça.

- Non tu as eu raison.

Un silence gêné gagne la pièce.

- Pourquoi tu t'inquiètes autant pour moi Aurore ?

Il y a tellement de raison...

- La première fois j'avais treize ans et tu étais là, par terre, en sang en train d'agoniser, ça m'a traumatisé. J'ai fait des cauchemars pendant près d'un an et demi, et là j'ai peur que ça recommence. Et il n'y a pas que moi, Ethan aussi est inquiet.

- Mais ne t'inquiète pas je ferai attention promis. Aller vient dans mes bras.

Dès qu'il me serre dans ses bras je fonds en larmes, allez savoir pourquoi.

- On ne s'est jamais énervés autant tous les deux, me dit Erwan. Je te promets que je ne te suivrais plus jamais. Mais tu l'aimes à ce point-là ce handballeur ?

- Ruben. Oui je l'aime, je ne sais pas c'est fusionnelle entre nous. Et je te rappelle que ce handballeur comme tu dis c'est ton capitaine.

Enfin c'est surtout le miens.

-Tu es sûre que lui il éprouve la même chose pour toi que toi pour lui ?

- Oui j'en suis sûre Erwan ! Tu sais que Clem tient à toi elle aussi.

- Oui je sais elle tient à moi presque autant que toi.

- Euh ... oui ce n'est pas vraiment dans ce sens-là qu'elle tient à toi. Enfin laisse tomber à demain.

Je l'embrasse et retourne dans ma chambre.

- Et attends comment ça Clem ne tient pas à moi dans ce sens-là ?

- Réfléchis, bonne nuit.

Là où tout commence (TERMINÉ)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant