Là où tout commence (TERMINÉ)

2. CHAPITRE 21

En quelques minutes, qui semblent durer des heures, nous sommes déjà dans le hall de l'hôpital. Ruben s'adresse à l'infirmière.

- Bonsoir, nous cherchons notre fille Camille Vallen ?

- Aurore ? M'interpelle Erwan.

J'acours presque vers lui pour qu'il me prenne dans ses bras, l'angoisse que j'ai accumulé se dilue peu à peu. Erwan ne perd pas l'occasion  de lancer un regard noir à Ruben.

- Ce n'est pas le moment, je lui chuchote  à l'oreille. Où est-elle ? Et Nathan ?

- Dans la seconde salle à gauche. Ton fils est avec Juliette juste en face, il dort.

Je sens, même à distance que le fait qu'Erwan appuie sur le possessif au singulier ne plaît pas du tout à Ruben.
Mais le plus important c'est Camille. Ils vont devoir attendre pour leur gueguerre.

- Je peux savoir ce que mes enfants foutent dans un hôpital à minuit et demi alors qu'il devrait dormir depuis déjà un bout de temps ?

Ou pas...

Il n'en loupe vraiment pas une ! Ça va mal se terminer cette histoire.

- Tes enfants ? Tes enfants ?! J'espère que tu rigoles ! Qui est-ce qui s'occupait d'eux dès leur naissance, qui s'occupait des biberons à trois heures du matin quand elle était trop crevée pour le faire. Qui est-ce qui, et encore aujourd'hui, s'occupe des cauchemars de Camille à vingt-trois heures !? Sûrement pas toi, tu étais bien trop occupé à baiser avec tout ce qui bouge pendant que ma sœur se saignait les quatre veines à élever ses jumeaux à dix-sept ans !

Les yeux de Ruben se teintent de cette lumière, que je n'avais vu que deux fois chez lui.

- Je suis leur père !

- Non, et tu ne le serras jamais ! Il ne suffit pas de se pointer six ans après comme si de rien était pour devenir père ! Pour toi ma sœur n'était qu'une meuf de plus que tu as mise en cloc pour après te barrer et vivre ta petite vie tranquille !

La mâchoire de Ruben se contracte férocement, il va exploser si je n'interviens pas.

- Je t'interdis de me parler comme ça ! Lance Ruben en se rapprochant dangereusement d'Erwan. Je l'aime... ais, je l'aimais !

- Ok, ça suffit vous deux ! Vous croyez vraiment que c'est le bon moment pour régler vos comptes, alors que notre fille, que tu le veilles ou non Erwan, est en train de souffrir ?! Aller, toi viens avec moi, dis-je à l'intention de Ruben en laissant Erwan avec Nathan et Juliette qui est déconcerté par la scène qui vient de se dérouler.

- Désol...

- Tu étais vraiment obligé de le provoquer maintenant ! Mais ce n'est pas possible !

J'entre dans la salle où un médecin essaie t'en bien que mal de calmer Camille en pleur. Mon coeur se déchire en entendant ses cris.

- Ce n'est pas vrai, tiens-toi tranquille ma puce je dois t'examiner. Sortez d'ici, j'avais demandé les parents !

- Nous sommes ses parents, je rétorque d'un ton acerbe en m'approchant de ma petite.

- Oh ... excusez-moi.

- Maman, hurle Camille.

- Chut ma chérie, le docteur ... Louise – pratique le prénom sur la blouse en pédiatrie – doit s'occuper de toi, pour que tu n'aies plus mal du tout et que tu rentres à la maison avec Nathan et moi ... et papa, j'ajoute en voyant que Ruben ne sait pas trop quoi faire.