2. CHAPITRE 10

479 31 9
                                    

J'aime Quentin et ce qu'il vient de m'annoncer est tellement dur à encaisser. Il faut néanmoins que je passe au dessus de tout ça et que je réussisse à sortir du lit.
Soudain j'entends des cris, enfin plutôt des protestations, devant l'hôtel et je me mets à la fenêtre, Quentin est toujours là. Pourquoi est-il resté, aussi longtemps, peut-être pour me voir souffrir ?

Ce mec est vraiment l'opposé de ce que j'ai pu imaginé pendant deux ans ! Puis d'un seul coup je vois Ruben sortir de l'hôtel comme une furie, il frappe Quentin au visage, le choque est tellement violent que celui-ci tombe instantanément à terre. Toute l'équipe se précipite dehors également lâchant un instant leur famille pour essayer de les séparer, sans succès.

Ruben domine toujours son adversaire qui a maintenant le visage en sang. Je ne peux pas le laisser faire ça, ça va lui retomber dessus. Je séche vite mes larmes et je cours le plus vite possible dans l'immeuble pour pouvoir essayer de calmer les choses. Une fois en bas je me glisse entre mes deux ex petits amis pour tenter de les séparer.

- Arrêtez-vous deux !

Je tire le bras de Ruben qui s'écarte en entendant ma voix. Je me mets face à lui et plonge mes yeux dans les siens pour tenter désespérément de le calmer. Il a dans ses yeux la même expression de rage que quand il avait appris les agissements de Ryan à l'époque.

- Il n'en vaut pas la peine c'est toi-même qui me l'a dit.

Ruben respire profondément et s'écarte, ses coéquipiers se ruent, à nouveau, sur lui.

- Lâchez-moi !

Quentin se relève difficilement et je lui remis une gifle dont il se souviendra, à mon avis, toute sa vie.

- Maintenant que tu m'as bien brisé le cœur, tu vas pouvoir repartir en France revoir ta pouffe, et je ne veux plus jamais te revoir !

Quentin saigne beaucoup, mais je n'arrive pas à le plaindre. Il n'a eu que ce qu'il a semé. Il s'éloigne sans rien dire.

- Vous deux je veux vous voir dans mon bureau ... tout de suite ! La voix de Catal dechire l'air.

Nous le suivons sans rien dire.
Une fois dans son bureau - une salle de l'hôtel - Catal rentre dans une colère terrifiante.

- Je peux savoir ce qu'il t'ai passé par la tête Ruben ?!

- C'est de ma faute il a voulu me... protéger.

- Mais imagines une seconde si un journaliste passait par là, ta petite bagarre aurai fait la une des journaux dès demain matin, je vois déjà ça d'ici : « En pleine coupe du monde de hand, un joueur de l'équipe de France tabasse violemment un inconnu ! » tu n'imagines même pas les problèmes ...

- Toi c'est tout ce qui t'importe, ta réputation faite par des journalistes ?! S'enflamme Ruben.

- Vous savez je m'en contre fou de la relation que vous entretenez tous les deux...

- Il n'y a aucune relation entre nous ! Rétorque-t-il de plus en plus énervé.

Je pose ma main sur l'arrière de son bras pour essayer t'en bien que mal de le calmer. Sentir sa peau sous ma paume me procure une réelle décharge électrique. Je le sens inspirer pour calmer la rage qu'il a en lui.

- Bref ce genre de choses n'a pas à avoir lieu ici et en plus pendant la coupe du monde et juste avant les huitièmes de finale, c'est clair ?!

- Oui très clair, lance Ruben sur un ton sarcastique.

Je remonte dans ma chambre en pleurant en pensant aux mois que je viens de passé avec un homme que je ne connaît visiblement pas, qui m'a terriblement déçu et fait mal.
Une vingtaine de minutes plus tard quelqu'un frappe de nouveau à la porte.

- Oui ? Je sanglotte.

- Je peux entrer ?

- Tu n'as pas demandé la première fois.

Ruben sourit et il s'approche de moi. Il s'allonge en s'adossant sur la tête de lit, je pose instinctivement ma tête dans le creux de son épaule.

- Pourquoi tu as fait ça tout à l'heure ?

- Quoi ?

- Te battre avec Quentin ?

- Me battre ? Son rire empli la pièce. Il ne m'a même pas touché ce connard.

- Sérieusement Ruben... Dis-je en relevant la tête pour le regarder dans les yeux.

- Je n'ai pas supporté de te voir dans un tel état à cause de ce salaud. Je ne supporte pas de te voir pleurer Aurore.

Ses mots et sa sincérité se frayent un chemin directement vers mon cœur.

- Tu n'aurais pas dut, regarde comment Catal t'a engueulé, tout ça à cause de moi.

- Je t'interdis de penser ça ! Ce n'ai pas du tout de ta faute Aurore.

Tiens, j'ai déjà entendu ça...

- Puis ce n'ai rien par rapport à la crise que vient de me faire Mathilde... Ajoute-t-il plus pour lui même

- Quoi !? Tu t'es disputé avec ta copine ? Demandé-je en me redressant à nouveau.

- Oui et non, elle m'a juste fait la morale parce que je l'ai laissé trois quarts d'heures seule pour te rejoindre.

- Ça se comprend ...

- Pas pour moi. Surtout que je ne lui aie pas dis ce qu'il c'était passé entre nous au lycée. Alors elle n'a aucune raison d'être jalouse.

- Et qu'est-ce qu'elle va dire quand tu vas la rejoindre après être venu ici, avec moi ?

- Sérieusement ? Je m'en contre fout Aurore. Je fais ce que je veux quand je veux, et je n'ai pas besoin d'une copine ultra protectrice pour me dicter ma conduite. J'ai envie d'être avec toi la tout de suite point.

Ceci m'arrache un rire.

- Qu'est-ce qu'il y a ?

- Ça me rappelle ce que tu me disais sur Paulina à l'époque.

- Ce n'est pas faux, il rit en me guidant pour que je me replace dans le creux de son épaule.

Nous continuons de parler du passé, de tout et de rien jusqu'à vingt heures trente, puis un silence paisible s'installe entre nous. Il faudra bien que je lui parle de ses enfants un jour ou l'autre. Il faut que je surmonte ma peur de sa réaction.
Je repense à tout ce que m'avait dit Quentin pendant deux ans. Tout ce qu'il m'a fait miroiter en m'affirmant qu'il accepterait les jumeaux quoi qu'il se passe, tout ça pour ça ! Un nouveau sanglot m'échappr.

- Aurore, non ne pleures pas. Pas à cause de cette ordure

- Tu ... tu peux me prendre dans tes bras ? S'il te plait.

J'ai besoin de tendresse à cet instant et à plus de cinq milles huit cents kilomètre de chez moi il est le seul à pouvoir m'en donner.

Il me regarde avec tellement de compassion et aussi de tristesse dans le regard que les larmes continuent de couler de plus belle. Et il me serre dans ses bras. Tout ce que j'ai sur le cœur sorti en même temps que cette étreinte.

- Chut, calme toi Aurore, tout va bien se passer, tu vas finir par l'oublier, je te le promets.

Nous restons comme cela tout le reste de la soirée. Il est presque vingt-deux heures trente. J'ai fini par me calmer en insultant Quentin de tout ce que je pouvais, et le silence nous rejoint une nouvelle fois. Nous sommes que tous les deux, peu importe ce que les autres penseraient, même pas sa petite-amie.

- Je vais rester avec toi jusqu'à ce que tu t'endormes. Allonges-toi.

- Tu es sûr ?

- Certain. Aller.

Je m'allonge à côté de lui et ferme les yeux. Je sens sa main me caresser doucement la joue. Ce qui m'apaise. Le sommeil me gagne

Là où tout commence (TERMINÉ)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant