2. CHAPITRE 8

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Ce matin en me réveillant je n'arrive toujours pas réalisé que je me trouve à plus de cinq mille huit cents quarante kilomètre de mon pays, de chez moi, de mes enfants. Normalement aujourd'hui c'est une journée tranquille enfin je l'espère, le coach a finalement décidé de ne commencer les entraînements que demain à cause du décalage horaire. Et c'est sur que je n vais pas cracher sur une journée de repos.

Mon premier réflexe en sortant du lit est d'abords d'essayer d'appeler Quentin, sans résultats.

Quelqu'un frappe vigoureusement à la porte de ma chambre.

- Oui ?

Ruben est dans l'encadrement de la porte. Je n'ai aucune envi de lui parler, pas maintenant.

- Je peux te parler ? dit-il d'une voix douce qui ne lui ressemble plus mais que j'ai tellement bien connue à une époque.

- Non il faut que j'aille prendre une douche, je lance pour éviter la conversation en attrapant la serviette qui se trouve sur mon lit.

- Ça va devoir attendre, il faut vraiment que l'on parle tous les deux Aurore.

Je ne vois pas de quoi on peut parler ensemble. Pas après la façon dont il m'a regardé dans l'avion.

- Pourquoi tu as fait ça dans l'avion...?

Ah si, on peut justement parler de l'avion.

- Pourquoi as-tu raconté notre histoire à tout le monde ?

Je sens toute l'amertume dans sa voix quand il prononce ces mots mais je décide de ne pas porter attention à ces émotions qui pourrait moi-même m'affecter.

- Premièrement je ne l'ai pas raconté à tout le monde, juste à Thibaut et ensuite les autres ont entendu.

- Ne joues pas sur les mots s'il te plaît. Tu sais que je t'aie aimé Aurore ?

J'ouvre de grands yeux avant de me reprendre. Pourquoi me demande-t-il ça ? Pourquoi maintenant après six ans d'absence alors que j'ai tout fait pour prendre contact avec lui quand j'ai su pour les jumeaux. Serte ce n'était que pour les enfants mais lui ne le savais pas, il aurait toujours pu me répondre. Mais il a décidé de ne pas me répondre.

- Oui, oui ça je le sais, moi aussi je t'aimais, mais tu as tout gâché.

Je n'ai pas le courage de lui parler de ses enfants, pas maintenant.

- Merci de me le rappeler, répond-il sur un ton presque agressif.

- Pourquoi tu es devenu comme ça aussi méchant, antipathique, mesquin ...

- Aurore comprends moi, tu m'as brisé le cœur, littéralement, et il est toujours en plusieurs morceaux aujourd'hui.

- Tu crois que je ne suis pas capable de te comprendre ?! C'est quand même toi qui as embrassé, une autre fille, qui l'a laissé te... te... je n'arrive même pas à le dire ! C'est de ta faute si j'ai rompu et moi aussi j'ai mis beaucoup de temps à m'en remettre, qu'est ce que tu crois !

- Quand je pense que si je n'étais pas allé à cette fête, si j'étais resté avec toi ce soir là, on serait peut-être encore ensemble aujourd'hui, ça me rend malade.

Et tu aurais pu connaître tes jumeaux, ai-je envie d'ajouter. Même avec le passé, et le présent qu'on a en commun, pour le bien du groupe il faut que je sois professionnels avec lui.

- Même si j'aurais moi même du mal à le faire tu ne crois pas que l'on devrait se pardonner tous les deux ? On pourrait devenir amis pendant ces six semaines ?

- Non Aurore, ça je ne peux pas.

Il se leve et sort de la chambre, sans dire plus de chose. Ça ne va pas s'arranger tout de suite entre nous.

***

Pendant tout le reste de la journée je passe mon temps à réfléchir à cette discussion qui aurait dut avoir lieu il y a six ans. Ou du moins cette partit de discussion, parce qu'on a encore beaucoup de chose a se dire. Même si il ne le sais pas encore.

Je reçois enfin à appel de Quentin à dix-huit heures trente.

- Allo chéri ça va ?

- Aurore tu me manques déjà.

Entendre sa voix me fait un bien fou.

- Tu me manques aussi. Il est quelle heure en France ?

- Il est plus de minuit. Et toi ? comment tu vas ?

Je lui raconte ma journée de repos en passant évidement sous silence la conversation avec Ruben.

- Courage ma chérie. Je t'aime.

- J'essaierai de t'appeler demain si j'ai un peu de temps.

Je raccroche un pincement au cœur.

Je décide de sortir devant l'hôtel pour pouvoir prendre l'air. J'ai besoin de réfléchir. Sur un banc pas très loin il y a Nicolas qui regarde le ciel rêveur.

- Je peux m'asseoir ?

Il opine doucement.

- Ça va mieux ton poignet ou pas ?

- Oui beaucoup mieux, je crois que tu es magique.

Je souris. Si ça pouvait être vrai.

- A qui penses-tu ? Je demande.

- A ma copine elle me manque énormément.

- Je te comprends. Moi aussi mes proches me manquent.

Nous pensons tous les deux aux personnes chères à nos cœur qui se trouvent en France.

- Alors comme ça tu as connu Ruben au lycée ?

Je savais bien que le sujet finirais pas revenir sur le tapis.

- Oui mais c'est du passé, il n'y a plus rien entre nous maintenant.

- Je trouve ça dommage.

Je crois que c'est l'une des choses les plus bizarre que l'on met dit ces dernières années.

- Pourquoi ?

- Je ne sais pas, je trouve que vous allez plutôt bien ensemble physiquement parlant.

C'était déjà le cas au lycée apparement...

- Je suis désolé Aurore, je ne peux pas discuter plus longtemps avec toi je suis exténué.

- Ok, à demain.

Je reste à contempler les étoiles. Sans m'en rendre vraiment compte Ruben est là lui aussi à regarder le ciel

- J'ai réfléchis, je veux bien que l'on soit « ami ».

- C'est mieux pour nous deux ainsi que pour l'équiper je pense.

- Oui tu as raison, on ne peut pas leur faire subir nos état d'âme ou... nos regrets. Mais sache que pour moi, tu resteras toujours beaucoup plus qu'une simple amie.

Pour moi aussi Ruben. Pour moi aussi.

Là où tout commence (TERMINÉ)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant