Là où tout commence (TERMINÉ)

1. CHAPITRE 1

- Aurore dépêche toi tu vas être en retard ! Hurle ma mère à travers tout l'appartement.

    J'ouvre difficilement les yeux, j'ai vraiment du mal à émerger, comme tous les matins. Je m'habille sans vraiment porter attention à ce que je mets, je coiffe mes longs cheveux châtain indisciplinés puis je sors enfin de ma chambre l'esprit encore dans mon rêve d'Harry Potter. Qui ne rêve pas de faire ses études à Poudlard sérieusement ?

    Je mange mon bol de céréale, bois mon verre de jus d'orange, j'embrasse ma mère et me voilà parti pour le lycée avec la joie immense qui caractérise tous les élèves le lundi matin après les vacances de Noël... j'aurais tellement aimé rester dans mon lit...

Comme tous les matins, je dois passer chercher ma meilleure amie Clémence, Clem. Cette fille est l'opposée de moi physiquement, elle est grande, fine, blonde comme les blés et elle a des yeux verts assez claires qui sont magnifique.

Je la connais depuis que nous sommes en maternelle, on s'est tout de suite bien entendu. Je crois me souvenir que tout a commencé avec une histoire de bonhomme de neige qui devait mesurer maximum sept ou huit centimètres, et depuis ce jour-là on ne s'est plus jamais lâché. Je l'adore, je peux toujours compter sur elle, et surtout je peux tout lui raconter sans peur d'être jugée. Je sais qu'elle sera toujours là pour moi et moi pour elle quoi qu'il arrive.

Aujourd'hui, c'est le début du deuxième trimestre, en janvier. Nous sommes tous les deux dans le groupe de musique du lycée, et on peut dire que j'en suis plutôt fière. Ça serait compliqué de ne pas l'être sachant que le groupe a rapporté un concours national l'an dernière. Mais au lycée nous ne sommes pas les "populaires" comme on pourrait le penser. Oh non, ceux qui font la loi ce sont les sportifs, les handballeurs, et ces pimbêches de pom-pom girl qui les accompagnent...

De la seconde à la terminale, nos deux groupes se livrent une guéguerre que je ne comprendrais sûrement jamais. C'est quoi l'intérêt d'être contre des gens qui ne sont même pas vos adversaires ?

- Tu n'as pas oublié qu'on a une répétition tout à l'heure pour le spectacle dans deux semaines ? Me demande Clem en me sortant de mes pensées.

- Ah oui c'est vrai... je n'y pensais déjà plus.

- Ah je savais bien que je te servais à quelque chose, ironise-t-elle. Et au faite comment va ton frère ?

Ah oui, mon frère. J'aurais tellement de chose à vous dire sur lui que ça nous prendrait la journée, donc on va faire simple. Il s'appelle Erwan, il est plus vieux que moi de deux ans seulement, c'est d'ailleurs pour ça qu'il ressent le besoin constant de me protéger comme si j'avais encore quatre ans ce qui a le don de m'énerver. Il est grand, sportif, baraqué, les yeux noisette et même si il est très collant il reste mon grand frère, et je l'aime.

- Tu sais mon frère... il est... comme hier, comme avant-hier et il sera encore protecteur demain.

- Ah d'accord...

On sent bien dans sa voix qu'elle est déçue qu'il ne m'ait pas parlé d'elle. Je vois depuis quelque temps qu'elle le regarde différemment, qu'elle me parle toujours de lui. Je suis persuadée qu'elle aimerait qu'il se passe quelque chose entre eux. Mais il n'est pas question que j'interfère dans les histoires de cœurs de mon frère.

- Enfin bref, continue-t-elle, j'ai entendu dire que notre classe et celle des sportifs allaient être mélangées.

Je me fige et regarde mon amie avec des yeux tellement ronds que je suis sûre qu'elle en a peur.

- Tu rigoles là !? On ne peut pas être mélangé à cette bande de... de primate ! Ils nous détestent ! Ça se voit dès que l'on se croise dans un couloir, ils ricanent, ils nous prennent de haut...

La suite de l'année n'a va pas être aussi sympa que je l'aurai espéré.

- Tu sais ce n'est qu'une rumeur ...

- Oui, mais les rumeurs que tu me rapportes sont toujours fondées. C'est comme quand tu m'as dit que Sarah chantait « René la taupe » sous la douche. Une semaine après une vidéo faisait le tour du lycée.

Sarah est une des élèves de terminale de notre groupe. C'est aussi la plus prétentieuse, personne ne peut vraiment la supporter, sauf ses soit disant "amies" qui, à la première occasion qui se présentait à elles, colportent toute sorte de ragot sur elle pour espérer avoir un solo à la prochaine compétition.

Clem éclate de rire. Elle a un rire si sonore, si particulier que beaucoup de monde se retourne sur nous dans cette petite rue pleine de lycéens à cette heure si.

- Ça c'était vraiment hilarant, la honte qu'elle s'est tapé, je m'en souviendrais toute ma vie, rit-elle. Mais bon, écoute, ne stresse pas ça ne sert à rien le plus important c'est de rester ensemble non ?

Elle n'a pas tort, je ne sais pas ce que je ferais sans elle. La vie serait beaucoup moins drôle ça c'est certain.

- Oui tu as raison, je confirme en la prenant par le bras.

Sans nous en rendre compte nous sommes déjà arrivées au lycée. Avant que les portes ne s'ouvrent la principale, madame Edaî, vêtu d'un ensemble jaune, madame Salen notre professeur de musique et professeur principale, habillée comme à son habitude en jean basket et monsieur Brenti le professeur de la classe handball a revêtu son plus beau survêtement de sport bleu électrique, appellent leur classe puis nous disent de nous diriger vers le réfectoire.

- Tu vois je te l'avais dit, tu as toujours raison.