Chapitre 25

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« Maman, tu peux m'aider pour un devoir ?

- Oui, bien sur. C'est sur quoi, ma chérie ?

- Je dois présenter le journal d'Anne Franck en racontant sa vie, son milieu de vie. Je ne sais pas par quoi commencer.

- Pour t'aider il faut que tu fasses un plan de ce que tu vas dire de façon organisé.

Elle me passe mon cahier vocal de Français.

- Tout d'abord, tu vas présenter l'adolescente globalement. De la période historique où l'histoire se passe. Ensuite, tu parleras d'où elle vit, de sa famille et de ses amis. Tout cela en développant.

- Merci Maman. J'y vois un peu plus clair ».

Le lendemain, après avoir rendu mon devoir, il ne me reste que deux heures de cours avant de rentrer chez moi. Je suis contente de ne pas avoir un planning chargé.

À la sortie, mon petit ami m'interpelle.

« Coucou, oh mais qu'est-ce que tu fais là ?

- Nous avons un problème. Élisa ne veut plus assister au procès.

- Mais comment on va faire ?

- Elle joue un rôle important. Elle doit être présente. Allons chez elle ».

Je n'aime pas obliger une personne à faire quelque chose mais c'est différent cette fois ci. Vu que nous sommes devenus amis, Brandon sait où elle réside. Cependant, nous ne nous y rendons pas directement estimant qu'elle ne doit pas être encore rentrée. Postés devant chez elle, nous patientons. Pour me protéger du froid, Brandon m'entoure de ses bras.

L'écho des pas d'Élisa résonnent dans la ruelle de son pavillon.

Elle nous déclare que la forcer à nous accompagner ne changera rien. Je ne comprend plus. Elle qui voulait protéger les susceptibles prochaines victimes là voilà en train de se dérober. Nous argumentons inlassablement afin qu'elle se résigne mais c'est sans raison. Au bout d'une demie-heure et d'une dizaines de tentatives, Brandon me raccompagne. Nous allons devoir nous passer d'elle.

Deux jours. Deux jours...C'est le temps qui nous reste avant le procès et celui aussi pour qu'Élisa revienne. Mais je ne compte plus trop sur ça. Il ne faut pas que je me laisse abattre. Il n'y a aucune raison. J'ai commencer avec Brandon, je finirai avec lui.

Nous n'essayerons plus de la voir. Si elle le veut vraiment, elle nous parlera d'elle-même.

Sur ce, je me tartine une tranche de brioche de pâte à tartiner et l'engouffre illico presto.

Dans la cours, des élèves ont mit de la musique. Du Rap. Une des chansons tourne tellement en boucle qu'à la fin de la récré je la connais par cœur. Anna et moi l'interprétons en duo en nous asseyons dans la salle. L'enseignant d'histoire nous supplie d'arrêter de martyriser la musique. Toute la classe éclate de rire. Mais nous stoppons vite lorsqu'il nous annonce un contrôle imminent. Ah, les surprises de l'école...

« Prêtes pour demain ?

Brandon se déchausse et s'assoit sur mon lit.

- Il faut bien.

- Tu sais que je serais là.

- Oui, Doudou.

- Pour que tu ne l'oublie pas durant la séance je tiens à t'offrir ceci.

Je touche la peluche entre mes mains.

- C'est mon doudou. Je l'emmenai de partout étant petit. Depuis, je ne dors plus avec mais je l'avait garder précieusement sur une étagère. Il a une grande valeur affective pour moi, continu Brandon.

- Gardes le alors.

- Je pense qu'il te sera utile davantage. Et puis il n'est pas perdu, il est entre de bonnes mains.

- Merci bébé ».

Il m'embrasse et me murmure un nombre indescriptible de « Je t'aime ».

Mon cerveau refuse de croire que dans quelques heures je me retrouverai au tribunal. À moitié endormie, j'entends la voix de Brandon dans la maison. Je passe la main dans mes cheveux, emmêlés. Ce n'est pas la première fois qu'il me verra dans cet état. Je descends donc les escaliers et accourt dans la cuisine. Jappie vient se frotter contre mes jambes. Je dis bonjour à tout le monde et m'assoit à ma place habituelle. Le minuteur de la cafetière sonne. L'odeur de café fait frémir mes narines.

Ma mère me sert une tasse de chocolat chaud. Je patiente quelques minutes avant de la tenir.

« Tu veux que je te tartines une tranche de brioche ? Me demande Brandon.

J'acquisse d'un hochement de tête. Hum, le chocolat !

- Tu peux m'en refaire une s'il te plais ?

- Et une troisième ? Je continus.

- Mais tu es une goinfre toi ! Tu as l'estomac d'un ogre ! Rigole mon père.

- Tu as beau manger ce que tu veux tu restes toujours mince, profites ! Me lance ma mère.

- Ce n'est pas de ma faute si j'ai la carrure d'une mannequin. D'ailleurs, je ne comprends pas pourquoi je n'en suis pas une, haha !

- Bah ça va les chevilles, hein ! S'esclaffe mon petit ami.

- Non sérieusement, vous savez que même si je suis mince je suis complexé.

- Oui mais il n'y en a pas d'utilité tu es parfaite à nos yeux.

- Oh, Brandon... merci.

- De rien bébé.

Il pose ses lèvres sur les miennes rapidement malgré la présence de mes parents.

- Stella ?

- Oui ?

- Tu as du chocolat sur la bouche maintenant !

- Oh non !

Au delà du regardOù les histoires vivent. Découvrez maintenant