Chapitre 1 bis

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Une robe bustier s'arrêtant au niveau de la moitié des cuisses. Voici ma tenue pour ce soir.

Je l'avais acheté il y a un an avec ma mère lors d'une journée shopping. Elle l'avait choisie d'un bleu roi, trouvant que cela mettait ma chevelure en valeur. Ayant les cheveux assez longs, bruns , agrémentés d'une mèche camouflant la moitié de mon front, il arrive régulièrement que ma mère me fasse une tresse sur le côté. Plusieurs personnes m'ont déjà avouées que j'ai des cheveux magnifiques et qu'elles souhaitaient avoir les mêmes. J'aimerai pouvoir au moins une fois dans ma vie savoir à quoi ils ressemblent mais je sais que c'est impossible. Être aveugle m'empêche de faire des choses mêmes banales telle que de se regarder dans le miroir pour savoir si je suis bien habillée, aller au cinéma,etc. Je pourrai me balader avec un haut portant un motif affreux que je ne m'en apercevrai pas.

Je rejoins ma mère dans la salle de bain pour me faire coiffer. Elle m'assoie sur une chaise et me brosse les cheveux avec tendresse. La caresse de ses mains sur ma tête me procure un bien-être intense, semblable à celui d'un massage.

Une fois apprêtée, je retourne dans ma chambre récupérer mon sac sur le lit et enfiler mes sandales. Devant le pas de la porte, ma mère me met une petite veste en laine et me laisse sortir avec ma canne tout en restant sur le seuil pour attendre l'arrivée de Laura. Un petit vent frais se fait sentir. Le moteur de sa 2 Chevaux se fait entendre. Laura s'empresse de me prendre le bras et de m'installer sur le siège passager avant. Nous klaxonnons à ma mère puis démarrons.

Dix minutes plus tard, le moteur de la voiture s'éteint. Tout en marchant vers le portail de l'habitation, elle m'explique que Steve Lenon, le mec organisant la fête, réside dans une grande villa avec piscine, salle de jeux et que ses parents sont avocats. Cette vie de rêve me fait ressentir une part de jalousie que j'évite de communiquer.

Dès notre arrivée, un étudiant nous propose à boire. Laura accepte, contrairement à moi. La soirée vient à peine de démarrer et pourtant l'odeur forte de cigarette, drogue et alcool se mêle déjà dans l'air. Bryan nous rejoint pour nous suivre dans le salon. Le canapé est extrêmement confortable, sûrement à base de cuir. N'ayant toujours pas détecter la présence de Steve, je demande où il se trouve.

- Heu, il est où Steve ?

- C'est vrai qu'on ne l'a pas encore croisé. Oh mais ne t'en fais pas il doit bien être quelque part, m'assure Laura.

En effet, il débarque quelques instants après, se présentant avec une voix guillerette.

- Salut les amis ! Je vois que vous avez emmenés une petite nouvelle.

- Steve, voici Stella, présente Laura.

- Vos verres sont vides, attendez je vous ressers, dit le fêtard.

- Non merci je n'ai pas très soif pour le moment, je tente de prétexter.

En fait, je meurs de soif mais je ne veux pas d'alcool. Je n'en ai jamais goutté, tout comme je n'ai jamais assisté à une soirée avec des personnes de mon âge. Cela me perturbe un peu car je ne suis pas à l'aise. Je n'avais pas été très motivée au départ pour m'y rendre mais, après réflexion, je ne m'étais pas désisté afin de me faire des amis.

Je tente de ne pas faire remarquer ma gène en souriant et parlant à tout va avec Laura , Bryan et Tom. La gorge sèche, je demande à recevoir un verre d'eau. Tom se propose pour aller me le prendre. Je le remercie puis le vide d'un trait. Au fil de la soirée mes amis s'enchaînent les joints et les verres d'alcool. Même en ne pouvant voir leur état physique je déduis que Bryan et Tom sont saouls dut à leur bégaiement prononcé.

- Mais no...non je ne suis pas sa... sao...saoul ! s'énerve Tom.

- Bah moi non plus To...Tom, renchéri Bryan.

- Non vous n'êtes pas saoul mais ivre haha, rigole Laura.

- Il faut les surveiller, tu ne penses pas ? je lui demande.

Laura éclate de rire, m'expliquant par la suite que les garçons sont en train de faire les rats d'opéra.

- Roh, ne fais pas ta chochotte Stela. Profite de la vie meuf, grogne Laura.

- C'est une cigarette ? dis-je en désignant ce qu'elle tient entre ses doigts.

- Tu es vraiment une nana paumée toi ! C'est du shit. Tiens, testes et tu m'en dis des nouvelles.

- Non !

- Je ne pensais pas que tu étais si coincée, maronne-t-elle.

- Bon, fais moi goûter, finis-je par capituler.

Je prends la drogue et la porte à ma bouche.

- Alors tu en penses quoi ? me questionne Laura.

- Je n'en suis pas fan.

- Si tu n'aimes pas fumer bois au moins un whisky, m'incite-t-elle. C'est pas drôle sinon.

- Je veux bien ça par contre.

Lorsque je porte mon verre à mes lèvres, une saveur amère vient rencontrer mon palais. Je ne dirai pas que je trouve ça bon mais ce n'est pas imbuvable en même temps. Par contre, je n'en reprendrai pas car je veux rester sobre.

Laura m'entraîne vers la terrasse où l'ambiance est à son comble. Elle me tient pour ne pas que je tombe quand on danse. Puis I will always love you résonne sur les baffles. Un slow. Je n'en aie jamais fait. Je pensais danser avec Laura mais elle se libère de mon étreinte.

- Il y a Steve qui aimerait danser avec toi, t'acceptes ?

- Heu, oui, je réponds surprise.

Le jeune homme pose délicatement ses mains sur mes hanches, chose à laquelle je ne suis pas habituée. Je fais de même avec les miennes sur ses épaules, essayant d'oublier ma timidité. La musique se poursuit, accordant nos pas avec le rythme. Serrés l'un contre l'autre, nos jambes se frôlent par moment, faisant resurgir ma gêne.

- Tu es belle. Ça te dit qu'on aille dans la maison ? me chuchote-t'il à l'oreille.

Un maux de tête s'empare de moi. Je ne sais plus qui est ce mec, pourquoi j'ai accepté de danser avec lui ni où je suis. Je ne comprends rien à ce qu'il me dit. J'ai envie de rentrer chez moi. Je lui fais part de ce choix et il me propose de me raccompagner en voiture, cependant, avant il doit aller récupérer ses affaires dans la demeure. Je le suit, lui donnant toujours la main. Nous montons des escaliers.

- Où sont tes affaires ? Je lui demande.

- Dans une chambre au deuxième étage.

Il ouvre la porte de celle ci et me fait asseoir sur le lit. Remarquant qu'il met du temps je pose la question :

- Pourquoi tu mets du temps ?

- Tu n'as donc pas compris Stella ?

- Hum, quoi ? Je réussis à articuler allongé.

- Je vois que tu as bu au final, hein »,rigole-t-il.

Je sens sa main sur mon ventre, puis monter sur ma poitrine. Son souffle vient frôler ma bouche puis ses lèvres. Je sens ma culotte descendre, sa main caresser ma partie intime. Je lui dis de s'arrêter mais il n'y prête pas attention. Alors que j'essaie de me débattre il me maintient les mains sur la couette avec une des siennes , et avec l'autre me caresse les seins. Je ne peux crier, sa bouche recouvrant maintenant la mienne. Et je ne peux rien faire lorsqu'il enfonce son sexe en moi.

Au delà du regardOù les histoires vivent. Découvrez maintenant