Chapitre 51

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« Attends ma chérie, on va prendre une chaise pour deux car il n'y a plus de place.

- Mais il y a qui ?

- Bah moi, mes parents et les tiens et mes grands-parents.

- Et moi ! Et moi ! Et moi ! S'écrit Louna, Anna et Anthony.

- Et nous aussi ! S'exclame ma tante, mon oncle et leurs enfants.

- Sans oublier Papi et Mamie !

- Mais... mais... mais... il se passe quoi au juste ? Je suis perdue.

Tout le monde éclate de rire.

- Dites moi !

- Ma chérie, en fait, nous sommes tous là pour un événement très important, m'explique mon père. Nous avons tout organiser depuis une semaine. Aujourd'hui, un grand repas à été préparé avec soin par le père de Brandon. Nous t'aimons et savons tous que tu es différente des autres malgré ce que tu laisses paraître. Tu es aveugle et tout au long de ta vie tu as essayer de ne pas en faire une faiblesse. Nous sommes fiers de toi pour ça. Depuis un moment déjà, ta mère a créée une page de don sur internet dans le but que tu passes une opération pour retrouver la vue. Le résultat s'est longuement fait attendre dut à son coût mais le voilà enfin. Ma fille, sur le total de la somme attendue il nous manquait jusqu'à il y a quinze jours plus de quatre milles euros. C'est alors qu'un jour en se levant, nous avons eut une nouvelle plus que magnifique : une vieille dame habitant le nord de la France nous a contactée. Elle avait un cancer et les médecins lui estimaient qu'une semaine encore à vivre. Elle n'avait aucune famille avec qui elle était proche et souhaitait donner son héritage en faisant une bonne action. C'est là qu'elle est tombée sur ta page de don. Avant son décès, elle nous a envoyée une lettre à ton attention, écrite en brail.

Je saisie le papier, les mains tremblotantes :

« Bonjour Stella,

Je m'appelle Stella Lilian moi aussi et j'ai quatre-vingt quatre ans. J'habite dans le nord de la France, plus précisément à Lille. Je suis arrière-grand-mère de cinq arrières-petits-enfants mais n'ai pas la chance de les voir. Nous avons eut des différents et la vie a fait que nous nous sommes éloignés. Il y a deux mois, j'ai apprit que j'étais atteinte d'un cancer du sein et que j'allai en mourir d'ici peu. Tu dois te dire que c'est triste, oui ça l'est, mais j'ai profiter entièrement de la vie qui m'a été offerte. De chaque minutes, de chaque secondes.

En tombant par hasard sur ta page, je n'ai pas hésité à en lire chaque ligne. J'ai été touché par cette adolescente, pleine de vie ne faisant pas de son handicap un frein. Cependant, je sais que ça peut en être un tout de même. Étant fille d'un père aveugle, je sais de quoi je parle d'autant plus que j'avais deux parents de même sexe. Mais vois-tu, ce que j'ai apprit grâce à ça est qu'il ne faut ni avoir honte de soi ni de ceux que t'aime : Blanc, noir, aveugle, obèse, nous sommes tous différents et pareil à la fois. Néanmoins, il faut que tu saches que les opérations ne connaissent pas toujours un franc succès. J'espère sincèrement que pour toi ça marchera.

En lisant ton histoire, je n'ai put m'empêcher de penser à mon père qui aurait été fier de toi car comme lui tu t'es battu pour te faire accepter.

Quand tu ouvriras cette lettre je serai déjà loin de ce monde. Tes parents et toi seront ravis je l'espère de ma donation qui te permettra d'accéder enfin à ton rêve. Certains maronnent de ne pas avoir la dernière console ou les baskets à la mode. Mais ce qu'ils n'ont pas encore compris c'est que tout cela est superflu. Le bonheur, la vue, la famille, les amis, ça se sont les éléments indispensables à la vie. Quand mon moment sera arrivé, mes dernières pensées s'adresseront à ma famille que je n'ai put avoir jusqu'au bout et à toi, Stella, à qui je ferai parti des personnes qui t'ont aider à accéder à ton rêve.

Je pense à toi et te souhaite une bonne continuation dans ta vie.

S. LILIAN. ».

J'ai du mal à lire jusqu'au bout la lettre à voix haute. Je la referme et laisse tomber des larmes. Cette femme je ne la connaîtrai jamais... elle a fait ce geste sans me connaître et je ne pourrai jamais la remercier. Elle a raison, il faut profiter de la vie car elle est courte. J'espère qu'elle a atteint le Paradis,elle a un cœur un or.

- Alors, heu... qu'est-ce que je peux dire haha... snif... bah je voudrai remercier tout ceux qui m'entourent et aussi ceux sur le net que je ne connais pas. Si je pourrai, je les remercierai en face mais ça je pense que c'est impossible. Je remercie aussi Madame Stella LILIAN qui est partie sans que je ne puisse lui répondre.... Je ne sais pas si je posséderai un jour la vue mais merci de votre dévouement. Je vous aimes.

L'assemblée applaudit.

- À la tienne Stella ! » Disons nous en trinquant.

J'ai du mal à réaliser ce qui m'arrive. Dire que j'ai la chance de pouvoir changer mon destin. Petite, j'avais mit du temps à accepter la personne que j'étais, maudissant ma vie. Puis, au fur du temps, je m'y étais habitué et avait compris que je ne pouvais rien y changer. C'est comme une faute d'orthographe que l'on a fait au stylo et qu'on veut effacer alors que l'on n'a pas de correcteur. Et dès qu'on en a un entre les mains, on peut modifier le mot, content. Là c'est pareil. Bon, bien sur, c'est une métaphore mais le ressentit est le même. 

Au delà du regardOù les histoires vivent. Découvrez maintenant