Chapitre 58

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Je ne pourrai dire combien de temps s'est écouler depuis que je suis passer à la table d'opération. Une vingtaine de minutes ? Une heure ? Plus ? Je ne sais pas. Je suis toujours allongé mais sur un lit. Des personnes sont à coté de moi. Je les entends. J'ai toujours les yeux fermés. Je reconnais l'odeur du nouveau parfum de ma mère qui frétille dans mes narines. Je remue mes pieds sous le drap et m'étire. Une infirmière, sûrement, me demande si ça va. Je hoche de la tête et souhaite à boire. Le liquide qu'ils m'ont injecter m'a affaibli. J'ai l'impression d'avoir fait une nuit blanche. Gardant les yeux clos, je vide mon verre d'un trait. Ma mère me caresse la main avec tendresse. Je sens qu'elle tremble.

« Où est Papa ?

- Il est parti se prendre un café.

- L'opération a durée combien de temps ?

- Une dizaine de minutes, ma chérie. Comment tu te sens ?

- Fatigué mais ça va ».

Une porte claque. C'est mon père qui me demande aussitôt comment je me sens. Quelques instants après, le chirurgien entre dans la pièce. Ce dernier m'annonce que je vais devoir porter des pansements sur les yeux pour cette nuit et de préférence ainsi que celle d'après. Les effets de l'opération se feront dans les deux ou trois jours à venir. Il me dit qu'ils n'ont rencontrer aucuns obstacles et espère que c'est une réussite. Le soir, mes parents m'invitent au restaurant italien auquel nous allons depuis ma naissance. Je m'engloutis une assiette complète de lasagnes. Une pure merveille. Avant de me coucher, j'écoute un message laisser par Brandon. Je me promet de le voir le lendemain.

« Ça me fait bizarre de te voir avec des pansements, me souligne mon copain.

- Je sais bien mais ne t'en fais pas, d'ici pas longtemps je ne les aurait plus ».

Deux jours plus tard je suis toujours à la maison. Le docteur m'a interdit de reprendre avant une semaine. J'ai enlever mes pansements hier soir. Je me suis tenu comme promesse d'ouvrir à nouveau les yeux ce matin quand Brandon sera présent. Je trouve que c'est le bon moment.

À dix heures débarque mon chéri. J'éteins la radio et me laisse prendre dans ses bras.

Je me desserre de son étreinte et ouvre les yeux. Le soleil au petit jour, mes peluches, mes parents, Brandon, tout ça je ne le vois pas. Je hurle jusqu'à m'en déchirer la voix et éclate en sanglots dans les bras de mon petit ami.

Finalement, mon séjour à la maison s'est rallonger. Mon état de me permettant pas de sortir. Je n'ai jamais été aussi mal de ma vie. Je suis une loque, je n'ai presque pas de force et le seul fait de porter un verre me fatigue. Et je ne parle même pas du mental. Réfléchir ne veut plus rien dire pour moi comme le mot rire. Je ne sourit plus et mange peu. Je ne pensais pas que l'échec de l'opération m'affecterait tant. Les paquets de mouchoirs envahissent ma table de chevet, prêts à sécher mes averses de larmes incessantes. Il y a deux jours, j'ai entendu mon père pleurer dans le couloir. C'est la première fois que je l'entendait. Ma mère m'a racontée que la seule fois où il était dans cet état c'était quand elle avait accoucher. Je ne veux pas qu'ils soient triste. C'est plus moi qui doit l'être. Du coup, quand ils sont à cotés de moi j'essaie de faire ressentir que je vais un peu mieux même si ce n'est pas le cas. Jappie, notre chienne, n'aboie plus autant. Même elle je la rend mal. Brandon veut venir me voir le plus souvent possible mais j'ai demandé à ma mère de l'en dissuader. Je ne veux pas qu'il me voit déprimer. Anna m'apporte les cours une fois par semaine pour m'empêcher de rater le plus possible. Mais qu'est-ce que je m'en fous de l'espagnol, des maths et de l'histoire. Ce que je désire c'est d'arrêter de pleurer et de me remettre de tout ça.

Pleurer ne me fait rien. Dormir ne change rien. Pareil pour la mutilation. Le scalper ne me fait aucun effet. Même le coup de tête dans le mur ne m'a pas soulagé malgré le bleu qui m'est apparu. 

Au delà du regardOù les histoires vivent. Découvrez maintenant