Chapitre 57

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Des gouttes s'étalent sur mes cheveux et ma veste. J'avais prévenu Brandon qu'il ferait mauvais temps. Je récupère les vingt euros parié et les fourre dans ma poche du jean. Je suis contente. Le cours de sport est annulé. Je n'avais pas envie de passer deux heures à travailler, transpirante. Lorsqu'on fait le cours à l'intérieur, c'est la même motivation qui me hante. Le local du gymnase possède des douches mais celles ci sont installées dans une et même pièce ce qui me gène. D'ailleurs, je ne suis pas la seule de la classe à l'être. Il n'y a que cette pimbêche de Mégane à qui ça ne dérange pas le moins du monde. J'accompagne alors mon petit ami et le laisse devant son boulot. J'ai la flemme de rentrer chez moi puis de ressortir. J'entre dans la cafétéria du coin et commande un jus d'orange. Ma chienne m'apprend l'arrivée d'Anna à coup d'aboiements retentissant. Je termine mon breuvage et nous reprenons le bus. En espagnol, je suis déplacé de mon bureau pour bavardage. Ce n'est pas de ma faute si ma pote et moi sommes des pipelettes et préférons écouter ce que l'autre dit plutôt que le cours. Quand je me lève pour changer de place, les ricanements de Mégane et de ses amies de m'atteignent pas.

Je termine ma journée dans la tranquillité, assiégé sur un transat dans le jardin en compagnie de ma mère, une limonade à la main.

Je n'ai plus guère le temps d'avoir du temps libre. La liste de devoirs à faire quotidiennement se rallonge telle une liste de course où l'on rajoute toujours des produits à acheter. Aucune matière ne nous laisse au repos et quand dans une, exceptionnellement on a rien, les tâches d'une autre apparaissent. Cela pourrait en démoraliser plus d'un mais je tiens le coup. Justement, je trouve que ça prouve que la section où je suis requiert un certain niveau. J'avais hésiter au début de l'année à prendre dans mon sac mon carnet de texte vocal mais je vois qu'il m'est indispensable car je ne pourrai pas retenir toutes les choses demandées. Mégane est partie hier de la ville. La nouvelle a été dévoilée au dernier moment. Ses parents la lui avait annoncer la veille. Son père, scientifique, a été muté à Paris dans un grand laboratoire de recherche. J'espère qu'il va ouvrir le cerveau de sa fille pour découvrir pourquoi elle est si conne. Je rigole, mais demain c'est à mon tour de passer sur la table d'opération.

Affublé d'une sorte de combinaison en papier, je me demande la suite des événements. Je m'amuse à balancer mes pieds d'avant en arrière, assise sur la table d'opération. Mes parents ont été refusés à l'intérieur. Normal, question hygiène et puis ma mère pourrait être capable de s'évanouir en pleine action. Je ne songe en aucun cas en cet instant à l'échec. Ça va marcher, j'en suis persuader. Ma mère redoute que je ne m'en remette pas s'il s'avère du contraire. Depuis plusieurs mois, j'ai tenter d'enregistrer dans ma tête qu'on ne pouvait connaître le verdict avant la fin. C'est dur de se dire ça mais c'est la vérité. Le chirurgien me demande de m'allonger et m'injecte une seringue dans le bras. À peine ai-je le temps de sentir l'aiguille sortir que mes paupières se ferment.

Au delà du regardOù les histoires vivent. Découvrez maintenant