Chapitre 49

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Après le fromage, nous sortons de table. Brandon me dépose un lapereau dans mes mains. L'animal est si minuscule qu'il peut tenir dans une seule. J'ose à peine le toucher de peur de lui faire mal. Je lui repasse. Il faut éviter à tout prix de les caresser avant un mois car les bêtes peuvent alors prendre notre odeur et être dévorés par leurs géniteurs.

Brandon ferme le clapier et nous entraîne vers le paddock de la jument où il me photographie avec. Nous retournons vers la maison. Mes pieds n'ont pas le temps de toucher le seuil que je trébuche à cause des chiens qui courent dans tout les sens. De nouveau à table, nous dégustons le dessert.

Fatiguée, ma mère demande à rentrer. Les grands-parents de Brandon sont heureux d'avoir enfin vu mes parents et on passés un bon moment. Ils n''hésitent d'ailleurs pas à renouveler l'invitation. Sur le chemin, je m'endors dans la voiture, Bob Marley aux oreilles.

Je rentre des cours et ouvre la porte, épuisée. La maison est vide. Mon père finit tard ce soir et ma mère est chez une amie. Je jette mon sac sur le sol et m'affale sur le lit. Ça fait du bien d'être chez soi au calme. J'ai cru que j'allai péter un plomb aujourd'hui entre les chauffeurs de bus qui roulaient à la vitesse d'un escargot, les élèves qui criaient en cours et cette fichue porte d'entrée qui ne voulait pas s'ouvrir.

BIP.

Et lui aussi qui m'envoie des messages ! Comment je peux ne pas être désespérée.

Depuis qu'il m'a recontacté il insiste pour me voir. Pourtant je m'épuise à lui dire de nous oublier, moi et mon numéro de téléphone. Heureusement que Brandon n'est au courant de rien sinon il l'aurait insulté et plus encore. Je ne veux pas. Je préfère le dialogue aux coups. Si j'avais pu, j'aurai bloquer son numéro mais j'ai tellement un téléphone haut de gamme que cette option lui est inconnue. Le problème est que si je ne lui répond pas il harcèle de messages, ce qui fait que je n'ai d'autre choix que de lui répondre au bout d'un certain temps.

Je me redresse et m'oblige à faire mes devoirs. Contrôles d'histoire et de français, rien que ça...

Tandis que je suis en pleine révision, ma mère m'appelle pour me dire qu'elle sera là à vingt heures.

À dix-neuf heures, je vais me faire à manger. Dans la loggia, je m'empare d'une boite de carottes en rondelles que j'ouvre. Après les avoir rincées, j'ouvre le gaz et met de l'huile dans la casserole. Les légumes en cours de cuisson, je retourne à mon occupation. Quinze minutes plus tard, je les sors du feu après avoir vérifier qu'ils étaient bien cuits. Je passe ensuite au dessert. Pour mettre les bonnes quantités, le verre mesureur m'est inutile. J'ai pour astuce de mettre mon doigt dans le verre. Preuve que même sans la vue la cuisine est ouverte à tous.

Le repas prêt, j'installe la table et dîne. Ma mère arrive une heure plus tard et, fatigué, je vais me coucher.

« Je veux que tu me lâches, oublis moi.

- Je n'arrive pas à le faire, rétorque l'ancien collégien.

Ça fait bizarre de se retrouver devant d'une personne que l'on n'a pas recroisée depuis plusieurs années. Il est toujours le même cependant :collant. Je pensai que lui dire une dernière fois ce que je pensais en face à face lui ferai comprendre définitivement qu'il devait me lâcher mais c'est tout le contraire. Il ne fait que se rapprocher de moi et je recule de plus en plus. Je n'aurai jamais dut lui reparler.

- Si j'ai voulu te voir c'est pour te dire une dernière fois de m'oublier, me lâcher, me zapper, me nexter ! Il y a d'autre filles autour de toi, dans ton lycée, de partout ! Tes « Je t'aime, je ne t'ai jamais oublié » je m'en moque. J'ai un copain, je suis heureuse avec et je ne le lâcherai jamais. Maintenant je m'en vais et tu n'as pas intérêt à me reparler ».

Celui fait maintenant un mois que Jonathan est sorti de ma vie. Je n'ai toujours pas confier cette histoire à Brandon et je compte continuer ainsi.

Au delà du regardOù les histoires vivent. Découvrez maintenant