Chapitre 27

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* Quelques jours plus tard *

« Bien. Suite à la concertation entre les membres du jury, nous avons décidé de déclarer monsieur Steve Lenon coupable pour viol et encourt une peine de quatre ans de prison avec sursis et une mise à l'épreuve. Affaire classée !, conclut le juge en tapant avec le maillet sur le bureau.

- Ouiiii ma fille ! Pleure ma mère en m'étreignant.

La foule forme un brouhaha assourdissant en sortant de la Cour d'assises.

- Bébé, tu as gagné ! Hurle Brandon.

- Oui ! Je suis tellement contente, tu ne peux pas imaginer ! Je revis !

- Je t'aime tellement.

- Moi aussi Doudou. Il faut que je remercie Élisa d'être venue ! Vite, cherches là pour moi s'il te plais !

- Elle est tout devant, tiens moi la main.

Nous trottinons pour la rejoindre.

- Élisa ! Je te remercie d'être venue. Je sais que ce n'était pas facile pour toi aussi. Tu as été courageuse !

- Je me devais de venir. Et puis, je ne voulais pas te laisser face au Juge ! C'est déstabilisant. Je suis contente que ce soit enfin finit. Il ne fera plus de mal à personne, celui là !

- Tu aurais du voir la tête que faisait Laura pendant que tu racontais ton récit, Stella. Elle était choquée. Désormais, elle saura que même les amis peuvent cacher des faces sombres.

- Louna, Élisa, vous venez boire un coup avec nous pour fêter notre victoire? C'est ma tournée, invite Brandon.

- Allez ! Crient en chœur mes deux amies.

Louna veut nous inviter chez elle après la sortie pour fêter la victoire, mais Brandon et moi préférons nous retrouver seuls pour cela. Plus de stress, de tristesse, plus de pleurs et de peurs mais seulement du bonheur. Mon verre vidé, Brandon paie la note et nous rentrons chez moi. Entre temps, ma mère m'appelle pour me dire que mon père l'emmène au cinéma. Dans le jardin, je fais du vélo d'appartement pendant cinq minutes pendant que Brandon va chercher des affaires pour dormir. Il faut que je me remette dans le bain. Je descend du vélo en douceur et m'essuie le front. Il commence à faire chaud le soir. Dans la chambre, j'extirpe de mon armoire un pyjama et une culotte et les empilent sur mes bras.

- Je peux venir avec toi ?

- Bien sure.

Un bon bain avec son chéri, il n'y a rien de mieux. C'est la première fois que je fais ça. Il prend mon gant et me frotte le dos avec, une fois savonné. Je fais de même. Rincés, je m'enroule dans ma serviette.

- Passes moi ta brosse à cheveux, s'il te plais.

Il me démêle les cheveux tandis que je chantonne.

- J'aime te chouchouter.

- J'ai le petit ami le plus formidable au monde.

- Et moi la plus belle et la plus adorable des petites amies ».

Il enlève ma serviette, me porte et m'emmène dans ma chambre pour s'occuper de mon cas.

Aujourd'hui est le dernier jour de cours. Les professeurs ne me manqueront pas pendant les deux mois de vacances à venir même si je les apprécie. Il y a plus d'absents qu'à l'accoutumé. Certains sont partis en vacances hier, ce qui explique ce vide. La fin de l'année scolaire fait remonter les souvenirs en moi. Cela fait presque un an que le viol a été commis. L'affaire vient à peine de se terminer, ce qui fait beaucoup, mais maintenant cela fait parti de mon passé. Cet été, plage, ballades, sorties, seront les mots phares trottant dans ma tête.

Les cours passent tellement vite lorsqu'on s'amuse. Les enseignants sont d'excellente humeur et discutent avec nous sereinement. Il me tarde que ça sonne. Une minute avant la fin, le professeur de science et vie de la terre fait le compte à rebours. Arrivent les dernières secondes : « 5...4...3...2...1...DRIIIIIIIIIING ! Bonnes vacances ! ». Nous hurlons en harmonie et sortons.

Ma mère est venue me chercher. Elle me fait monter dans la voiture et m'emmène voir mes grands-parents. Papi est dans le jardin en train de tondre la pelouse. J'aime bien cet odeur de campagne.

« Jacouille, vas voir Maman !S'écrit mon grand-père.

- Papi ! On est là !

- Ah ma chérie, comment tu te portes ?

- Bien et toi ? Dis, c'est qui ce Jacouille ?

- C'est notre chien.

- Depuis quand vous voulez un chien, vous ?

- Depuis que la fille d'une amie à ta grand-mère le lui a donné. Elle l'a adoptée dès l'instant où elle l'a eut dans les bras. Elle le gâte encore plus que ses propres enfants. À ta place, ma fille, je serai jaloux, haha.

- Mama a toujours été folle des animaux, ça ne changera jamais, rigole ma mère.

- Jacouille ! Et alors mon bébé, il faut écouter Papa. Hein mon bibou ? Gazouille ma mamie.

- Qu'est-ce que je te disais !

- Oh mes chéries, venez dans la maison. Allez Jack, viens toi aussi.

Ma grand-mère est complètement gaga avec le chien. Elle considère le chiot comme son troisième enfant. J'espère qu'elle ne lui fait pas de petites couettes ridicules. Je n'aimerai pas être à sa place. Elle ne cesse de nous parler de son protégé, et se projette de lui acheter quelques vêtements. Il faudrait aussi l'inscrire dans une salle de sport canines tant qu'on y est. La solitude les guettent et le manque d'affection se fait ressentir. Je m'en veux un peu de ne pas les voir régulièrement. Ça me fait de la peine pour eux. Mais bon, pas facile de jongler entre les études, les amis, la famille et le petit copain. D'ailleurs, je vois Brandon demain. Nous mangerons dans une brasserie du quartier. Après une coupe de champagne et des toasts, ma mère commence à fatiguer :

- Nous allons rentrer, je suis crevée. La prochaine fois que l'on vient on emmènera Jappie.

Je m'attache sur le siège passager et ferme ma portière.

- Bisous ! » Dis-je en bougeant mes mains par la fenêtre, ouverte.

Au delà du regardOù les histoires vivent. Découvrez maintenant