Chapitre 36

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La jalousie est un vilain défaut. Un très vilain défaut. Ça peut être mignon comme énervant. Je l'aime avec ses qualités et ses défauts, mais ce n'est pas toujours facile. C'est la vie des couples. Je ne veux pas qu'il change, juste qu'il prenne connaissance de son comportement qui peut être insupportable des fois et qu'il devienne moins jaloux. Je rentre donc seule et vais dans ma chambre. Je pose ma cane sur le lit et m'allonge sur celui ci.

Je me réveille le lendemain. Mon ventre gargouille. M'étant endormis la veille au soir, je n'avais pas pu le nourrir. Je m'aventure à sa demande à la cuisine. Je reste un moment avec ma mère assise à la table. C'est notre petit moment à nous.

Au lycée, je raconte à Anthony mon altercation avec mon petit ami. Il est du même avis que moi et trouve qu'il abuse.

Mon père a prit trois jours de repos. Ses journées l'épuisent. Je lui conseille de changer d'horaires de travail mais il ne veut pas. Ce que les hommes ont des caractères de cochon !

Le Samedi, je me réveille, secouée par ma mère. Je demande pourquoi elle fait ça et me dit qu'il y a quelqu'un qui est devant ma porte. Brandon est venu s'excuser de son comportement. Il assume avoir réagit violemment et sans aucunes raisons. Il me promet qu'il va faire des efforts et que ces quelques jours sans m'avoir parler lui ont fait réaliser sa culpabilité. Je lui pardonne, bien entendu. Il m'embrasse sur le front et me laisse me replonger sous la couette.

Je le croyait quand il me disait qu'il allait freiner sa jalousie mais je suis étonné qu'il ait changé à ce point en si peu de temps. Désormais, quand je discute avec la gente masculine il ne ronchonne pas. Même quand c'est avec Antony. Je suis fière de lui.

« Il neige ! » S'exclame Louna.

Je tend mes bras en croix et laisse les flocons se poser sur mes mains. La neige est épaisse. Je sens que nous allons passer un Noël enneigé !

Nous sommes au mois de Décembre. La fin de l'année approche et les fêtes qui s'y raccordent. Ma mère m'a acheté un calendrier de l'avent. Chaque matin elle m'ouvre les cases. Telle une enfant attendant l'arrivée du Père Noël, je ne peux m'empêcher de compter les jours qui me rapproche des cadeaux. Je n'ai demandé à mes parents qu'un lecteur CD. Je n'ai besoin de rien d'autre. Le principal est d'être avec sa famille.

« Stella, grouilles toi !

Je descends en hâte retrouver ma meilleure amie. D'ordinaire, pour nous déplacer nous prenons le tramway mais la neige empêche sa circulation. C'est à pied que nous faisons donc le chemin jusqu'au Mac do. Pour rendre le jeu plus amusant, Louna a prit une luge et me fait asseoir dessus. Je me laisse transporter comme une princesse dans son carrosse jusqu'au fast-food.

- Tu fêtes le réveillon avec ta famille ?

- Oui, je passe la soirée chez ma grand-mère, et toi Stella ?

- On va le fêter chez moi avec toute ma famille, je répond à Loua tout en mangeant mon hamburger.

- Ton grand-père va se déguiser en père Noël encore cette année ?

- Oui, haha.

Chaque année pour le soir du réveillon, la coutume de ma famille souhaite que le grand-père se déguise en père Noël pour les enfants. Il frappe à la porte et amène les cadeaux dans un grand panier pour les tendre aux petits. La période hivernale est pleine de magie.

- Sinon, tu as commandé quoi à Noël ? Je la questionne.

- Une montre, et toi ?

- Un lecteur CD.

24 Décembre. Nous sommes le jour du Réveillon et par ailleurs le dernier jour de mon calendrier. Les chocolats cachés à l'intérieur étaient vraiment bons. Dommage qu'il n'y en ait plus. Je pose mon chocolat chaud sur la table basse du salon et me recroqueville sous la couverture du canapé. Hum, qu'est-ce qu'il y fait bon là dessous. Je la frotte contre mes mains pour les réchauffer. Le froid a abîmé ma peau, provoquant des gerçures. Ce n'est pas très agréable.

Pour aller chercher le pain, je me vêtis d'un gros manteau de fourrure, de gants et d'un bonnet de laine pour affronter la neige et son vent glacial. La température a chuté depuis le début de la semaine. Le journal télévisé de la région prévoit pour les jours à venir une chute de température encore plus forte et nous conseille de préférer les endroits chauffés. Une pensée aux SDF se creuse alors dans mon tête.

Sorti de la boulangerie, je me rue chez moi. J'enlève mes chaussures et retourne sous la couverture du salon. Aujourd'hui mes parents n'ont pas le temps de se reposer ; ils vont passer la journée à préparer la soirée qui s'annonce. Entre le ménage et la cuisine, il ne peut y avoir de place pour rester sur ses lauriers. Pendant ce temps, je plierai le linge et ferai la vaisselle.

Le ton monte entre mes parents. Ma mère panique car il manque encore un plat à réaliser et que l'horloge ne cesse de tourner. Ils ont largement le temps mais elle ne veut rien entendre. Elle déclare comme quoi c'est de la faute de mon père car il ne s'est pas assez dépêché. Le ton continu de monter et les insultes à fuser de toutes parts. Énervé, je leur demande de s'arrêter mais c'est comme si je parlai à un mur. Je sors de la cuisine et claque la porte de ma chambre.

Quelques minutes avant l'arrivée de la famille, mes parents viennent me réveiller. Je m'étais endormis, fatigué de leur dispute. Ils s'en excusent. Ma mère assume que mon père avait raison, qu'ils ont eut le temps de terminer de cuisiner. Ils me prennent dans leurs bras. Lorsqu'on frappe à la porte, nous allons ouvrir afin de les accueillir. Toute la famille est au complet : Papi, Mamie, ma tante avec mon oncle et leurs enfants. La fête peut à présent commencer.

Au delà du regardOù les histoires vivent. Découvrez maintenant