Chapitre 53

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Je me réveille en sursaut.

J'ai des élancements dans la tête et la gorge sèche. Lorsque je lui demande l'heure, Brandon me répond qu'il est onze heures. Je suis fatigué et l'envie de me rendormir me tente mais je ne peux pas. Cet après-midi, nous avons réserver pour une heure de canoë-kayak. Seul Brandon en a déjà fait, d'ailleurs c'est lui qui nous a proposé de faire cette activité. J'espère que je ne tomberai pas dans l'eau. Je n'ai pas envie de revenir avec les vêtements trempés, haha.

À midi, nous partons tous les quatre manger avec des collègues du camping. Nous les avons rencontrer hier soir, durant la soirée jeux de société. Pendant celle ci, nous étions tombés plusieurs fois contre eux pour jouer et de ce fait nous avions finit par boire un coup ensembles à la fin. Ils sont âgés de dix-neuf ans pour la plupart sauf deux filles qui en ont dix-sept. Ils sont installés ici depuis une semaine et finissent leur vacances demain. Tout comme nous. Habitant à Aubagne, nous avons prévus de faire le trajet du retour ensembles.

Le repas se fait à la bonne franquette, autour d'une table de pique-nique du camping. L'établissement est très bien équipé : piscine, table de ping-pong, location de canoë, mini-bus emmenant en destination de Montpellier ou des plages, barbecue en pierre, cours de fitness et d'aquagym, ...

Après une bonne assiette de salade avec des merguez et chipolatas, nous retournons au bungalow prendre nos affaires. Tandis que le chauffeur du mini-bus fait l'essence, Brandon vérifie ses comptes. Son salaire de barman depuis un mois lui a permit de mettre des sous de cotés qu'il peut dépenser mais avec modération. Il ne faudrait pas devenir à découvert à cause d'une glace ou d'un canoë. J'appelle mon père pour lui donner de mes nouvelles. Depuis que je suis parti je ne leur ait pas parler. Ça fait bizarre de ne pas les voir plusieurs jours d'affilés mais ça me prépare à prendre mon envol. Dans deux ans je quitterai le lycée et selon ma poursuite d'étude je devrais bien partir de chez moi. Devenir indépendante, payer un loyer, tout ça tout ça. Le réservoir remplit, nous redémarrons. Une dizaine de minutes plus tard, nous descendons du bus. Un homme nous reçoit et demande qui n'a jamais fait de canoë. Je lève la main. Il nous répartit en deux groupes, ceux qu'il doit initier et ceux qui savent déjà. Il initie à mon groupe la manière de ramer. En fait, c'est simple.

La leçon d'apprentissage terminée, je rejoint Brandon avec les filles. Nous mettons le canoë sur l'eau et montons dedans. Le départ est rude. Au lieu d'aller tout droit, je le fait tourner vers la droite.

« Stella, rames un coup sur la gauche et un coup sur la droite, me lance Anna.

J'écoute son conseil et en effet nous avançons correctement.

- C'est joli ici, dit Louna.

- Tu as vus cousine.

Brandon venait souvent ici quand il était petit. C'est une de ses régions préférées de France. La vue doit être magnifique. Anna est silencieuse. Je lui demande si tout va bien. Elle me répond qu'elle est en train de prendre des photos du panorama. Elle devrait faire attention et ranger son appareil avant qu'il n'y ait une catastrophe.

Voilà que j'entends le bruit d'un écoulement plus prononcé. Brandon, à l'avant de l'embarcation, nous indique qu'il va falloir sortir les rames de l'eau pour passer dans la petite descente qui nous attend. Je suit les ordres. La descende n'a durée que quelques secondes. Passé l'obstacle, nous ramons de nouveau. À la suivante, nous entrons en choc avec un rocher, en travers de notre route. Pour en sortir, je m'empare de ma rame et la pousse contre le rocher pour éloigner le canoë.

Le chemin se fait plus calme. Les oiseaux volent et paillent dans le ciel. Je commence à avoir faim. J'ouvre mon sac et prend un paquet de cookies. Louna chantonne, accompagnée d'Anna. Je les laisse, ne voulant pas casser leur harmonie. Ma voix est bien trop belle pour être entendue de tous. Je le pense avec ironie évidemment. Une troisième descente nous attend à bras ouverts. Nous laissons passer une autre barque puis arrive notre tour. Hop, rangement des pagaies. La traversée sera bientôt finie. Le navire glisse lentement puis plus vite. Je reste droite, de peur de faire tanguer. Alors que nous sommes toujours dans la descente, le fond rentre en collision avec un rocher et penche le bateau hors de l'eau. Je n'ai pas le temps de réaliser ce qui se passe que je me retrouve la tête sous l'eau. Je tente de me lever et tape le front contre la coque. Assise par terre, je pousse le canoë avec Anna à mes cotés. Je me relève, cette fois, sans qu'il n'y ait un nouvel incident.

Au delà du regardOù les histoires vivent. Découvrez maintenant