Chapitre 47

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Il me faut une demie-heure pour rentrer chez moi à pied. J'aurai put prendre un ticket de bus mais je préfère utiliser mes petites économies pour autre chose. Au début du mois, mes parents m'avaient donner quinze euros en argent de poche. Avec, je m'étais acheter des bonbons et des écouteurs. Maintenant, il ne me reste que cinq euros et je veux en faire bon usage.

Je ne sais guère gérer mon argent, et c'est un tort. Il suffit par exemple que l'on me parle de chocolat et je vais avoir envie d'en manger. C'est de l'argent jeté par les fenêtres, je trouve. C'est pour ça que je me suis mise en tête de bien réfléchir à quand je veux acheter quelque chose. Je marche donc seule sur le bas coté de la route, scotcher à mes écouteurs. Sur le perron, j'entends avec étonnement la voix de ma grand-mère. Voilà un moment que je ne l'ai pas vu. Nous dînons toutes les deux. Mes parents arrivent pour le dessert. Mon père est tombé nez à nez avec un de ses amis d'enfance et pour les retrouvailles sont aller chez lui boire un coup. Ma mère, elle, était chez le coiffeur.

Après le gâteau, nous insistons pour que ma mamie dorme ici. Je lui cède mon lit et m'allonge sur le canapé du salon à la fin du film.

Le matin, j'ai mal au dos. À force de s'être assit dessus, le matelas du canapé est un peu à plat.

En Espagnol, le cours est plus intéressant que d'habitude. L'enseignante nous a fait découvrir quelques recettes culinaires des régions latines. Pour le prochain cours, elle nous propose d'apporter tous un plat de ce pays afin que l'on fasse chacun part de nos opinions. Je trouve ça très intéressant et à la fois ludique.

Je m'attache le tablier pour ne pas me salir et me met au travail.

J'ai rendez-vous à midi dans la cour du lycée pour faire un déjeuner avec ma prof d'espagnol. Pour cela, je confectionne une tortilla. L'omelette sortie de la poêle, je la dépose dans un récipient en plastique et le met dans mon sac.

Dans la cour, sur les tables de piques-nique, nous goûtons nos plats. Je découvre la guirlache, douceur faite à base d'amandes grillées et caramélisées, c'est vraiment bon ainsi que le Bollo preñao qui est du pain garni.

Une heure après, je monte dans le bus pour rentrer chez moi. Une fille me laisse sa place que je prend volontiers. Le véhicule est comblé et le bruit à l'intérieur est fort et énervant. Il faut dire que nous sommes trois établissements à proximités de cet arrêt de bus du coup il ne peut y avoir que du monde.

Pendant que je lis, j'entends des jeunes me juger. Un d'eux chuchote que les personnes comme moi ne méritent pas d'exister car nous ne servons à rien. Je ressent un pincement au cœur. Ça fait mal d'entendre ça, en plus quand c'est dit par des plus jeunes que soit. Même si ce n'est pas la première fois que je reçoit des moqueries, ça fait toujours de l'effet. Et le pire c'est que ces voix sont souvent dans le bus. Ce sont des collégiens et critiquent tout le temps les gens. Mal à l'aise, je descends deux arrêts avant le mien et fini le chemin à pied.

Après un verre de jus de fruit, je me lance dans l'invention d'une histoire. Depuis quelques temps, je me suis mise en tête d'écrire, ça me tente beaucoup. Les écrivains, professionnels comme amateurs me passionnent.

Une semaine plus tard.

Il est huit heures. Je suis en retard. Je me prépare en hâte sans trop prendre le temps de déjeuner. Je me fait une queue de cheval sans me soucier du résultat et fonce au lycée. Finalement, la prof d'espagnol m'a acceptée avec vingt minutes de retard. En plus, je n'ai pas eut de chance car nous avions un contrôle de deux heures avec elle. À dix heures, je lui rend la feuille avec le denier exercice vide.

Je m'installe sur les genoux de Brandon, venu me chercher en fin de journée. Comme d'habitude, nous avons eut des difficultés à trouver une place dans ce bus. Les jeunes d'hier sont derrières nous. Ils recommencent à rigoler. Je fais mine de ne pas entendre et croise les doigts pour que Brandon n'y fasse pas gaffe. Cependant, il se retourne vers eux quelques minutes plus tard, énervé :

« Qu'est-ce que t'as, toi ?

- C'est plutôt toi, qu'est-ce que t'as à te retourner ?

- Je me tourne si je veux. Redis une seule fois du mal de ma meuf et je t'explose.

- Oh j'ai peur ... haha, rigole le gosse à la cantonade.

- Tu ne devrai pas faire le malin, prévient Brandon.

- On a rien dit de mal.

Brandon m'embrasse et se calme. Deux minutes après, la colère le reprend :

- Oh je t'entends parler dans le dos, on est pas sourds. Vas te faire enculer !

Il se lève et je comprend se qui va se passer. Je le supplie de s'arrêter. Le monte de plus en plus. Avec l'aide des passants, nous l'éloignons des collégiens et le sortons du bus.

- Attends, tu entends qu'il dit que les personnes comme toi devraient être pendues et tu ne dis rien ? C'est la première fois qu'ils te faisaient ça ?

- Non.

- Ne te laisses pas faire, Stella ! Ce sont des morveux qui méritent qu'on leur colle la main dans la gueule pour qu'ils s'arrêtent enfin ! »

Je lui prend la main et l'entraîne vers le parc.

Au delà du regardOù les histoires vivent. Découvrez maintenant