Chapitre 34

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Le plat que la grand-mère de Brandon nous apporte sent agréablement bon. Je goûte et ne me force même pas pour terminer mon assiette.

« Tu as aimer ? Me questionne-t-elle.

- Oui. J'ai adoré.

- Je suis ravie que Josio t'as plus.

- Josio ?

- Oui. Il avait passé son temps de vie.

- Mais c'est qui ?

- Un de nos anciens chevaux.

- Alo...alors...j'ai...mangé...du...che...cheval ? Je tente d'articuler poliment.

- Oui. C'est bon, hein ! À ta santé Josio! » S'écrit son époux.

Une heure après le repas, nous partons à un marché alimentaire des environs. Dans le véhicule, j'ai mal au cœur à la pensée de l'origine de la viande d'à midi. Pauvre Josio. R.I.P.

Je descends du fourgon et me met à l'écart pour laisser les retraités installer leur stand.

Durant les heures qui se précèdent, je m'amuse à crier haut et fort : « Ils sont bons nos lapins, ils sont bons ! » ou encore « Œufs frais cueillis le matin, qui en veux, qui en veux ! ». Au final, la marchandise se vend comme des petits pains. Pour l'heure du goûter, nous rentrons, enchantés de nos ventes.

« Alors, la vie à la ferme te plais ? S'enquiert Brandon.

- J'aime beaucoup. Juste les odeurs de fumiers ce n'est pas top, mais bon ».

Sur le trajet du retour, j'appuie ma tête sur l'épaule de mon petit ami.

Ses grand-parents ont étés ravis de me rencontrer et m'ont même invité à revenir un de ces quatre. Des deux mains, je maintiens la cage en place sur mes genoux. Ils m'ont donné un de leurs lapins, Sergio, voyant que j'aimais leur compagnie. Jappie aura un ami. Mes parents vont être étonnés de mon bagage. J'espère qu'ils ne voudront pas le faire en ragoût. Dorénavant, je me renseignerai sur la viande que l'on me sert.

Deux jours plus tard, ma mère est d'excellente humeur. La page de fonds en mon nom est terminée. Manque plus que de recevoir des dons et des commentaires.

Aujourd'hui je vais acheter les affaires scolaires pour la rentrée. Celle ci approche à grand pas. Dire que ça va faire un an que je connais Louna. Pourtant, ça me paraît tellement loin. En même temps, il faut dire que beaucoup d'événements se sont écoulés.

Dans les rayons c'est la folie. Tout le monde parle, pousse, pour prendre les quelques affaires restantes. Les gens sont de retour de vacances et la rentrée est dans deux semaines. Va-t-il y avoir des nouveaux dans ma classe ? Et les enseignants, seront-ils toujours les mêmes ?

Pour l'instant, je préfère profiter du reste de mes vacances.

Ma mère arrête le caddie. Je l'entends parler avec ma meilleure amie. Celle ci me fait la bise et nous nous mettons à parler au milieu du rayon. À la caisse, ma mère règle la note s'élevant à une cinquantaine d'euros. Nous avons déjà fait pire.

La veille de la rentrée, je ne peux m'empêcher d'être triste. Je verrai moins Louna à cause des cours. Le niveau s'intensifie et nous empêchera de nous voir quand bon nous semblera. Cette année, je ne me laisserai pas submerger par mes émotions, il est hors de questions. Je serai en première et il n'y a pas de relâchement possible.

« Prêtes pour la reprise ? Me questionne Brandon.

- Oh, ne m'en parle même pas. Et toi ?

- Je stresse un peu car cette année va passer tellement vite. Et il faut que je réfléchisse déjà pour les études supérieures.

- Ça va aller, ne t'en fais pas, bébé, dis-je en le rassurant.

Il pose ses lèvres sur les miennes.

- Et toi ,Stella, ne pense plus au passé. Cette année sera un changement pour toi ! »

Finalement, la rentrée c'est très bien passé. Je suis toujours dans la même classe qu'Anna. En plus, je m'entend bien avec un mec de la classe, Anthony. Les professeurs, eux, n'ont pas changés. Les cours reprennent dans une bonne ambiance et sont bien expliqués.

Brandon est toujours employé au magasin de bricolage, mais seulement un week-end sur deux. Les études le préoccupent beaucoup. Nous nous voyons moins mais saisissons chaque occasion ; Quant à la page sur internet pour recueillir des dons, celle ci commence à se remplir.

« Stella, n'oublie pas que tu dois aller voir Pierre et Mireille », me répète ma mère.

Pierre et Mireille sont un couple de retraités aveugles. Ils sont les piliers de l'association pour aveugles de la ville de Marseille. Ayant eut cet handicap suite à un accident de la route, ils ont jugés nécessaire de créer cette organisation regroupant les aveugles et leur chien. Elle a pour but de sensibiliser le reste de la population et de faire accepter les chiens guides dans n'importe quel lieux. Depuis près de vingt ans, l'association n'a cesser de faire parler d'elle. Pour y aller, je me rend avec Jappie. À l'entrée des locaux, une bénévole me mène à leur rencontre :

« Bonsoir, comment allez-vous ?

- Bien et toi ? Me répond le vieil homme.

- Aussi. Oh, c'est quoi ces bruits de flash ?

- C'est un photographe qui est venu nous prendre en photo pour le calendrier que nous aller vendre. Tu te joins à nous, ma petite ?

- J'arrive !

Je prend la pose avec ma chienne puis je discute avec des adolescents jusqu'à ce que mon père vienne me chercher.

Je découvre que mon petit ami est jaloux. Il ne cesse de me poser des questions sur Anthony, le mec de ma classe. Comme s'il redoutait qu'il ne veuille se rapprocher de moi. Pourtant, il ne devrait pas réagir de la sorte s'il avait une confiance aveugle en moi. Je le rassure, ce qui fonctionne. Un peu. Alala, les histoires de couple.

Au delà du regardOù les histoires vivent. Découvrez maintenant