12. Basile

7.7K 900 51
                                    

Mes doigts fourmillaient encore du contact d'Alice.

De sa peau.

De sa magie.

De sa puissance.

De sa lumière.

Si je fermai les yeux, je pourrais revoir sa peau nacrée.

Ses yeux brillants.

Quinn vint me rejoindre à la fenêtre. Je regardai la neige tombée. Encore et Encore. J'avais envie d'aller dehors et de me rouler dans cette neige. Cela me rappelait la maison. Me balader sous cette glace sous forme de minuscules flocons était un plaisir.

_ Tu aimes ? souffla Quinn.

Ma main était posée sur la vitre.

_ Je connais plus ce genre de paysage, murmurai-je.

Quinn sourit doucement. Un silence apaisant s'installa entre nous. La neige était belle et épaisse. Au matin, tout serait blanc. Pure. Il y aurait bien quatre voir cinq mètres de neige.

_ Tu ne seras plus là dans deux semaines, reprit Quinn d'une voix basse, comme s'il me soufflait un secret.

Je retirai ma main de la vitre. Je ne savais même pas où je serais dans deux semaines. Ici ? En France ? En Russie ? Si la Haute Sphère apprenait ce que je faisais ici. Que ferait-elle ? M'emprisonnerait-elle ? Et Nathaniel ? Comment la meute réagirait ? Partirait-elle en guerre ? Je ne le voulais pas. Je voulais les protéger, comme c'était mon devoir. Comme Alice protégeait l'Éthérée. Je soupirai profondément, sentant mon cœur se serrer à l'idée de repartir en France. Je voulais apprendre à connaître toute la meute, plus qu'à travers de simples lettres. Je voulais apprendre à connaître Alice, la connaître par cœur... Qu'elle soit mienne. Rares étaient les sorciers qui prenaient une seule femme et pourtant... si Alice était à moi, il n'y aurait qu'elle. Cette vérité prit racine en moi alors que je posais mon front contre la vite, soupirant de nouveau.

_ Cœur qui soupire, n'a pas ce qu'il désire, fit Quinn, dans un français propre.

Propre voulait dire qu'il le disait bien, sans faute, mais que son accent était présent. Pas comme Alice. J'aimais entendre l'accent américain sur la langue française. C'était drôle. Je souris à Quinn. De quoi parlait-il exactement ? Du fait que je n'étais pas maître de mon destin ? Du fait que je ne pouvais rester ici avec eux ? Du fait que je ne pouvais pas avoir un père normal ? Du fait qu'Alice soit si attirante et tout à la fois inaccessible ? Je n'avais que peu d'occasions pour la charmer et j'avais l'impression que celles-ci s'amenuisaient de plus en plus.

Je regardai Quinn. Son sourire était apaisant à lui seul, réconfortant aussi. Je n'étais plus seul. Quinn était devenu comme un frère pour moi. Je le sentais. À chaque lettre. À chaque vision de lui. À chaque parole. Il me connaissait presque autant que je le connaissais. Voilà jusqu'où allait notre lien.

_ Tu veux aller te balader ? souffla Quinn.

Mon sourire s'agrandit. Comme celui d'un gamin a qui on tend la carotte... Et à qui on la donne !

_ Allons-y ! rit Quinn.

Mon sourire l'avait contaminé. Il enfila sa veste en cuir et me lança la mienne que je passais aussi. Le froid ne nous faisait pas peur, mais c'était quand même mieux de se balader ainsi. Bien qu'à cette heure de la nuit, il n'y aurait personne dans les rues !

Aliyah semblait bien trop occupée pour venir avec nous. Quinn ne fit aucun commentaire, se contentant de secouer doucement la tête. Quinn était... l'un des seuls loups qui se mêlait ses affaires. Même Aliyah m'avait embêtée pour savoir si Quinn avait une petite amie ou pas.

DE SANG ET D'ARGENT T2 Symbiosis [Terminée]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant