DE SANG ET D'ARGENT T2 Symbiosis [Terminée]

Épilogue PDV 01 Alice

Le rire de Liam me parvint depuis la chambre où il était avec Basile. Le Chasseur n'était pas très content de ce mariage, mais Marina semblait l'avoir mis au pas. Elle était la seule à pouvoir faire une telle chose après tout.

Peython s'affairait autour de moi sans un mot et je vis à sa moue qu'elle était ennuyée que nous ayons à faire ça aussi tard.

La cérémonie allait bientôt commencer et tout le monde se dirigeait doucement là où elle aurait lieu. J'avais laissé le soin à mes Huit de s'occuper de la protection de chaque invité et de tout surveiller, ne pouvant pas le faire moi-même.

Il y avait des loups et des sorciers des quatre coins du monde. Des amis de longue date que je n'avais pas revus depuis des siècles.

Et tous avaient répondu présents, ou presque. Les Alphas n'ayant pas pu se déplacer avaient envoyé leurs Seconds et je crois que jamais l'Éthérée n'avait accueilli autant de surnaturels. Basile n'avait pas caché sa surprise et Nohlan lui avait parlé de longues heures des pays que nous avions visités, des gens que nous y avions rencontrés et des services que j'avais pu rendre. Alors, il n'était pas étonnant de voir autant de monde, n'est-ce pas ?

— Respire, Alice, souffla Peython en se redressant, après avoir arrangé ma traîne.

Marina poussa la porte à ce moment-là et me sourit avant de s'avancer vers moi. C'était l'heure de la coiffure. Nous avions convenu qu'il n'y aurait rien de développer. Je n'avais pas les cheveux assez longs pour cela de toute façon.

— Je... j'ai envie de vomir, je crois, dis-je.

Les deux femmes rirent. Comment pouvait-on être aussi stressée le jour de son mariage ? Je me le demandais. Et Basile semblait dans le même état que moi ; je pouvais le sentir grâce à la Symbiose.

— Je ne suis pas sûre d'y arriver.

Et si quelque chose tournait mal ? Et si je tombais ?

Bon sang... Mes mains tremblèrent et je fermai les yeux, essayant de me calmer. Ne pas paniquer. Ne pas partir dans des scénarios stupides.

Tout allait très bien aller.

La cérémonie serait incroyable et la fête encore plus.

Ne pas paniquer.

Ne pas paniquer.

J'allais devenir la femme de Basile. C'est tout ce qui comptait. Tout ce que je devais garder en mémoire, non ?

— Tout va très bien se passer, Alice, dit Peython. Tu verras.

Elle savait elle. Elle s'était mariée avec Nohlan devant des centaines, voire même un millier de personnes. Marina aussi savait, même si c'était encore légèrement différent puisque Liam avait choisi de faire ça en comité très... réduit.

Je secouai la tête au moment où on frappait à la porte. Peython releva légèrement la tête et ses yeux brillèrent alors que sa louve reconnaissait sûrement la personne.

— Le défilé des visites va commencer ? rit Marina, derrière moi. Ça va nous mettre encore plus en retard.

Peython secoua doucement la tête et alla ouvrir. Un homme se faufila alors que la Dominante de la meute refermait pour être sûr qu'une certaine personne ne voit pas ma robe ; accidentellement ou pas.

L'homme s'arrêta et ses yeux étincelèrent alors qu'il m'observait. Il sourit et hocha la tête :

— Tu es magnifique, Alice.

Auxann Brock était un très vieil Alpha et un très vieil ami, de la même façon que Jahyan Pearson. Il était en charge de l'État de Louisiane depuis aussi longtemps que je m'en souvienne.

— Magnifique, mais en pleine panique, soupira Peython.

Auxann sourit et s'avança vers moi. Il était magnifique dans son costume ; même s'il avait choisi de ne pas porter de veste. Quand j'y pensais, il y avait un bon moment que je ne l'avais pas vu, mais nous n'avions pas besoin de ça pour prendre des nouvelles de l'autre.

Ses mains se posèrent sur mes joues ; elles étaient chaudes, presque brûlantes.

— Je ne vais pas te dire que tout va bien aller, parce qu'il y a des centaines de choses qui peuvent se passer.

Du coin de l'œil, je vis Peython lever les yeux au ciel et j'entendis Marina retenir un rire.

— Tu n'es pas rassurant du tout, grognai-je.

Il éclata de rire :

— Il faut te préparer à n'importe quelle éventualité, Alice. Mais avec un peu de chance, ton petit Oracle aura Vu tout ça.

Je secouai la tête et reçut une tape de Marina :

— Arrête de bouger, bon sang !

Je pinçai mes lèvres alors que la porte s'ouvrait sur Nathaniel et Jasper, le Second d'Auxann.

— Tu as encore laissé la charge de ta meute à tes hauts gradés ? grondai-je à l'Alpha idiot devant moi.

Il haussa les épaules, un léger sourire aux lèvres :

— Ça se pourrait bien.

Cet Alpha... il n'y avait que lui dans tous les États-Unis qui pouvaient se permettre une telle chose. Tout comme Nathaniel était le seul à donner autant de pouvoir à son Eros. Il y avait des meutes comme ça... Même le Gardien ne trouvait rien à y redire.

Jasper siffla en me voyant alors que Nathaniel penchait la tête, observateur.

Pourquoi y avait-il autant de monde ? Ne pouvaient-ils pas attendre la cérémonie, comme tout le monde ?

— Ton sorcier est un petit veinard, dit Jasper en donnant un coup de coude à Nathaniel.

— Je ne te le fais pas dire, répondit ce dernier sur un ton dramatiquement feint.

Je levai les yeux au ciel alors que la voix de Nazir résonnait dans ma tête pour me dire que tout le monde était près.

Les invités.

Les enfants de l'orphelinat attendaient notre arrivée et Shay était près lui aussi. Près à nous mariés.

J'entendis des pas dans le couloir et un long soupir :

— Laissez ma femme tranquille, dit Basile.

— Ta presque future femme plutôt, répliqua Jasper, hilare.

Tout le monde éclata de rire alors que Nohlan houspillait Basile pour le forcer à s'éloigner :

— Sortez de là où on va jamais y arriver, grogna-t-il de l'autre côté de la porte.

— Pas très envie de t'écouter, Christensen, répliqua Nathaniel en fourrant ses mains dans ses poches.

Je le fusillai du regard et murmurai un « ne commencez pas ». Il fit la moue, mais finit par écouter. Il ouvrit la porte et laissa passer Jasper qui me souffla un baiser. Auxann m'embrassa sur la joue :

— Je serais au premier rang.

Et il partit à son tour. Nohlan entra et se figea sur le seuil, me fixant. Ses yeux étincelèrent et je vis l'émotion dans ses yeux.

Je sentis son amour.

Mais bien plus encore, sa fierté.

— Il est temps.

Et je hochai la tête. Oui. C'était l'heure.