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Marco Verratti

15 Mai


                Je descends de ma voiture et lance un regard vers la porte de la maison. Je lance un coup d'oeil à ma montre. 11h. Je vois une voiture dans l'allée. Sa voiture. Ca m'arrange qu'il soit là. Je n'avais pas envie de m'éterniser. Je soupire et remonte l'allée. Quand je toque, je n'attends pas très longtemps. La porte s'ouvre rapidement et son visage se décompose.

Lorenzo : Marco ? Qu'est-ce que tu fais là ?

Marco : Une envie de revenir aux sources. Et une discussion à avoir avec toi. Je peux entrer ?

Lorenzo : Je ne suis pas sûr.

Marco : Ca va, je sais me contrôler !

                Il se décale et j'entre. On s'installe dans le salon où je l'ai frappé la dernière fois qu'on s'est vu. Un silence s'installe. Je ne sais pas comment lui balancer ça de manière très peu élégante dans la gueule parce que ça me touche trop.

Lorenzo : J'ai appris pour tes parents. Je suis désolé.

Marco : Pas autant que moi. répliquai-je séchement. Si t'as appris, pourquoi ne pas être venu à l'enterrement ?

Lorenzo : Pour me prendre ton poingt dans la gueule, encore ? Non merci.

Marco : Ils t'estimaient. Beaucoup.

Lorenzo : Avec ce que j'ai fait à Anna ? J'en doute fort.

Marco : Ils n'ont jamais su. Ni Anna, ni moi n'en avons parlé. C'est resté secret. Et je ne t'aurais pas frappé. J'en aurai pas eu la force.

Lorenzo : Maintenant, je m'en veux de ne pas être venu. J'aurais pu être là pour...

Marco : Elle n'a pas eu besoin de toi. Elle m'avait. Elle avait Laura. Elle avait Stefano. Elle avait Hugo.

Lorenzo : Je crois que j'ai compris. Hugo Bartolomeo ou un autre ?

Marco : Bartolomeo. Qui d'autre ?

Lorenzo : Je ne sais pas. J'imaginai qu'elle avait un petit ami, peut-être.

Marco : Elle en a un. Je ne mens pas vraiment, hein ! Ils seront bientôt à nouveau ensemble. Ils sont pas ensemble depuis longtemps mais elle l'aime. Ca se voit dans ses yeux.

Lorenzo : C'est génial pour elle !

Marco : Ce qui l'est moins, c'est qu'elle est à l'hôpital.

Lorenzo : Quoi ? Mais...

Marco : Fermes ta gueule que je t'explique ! Elle est à l'hôpital et t'es en parti responsable ! Tu vois... Tu l'as tellement fait morflé, il y a quatre mois, qu'elle a fait un déni de grossesse, ne voulant pas, dans son cerveau, être enceinte de l'enculé que tu es. Résultat ? Elle s'est embrouillée avec son copain pour une raison qui ne te regarde pas mais le fait est qu'elle a fait une fausse couche ou je sais plus trop comment ils appellent ça.

Lorenzo : Je suis désolé.

Marco : Pas autant que moi, je te l'ai dit. En montant en voiture, j'avais dans l'idée de venir finir le travail d'il y a quatre mois. Puis, j'étais presque arrivé quand je me suis dit que tu n'en vallais pas la peine. Avec tes conneries de foutre ma soeur enceinte, j'ai passé la pire soirée de ma vie hier. J'étais à l'hôpital, dans sa chambre alors qu'elle était dans les vapes. Deux étages plus bas, j'avais un coéquipier qui venait de faire une espèce de crise de panique à l'idée de devoir annoncé à la meuf qu'il aime, et ça se voit aussi dans son regard, qu'elle venait de perdre un enfant. En milieu de soirée, j'ai pris mes clés et je me suis mis en route mais tu ne mérite tellement pas que je me foute dans la merde pour toi que je vais m'abstenir de te coller mon poingt dans la gueule. Je ne fouterais plus ma vie en l'air à cause de toi. Par ailleurs, je te remercie de ne pas avoir porter plainte. Ca m'aurait mis dans une sacrée merde.

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