T2. Chapitre 5 : Il en crève

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Marco Verratti.

               J'arrive chez ma soeur. Elle a prit un appartement sur Paris et je suis sûre qu'elle y est. Quand je me gare dans le parking sous terrain, je remarque qu'il n'y a pas la voiture de Lorenzo ni celle de ma soeur. Je claque la portière de la mienne et monte à l'appartement. Quand j'arrive devant la porte, je toque. C'est ma soeur qui vient m'ouvrir, son petit prince dans ses bras. Julian Draxler Junior. S'il porte ce nom, c'est pour une bonne raison. Une raison que je vais devoir rappeler à Anna, je crois.

Anna : Entres, vas-y.

               Elle se décale et referme derrière moi. On va dans le salon où on s'installe. Elle a posé Junior dans un coin de la pièce. Elle sait que je vais bientôt parler et qu'elle ferait mieux de se taire. Je pense que l'expression de mon visage est assez expressive.

Marco : Anna, pourquoi tu lui fais ça ? Il en crève !

Anna : J'en ai crevé pendant un an, Marco !

Marco : Ce ne t'empêche pas de te taper Lornzeo ! Putain mais qu'est-ce qui a foiré avec toi ? Je veux dire... A quel moment tu t'es dit que retourné avec ce connard été une bonne idée ? Après tout ce qu'il t'a fait ?

Anna : Il a changé.

Marco : Julian n'a pas changé, lui. Il a toujours été parfait avec toi. Toi, tu lui as tourné le dos.

Anna : Je ne lui ai pas "tourné le dos" !

Marco : Non, tu l'as trompé et c'est pire. Je te rappelle tout ce qu'il a fait pour toi ? Tout ce qu'il aurait été prêt à faire par amour pour toi ? Il a donné son nom au fils que l'autre espèce d'enfoiré qui te sert de copain t'a fait. Il a été tellement compréhensif avec toi... Il a tout fait pour que tu sois heureuse avec lui, Chouchou. Je ne te comprends pas. Je ne te comprends plus. Tu l'as dit à votre mariage : c'est le mec le plus exceptionnel que tu connaisse. C'est celui qui t'a aidé à te reconstruire après Lorenzo. Ce que tu lui fais, c'est dégueulasse, Anna !

Anna : Se planquer pendant un an, c'était pas dégueulasse ça ?

Marco : As-tu seulement essayé de savoir ce qu'il s'était vraiment passé ? Tu lui as demandé ce qu'il a vécu pendant un an ? Son frère l'a fait passer pour mort, meuf ! Ouvres les yeux ! Julian, c'était l'homme parfait pour toi. Il t'aimait. Sincèrement. Et toi, tu lui brises le coeur. T'es égoïste Anna. Et, temps que tu seras aussi égoïste, je refuse de te voir à nouveau. Je n'ai plus de soeur.

Anna : Marco, ne...

               Je quitte l'appartement, claquant la porte, et redescends prendre ma voiture. Elle doit ouvrir les yeux. Je démarre et me dépêche de rejoindre le centre d'entraînement. J'ai promis à Julian de l'aider à se remettre à niveau.

               Il tire et le ballon passe largement à côté du but. Il hurle de frustration et se laisse tomber au sol. Je soupire et m'assois à ses côtés. Une larme roule sur sa joue. Je n'aime pas ça. Le voir aussi mal, c'est démoralisant.

Marco : Julian, regardes moi. il tourne la tête. Je te promet que tout finira par s'arranger. On va se débarasser de l'autre blaireau et tu reprendras ta place de mari parfait. C'est pas toi qui lui a promis de ne laisser rien ni personne vous séparer ? Je sais que te battre, tu n'en as pas forcément envie, mais fait le pour elle. Et pour votre fils. Ce gosse aura besoin d'un père stable. Lorenzo est tout sauf stable. Tu dois m'aider à éloigner Anna et Junior de lui. Seul, je ne peux pas. Ce mec... Il... Putain j'ai tellement envie de le frapper quand j'y pense ! Écoute, je ne vais pas te cacher que Lorenzo était violent avec ma soeur. C'est en parti pour ça que je l'ai prit pour punching ball à une époque. Il avait osé lever la main sur ma petite soeur et ça m'étais insupportable. Je suis certain qu'il recommencera. Je ne veux pas ça. Anna mérite mieux et Junior aussi. Ils te méritent toi.

Julian : Des chances pour qu'il ose lever la main sur un gosse ?

Marco : Il est assez lâche pour lever la main sur une femme alors sur un gosse, pourquoi pas ?

                Je vois la haine passer dans le regard de mon meilleur ami. Il déteste Lorenzo. Maintenant, il n'y a plus qu'à récupérer ma soeur.

Marco : Je ne veux pas te voir pleurer. Jamais. T'es un mec fort, Julian. Ne laisse pas Lorenzo te prendre ta dignité, ta femme et ton fils. On sait que tu peux te battre pour les récupérer. On sait que tu trouveras la force d'éloigner ton fils du danger que représente Lorenzo. Mais avant toute chose, tu dois te concentrer sur ce que tu aime : le foot.

               Il se relève et je lui lance des ballons dans lesquels il tire. Peu à peu, les ballons se rapprochent des cages de but. Il mérite tellement d'être heureux.

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