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Tome 2 : Chapitre 2 : Salut mec !

Julian Draxler

12 Février 2019

               Je regarde par la fenêtre, tournant les plaques entre mes doigts. Alexander les a laissé là, la dernière fois qu'il est venu me voir. Tout est revenu, maintenant. Je me souvient de tout. La porte s'ouvre, dans mon dos.

Médecin : Monsieur Draxler, comment vous sentez vous aujourd'hui ?

Julian : Comme un mec qui veut retrouver sa femme et son fils. Je me souviens de tout, maintenant. Je peux y aller.

Médecin : Vous voulez qu'on appelle mon frère ?

Julian : Ne le prévenez que quand il reviendra me voir. Moi, je me casse d'ici.

               Je ne lui laisse pas le temps de répondre et je sors de l'hôpital où mon frère m'a mit. Je fouille dans ma veste et trouve mon portable. J'appuies sur le bouton pour l'activer avant de fixer l'écran. Je n'arrive pas à retrouver mon code. Je hausse les épaules et reglisse ma main dans mes poches. Mes doigts touchent des clés. Je ne pense pas qu'elles me soient très utiles puisque ce sont celles de mon appartement parisien. Je soupire et sors. J'attends quelques secondes avant de héler un taxi.

               Je le remercie, paye ma course et descends. Heureusement que j'ai toujours de la thune planquer dans la coque de mon téléphone. Je regarde l'immeuble et me lance, montant rapidement. Quand j'arrive dans la porte en bois, je lève le bras, près à toquer puis me ravise. Je m'apprête à descendre quand la porte s'ouvre et un enfant sort de l'appartement. Je n'ai aucun mal à le reconnaître. Tommaso.

Laura : Attends nous, Tom !

Tommaso : Ouais, ou... TONTON JULIAN !

               Il court et me saute dans les bras. Je ferme les bras dans son dos et il glisse sa tête dans mon cou. Il a 5 ans maintenant. Laura passe la tête hors de l'appartement en entendant son fils hurler mon nom. Elle laisse tomber ses clés d'appartement.

Marco : Tout va bien, mon amour ?

Laura : Julian ?

Marco : Qui ça ?

               Il arrive dans le couloir aussi, Tommaso toujours dans mes bras, me serrant de toute ses forces. Marco a sa fille dans ses bras. Ses yeux s'agrandissent et il pose Léonor dans les bras de Laura alors que je met son fils au sol. Marco me fait une accolade rapide avant de m'éloigner de lui.

Marco : On te croyait mort !

Julian : Pardon ?

Marco : Ton frère nous a dit que tu étais mort. L'année dernière. Après notre accident. Je veux dire... Putain quel espèce de petit enculé !

Julian : Alexander, je pari !

               Il hoche la tête et je serre les poing pour ne pas m'énerver. Quel enfoiré de première. Marco me fixe puis regarde sa femme.

Marco : On va faire deux voitures, du coups. Laura, tu t'occupes des petits ? Je vais directement à l'entraînement avec Monsieur Draxler.

               Laura, encore sous le choc, hoche la tête. Je m'approche d'elle et elle me fait un câlin, Leonor toujours dans ses bras. La petite me pousse, nous faisant rire. Aussi teigneuse que son père, à ce que je vois.

               On arrive au Camps des Loges. Devant les portes, j'hésite. Marco pose sa main dans mon dos. Je tourne la tête vers lui.

Marco : Ils seront tous ravis de te voir. Ils ont tous été énormément touché. Toute la communauté du foot l'a été. Le pire, c'était Angel. Non seulement il a perdu son pote mais, en plus, il a dû arrêter le foot.

Julian : Pourquoi ?

Marco : Sa jambe gauche était complétement foutue. Avec de la rééducation, il aurait pu rejouer mais il n'avait pas la force. Tu sais... Je crois que si tu n'étais pas "mort", il aurait tout fait pour pouvoir rejouer.

               Il pousse la porte et me laisse passer en premier. Pendant le trajet, je lui ai expliqué ce qu'il s'est passé pour moi pendant un an. Il me fait signe d'avancer. Il veut être sûr que je me souvienne des lieux. Je m'avance jusqu'à la salle commune où Kevin, Thiago Silva, Thiago Motta, Neymar, Adrien, Blaise et Marquinhos sont. Je m'arrête dans l'entrée. Marco passe devant moi.

Marco : Eh les gars ! Regardez qui je ramène !

               Ils se tournent tous vers nous. Ils me regardent pendant plusieurs secondes sans bouger. Kevin est le premier à réagir et il vient me prendre dans ses bras.

Kevin : Tu m'as manqué mec ! On te croyait...

Julian : Je sais. Vous croyiez que j'étais mort. C'est du Alex tout craché, ça.

               Ils viennent tous me prendre dans leur bras sauf le brésilien avec lequel je n'ai pas joué longtemps. Il s'approche et me tend une main amicale que je serre, lui souriant.

Julian : Je sais que vous devez avoir beaucoup de question mais... Une à la fois.

Marquinhos : T'étais où pendant un an ?

Julian : Six mois de coma, six mois d'amnésie totale. A part ma famille, je ne me souvenais de rien. Y avais juste mes parents et mes frères dont je me souvenais.

Adrien : Et maintenant ?

Julian : Peu à peu les souvenirs sont revenus. Mon frère me laissait des objets symboliques. Avant-hier, il a laissé les plaques d'Anna et tout m'ait revenu dans la gueule. Je me suis souvenu de l'année que j'avais passé avec elle, de Julian Junior, de tout un tas de truc. Du mariage de Marco et Laura, notamment. Maintenant, il me manque quelques petits détails, quelques petits trucs mais ça va. J'ai les bases.

Thiago S : Comment ça des détails ?

Julian : Je suis incapable de me souvenir de la date de mon mariage avec Anna. Incapable de me souvenir la date de celle de Marco. Incapable de retrouver mon code de portable.

Marco : 120217. C'est ton code de téléphone. C'est la date de ton mariage avec Anna.

Unai : Allez les gars vous... Julian ?

Julian : C'est Alex le fouteur de merde qui vous a mytho un truc énorme pour vous éloigner. J'ai pas trop compris. Juste une histoire de coma et d'amnésie. Je t'expliquerai plus en détail un de ces jours.

Unai : Tu crois être capable de rejouer ?

Julian : Sérieusement ?

Adrien : Ce serait très cool ! 

Unai : Je ne t'ai pas remplacé. La FIFA a bien essayé mais j'ai toujours refusé. Je ne me voyais pas prêt à te remplacer. Les gars l'auraient pas accepté pour la plupart et mon co-manager refusé catégoriquement d'entendre parler de te remplacer.

Angel : De quoi le co-mana... Julian ?

Julian : Salut mec !

               Après quinze minutes à expliquer à Unai et Angel ce qu'il s'était passé, ils ont finalement décidé que je reprennais les entraînements avec les gars. Evidemment, je serais avec l'un des préparateurs pour me remettre à niveau. J'espère pouvoir retrouver les vrais terrains prochainement.