T2 | 19. J'ai besoin de toi.

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Julian Draxler

5 Mars


               Je suis appuiyé contre la rembarde du balcon. La pluie commence à traverser mon sweat, tombant plus franchement que quand je suis sorti. J'entends la porte vitrée coulisser.

"Tout va bien ? Tu agis bizarrement depuis hier soir. C'est le fait d'être en quart ? Tu flippes ? T'as peur de ne pas être à la hauteur ? me demande ma femme.

-Je ne sais pas trop. J'ai juste besoin de réfléchir.

-J'emmène Junior à la crèche et je passe chez Marco et Laura. Ca va aller ?

-Ouais, t'inquiète.

-Je t'aime.

-Moi aussi.

               Je lance un regard au dessus de mon épaule et lui sourit. Elle m'envoie un bisou volant et rentre. Je la comprends. Elle n'a pas envie d'être trempée de la tête aux pieds. Je regarde la sortie du parking souterrain. Quand je vois une Lumborghini, je sais que c'est elle.

                J'entre et attrape mon téléphone. Je compose un numéro, rapidement. Au bout de deux sonneries, ça décroche.

"Allô ?

-J'ai besoin de toi. On a un problème.

-Même endroit que d'habitude. Même heure.

-J'y serais."

               Je regarde l'heure. Si je veux y être pour 9h, je dois partir maintenant. J'attrape les clés d'une des deux voitures qui restent, change de veste et quitte l'appartement, clé de l'appart en main. Je ferme et monte dans l'ascenseur, lançant un regard au clé. Celle de la Ferrarri. Les gars l'ont fait retaper et ont voulu la garder après ma mort. J'ai pas vraiment pourquoi. J'ai failli mourir à l'intérieur.

                J'arrive au lieu de rendez-vous et glisse mes mains dans mes poches, fermant ma veste jusqu'en haut. La brune que je suis venu voir arrive.

"J'avoue que je ne te comprends pas. Tu me jette puis tu me rappelles ?

-C'est pas le moment, Gemma. Je croyais qu'elle avait disparue de la circulation pour leur sécurité !

-Gaby ?

-Qui d'autre ? demandai-je, agacé.

-C'est le cas, Julian. Ta soeur n'est ni en France, ni en Allemagne, ni ou que ce soit où on pourrait aisément la retrouver !

-Alors comment Ronaldo a pu découvrir son existence ? Et celle de Johannes ? m'énervai-je.

-Comment ça il les connait ? Ta soeur est au Brésil. C'est impossible. Tu sais très qu'il la fait protéger quand il n'est pas là. Elle est en sécurité. Pour Joha... Je ne sais pas comment c'est possible. Il s'appelle Johannes Ackermann pour tout le monde, là-bas. D'ailleurs, j'ai parlé avec lui, récemment. Ou, plutôt j'y suis allé pour le voir. Combien de temps que tu n'es pas allé le voir ?

-Beaucoup trop longtemps. soufflai-je. Tu es sûre pour Gaby ?

-Certaine. Je retourne à Rio dans peu de temps. Tu veux que je lui passe un message ?

-Dis lui juste que je l'aime.

-OK. Je m'en occupe. Va voir ton petit frère, Julian. Il a besoin de toi pour aller mieux. Les médecins disent qu'il s'enfonce depuis que tu n'es pas allé le voir. Comment va Alex ?

-Vas le voir en taule si tu as envie de savoir. Je dois y aller.

-Parles à ta femme, Julian. Elle doit savoir." m'informe-t-elle.

               Comme si je ne le savais pas. Je soupire et me gratte la nuque rapidement avant de lui faire la bise et de partir. Je remonte en voiture et regarde la rue. 

               Je regarde le bâtiment et soupire, entrant à l'intérieur. Je me dirige vers le seul endroit où je suis habitué à aller quand je viens ici. Une jeune infirmière me sourit.

"Salut, Emma.

-Il y avait longtemps. me dit-elle. Tu lui as manqué. Allez viens, il va être content de te voir. Tu sais... Il a été mis dans une chambre spéciale. Il a rechuté, Julian.

-Je sais. Je... Il ira mieux, maintenant. Ca ira."

               La jeune femme me sourit et me guide à travers les couloirs. Tentative de suicide à répétitions, trouble dissociatif d'identité et comportement violent. Voilà les raisons de son arrivée ici. J'entre dans la chambre avec Emma.

"Johannes ? Il y a quelqu'un qui est venu te voir."

               Il se retourne et me fixe quelques secondes avant de s'approcher. Emma me sourit et s'en va de la chambre.

"Il y avait longtemps. s'exclame Johannes.

-Je sais. Je suis désolé.

-Tu dois me faire sortir d'ici, Julian. Je... S'il te plaît. Je ne tiendrais jamais, ici."

                Je soupire et baisse les yeux. Il n'y a qu'une personne qui peut le faire sortir. Celui qui l'a mis ici. Alexander.

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