Chapitre 3-2

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Ce chapitre est presque totalement inédit par rapport à la première version ^.^

Bonne lecture *o*

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Je cherchai à tâtons mon portable dans la poche de mon manteau, pour constater avec une résignation consternée, que je n'avais pas de réseau et quasiment plus de batterie. Et merde ! me lamentai-je toute seule, résistant tout de même à l'envie de balancer l'appareil momentanément inutile au loin. Tout se liguait contre nous ma parole ! C'était un véritable cauchemar !

N'ayant plus beaucoup d'autre choix, je me décidai à rejoindre la rue pour tenter de trouver un bon samaritain avec un portable en état de marche. Une véritable utopie dans ce quartier et à cette heure de la nuit mais...je me devais d'essayer. C'était ça ou tenter de dénicher une cabine téléphonique ! Un petit rire nerveux s'échappa de mes lèvres à la seconde où mon cerveau en surcharge émit cette pensée stupide. Une cabine téléphonique ! Autant ne pas y compter, elle se faisait si rare ces derniers temps que cela relevait presque de la chasse au trésor d'en dénicher une. En désespoir de cause, je n'aurais qu'à frapper aux portes, jusqu'à ce que quelqu'un veuille bien ouvrir...ou finisse par appeler la police.

Ma décision prise je commençai à m'éloigner, sans pouvoir m'empêcher de jeter des regards angoissés à la forme inerte, étendue dans les buissons. Je l'avais dissimulée du mieux que j'avais pu mais cela serait-il suffisant si les deux hommes revenaient ?  Et si elle se réveillait brusquement, seule et complètement perdue ? Entravée comme elle l'était, elle allait paniquer et se blesser de nouveau. Non, décidément, je ne pouvais pas la laisser là...je devais l'emmener avec moi...mais comment ? Résignée, je fis demi-tour d'un pas pesant et tentai de rassembler le peu de neurones qu'il me restait pour trouver le moyen de la transporter, évanouie, jusqu'à la rue.

Je me rendis très vite compte, que mon plus gros problème serait notre poids et nos tailles presque identiques, ce qui compte tenu de l'inconscience de la jeune femme, devenait un handicap supplémentaire. J'eu beau essayer de la prendre dans mes bras de plusieurs manières différentes, je ne réussis qu'à me faire mal au dos et à me retrouver sur les fesses une fois de plus. Le découragement m'envahit et des larmes commencèrent à s'accumuler derrière mes paupières. Nous avions beau nous trouver au cœur d'une grande ville et dans un quartier surpeuplé, nous n'aurions pas été plus seules et isolées sur mars !

J'aurais beau crier et appeler à l'aide, à cet endroit bordé d'entrepôts désaffectés, personne ne m'entendrait. Je devais me ressaisir et vite car il était hors de question que j'abandonne, je ne pourrais jamais me le pardonner. Alors que mon regard dérivait une nouvelle fois vers le corps toujours inerte à mes pieds, je constatai que les lèvres de la jeune fille commençaient à virer au bleu. Signe qu'elle avait des problèmes respiratoires ou que sa température était trop basse. Vu les claquements de dents qui s'échappaient involontairement de ma bouche, je me dis que ce devait-être la deuxième hypothèse. Je devais trouver à tout prix un moyen de nous sortir de là !

Alors que je réfléchissais intensément, un bruissement se fit entendre tout proche. Je sursautai violement et retint de justesse le cri de peur et de détresse pur qui faillit jaillir de ma gorge serrée. Apeurée, je regardai dans toutes les directions, mon cœur qui semblait battre directement dans mes oreilles m'empêchant de percevoir d'autres sons alarmants.

À court d'idées et aiguillonnée par la peur et l'urgence, je me saisis précipitamment des poignets de la jeune fille et la hissai sur mon dos en faisant passer ses mains menottées autour de mon cou. Je m'apprêtais à me redresser lorsque le bruit recommença, me figeant sur place, mon prochain souffle bloqué dans ma poitrine. Non, non, non ! Ce n'était pas le moment de perdre tous mes moyens, me dis-je en essayant de me calmer tandis que je rassemblais mes maigres forces, m'apprêtant à tenter un sprint. Je me redressai encore un peu, gênée par le poids mort sur mon dos. La chaine des menottes qui appuyait douloureusement sur ma gorge, m'obligea à me baisser de nouveau pour soulager la pression et me saisir des mains de la jeune femme pour éviter ce désagrément.

J'étais toujours accroupie quand les broussailles remuèrent furieusement devant moi. Je voulus reculer mais gênée par le corps de la jeune femme, je ne parvins qu'à basculer en arrière, me rééquilibrant de justesse à la seule force de mes cuisses. Je devais trouver un objet, quelque chose qui me permettrait de me défendre, pensai-je en cherchant frénétiquement au moment où le chat noir sortit de la végétation rabougrit, pile devant moi.

— Abruti de chat...tu m'as fait peur ! ne pus-je m'empêcher de m'écrier dans un chuchotement fébrile et tremblant, qui m'aida à relâcher un peu la pression.

L'animal feula à l'entente de ma voix et me fixa de ses yeux...étranges. Ils étaient verts avec une touche d'or mais le plus dérangeant était l'intensité de son regard...comme s'il essayait de me faire passer un message. Je me secouai mentalement, c'était n'importe quoi ! Un chat était un chat ! Ce satané animal m'avait déjà fait assez peur comme ça, pas la peine de m'inventer des frayeurs inutiles. Nous devions partir d'ici tout de suite.

Ignorant l'animal, je me redressai et commençai à avancer avec lenteur vers la rue. J'avais à peine fait deux pas, que le chat fut sur moi, feulant avec agressivité dans ma direction, me forçant à reculer.

— Non mais c'est quoi ton problème ? lui criai-je d'une voix étranglée.

— Hé ! T'as entendu ? retentit soudain la voix grave et désagréable de l'un des deux hommes, à quelques mètres devant moi. Il m'a semblé entendre une voix.

Je sentis mon cœur me remonter dans la gorge, tandis que l'adrénaline inondait mon cerveau me donnant le regain de force et d'énergie qui me manquait pour prendre mes jambes à mon cou. Mais pour aller où ? J'étais paniquée, perdue et ne savais plus qu'elle direction prendre. J'allais me diriger vers ce que je croyais être l'opposé de l'endroit où se trouvait l'homme, quand le chat feula de nouveau. Décidant qu'il était peut-être plus prudent de se fier à l'instinct de mon petit compagnon à fourrure, je m'accroupie près de l'animal.

— Très bien, je te suis, lui murmurai-je en me traitant intérieurement de folle pour ètre en train de parler à un chat.

Ce dernier parut me comprendre, car il arrêta ses feulements et fila comme une flèche vers l'extrémité est du terrain. Je le suivis le plus silencieusement et le plus discrètement possible en priant pour ne pas tomber sur l'un des deux hommes. Après de longues minutes de calvaires, je parvins enfin sur le trottoir défoncé par des racines...plus aucun chat en vue ! Je ne m'attardai pas, ne me permis même pas un soupir de soulagement ou même une pause. Car je savais que si je m'arrêtais, je ne pourrais plus repartir...mon corps épuisé ne me le permettrait pas.

Je continuai donc à avancer, à peine consciente de ce que je faisais. Quand enfin, les murs aveugles et décrépits commencèrent à céder la place à de petites maisons vétustes et des halls d'immeubles délabrés, je choisis la première qui me sembla donner des signes d'occupation et appuyai de toute mes forces sur la sonnette. À peine avais-je pressé le bouton pour la troisième fois, que le voile noir qui grignotait mon champ de vision depuis un moment déjà, gagna du terrain brusquement. Ma respiration laborieuse le devint plus encore et je me sentis plonger dans l'inconscience, mon doigt toujours collé à la sonnette.

Ombre FauveOù les histoires vivent. Découvrez maintenant