Chapitre 27-1

6.6K 882 247
                                    


J'avais la drôle de sensation d'être devenue une marmotte ! me dis-je en me réveillant, une fois n'est pas coutume, dans la pénombre. Je cherchai du regard une silhouette familière et fus étrangement déçu de ne trouver personne. Nicolas n'était pas encore revenu ou déjà reparti, me dis-je en m'asseyant précautionneusement, certaine d'être de nouveau victime d'un étourdissement ou d'un mal de tête carabiné...mais rien ! Je me sentais...étrangement bien, en pleine forme me rendis-je compte lorsque je me mis debout sans chanceler. Ne sachant pas quoi faire d'autre je me dirigeai vers la porte, quand celle-ci s'ouvrit soudain, inondant une partie de la pièce de lumière artificielle qui m'explosa les yeux.

— Tu es déjà réveillée ! s'exclama une jeune femme d'une voix étonnée. Pas encore habituée à la vision nocturne à ce que je vois, se moqua-t-elle gentiment en refermant la porte derrière elle, avant de traverser la pièce et d'écarter vivement un rideau sombre qui révéla une lucarne rectangulaire laissant filtrer une douce lueur.

— Comment ça ? lui demandai-je alors que mes rétines malmenées se réadaptaient lentement à la lumière plus mesurée.

— C'est bien connu que les humains ont une vue de taupe ! me répondit-elle en déposant quelque chose sur mon lit. Ça doit sûrement te faire un choc maintenant que tu es...optimisée !

Son sourire et sa bonne humeur étaient contagieux, même si ses répliques légèrement acides étaient à la limite de la moquerie.

— Je n'ai pas l'impression d'avoir une vue très supérieure à celle d'avant, lui répondis-je en m'avançant pour identifier ce qu'elle venait de déposer.

— Tu t'es quand même rendu compte, qu'avant que je n'arrive, tu étais dans le noir ?

— Mais non, il y avait...

— Vision de métamorphe, tu verras, tu vas t'y faire.

— Mais je ne suis pas une...

— Oui je sais. Toi t'es un monstre oublié, une vraie légende ! Mais sur beaucoup de points, dont la vue, c'est comme nous !

— Comment tu peux en être certaine puisque tu n'es pas un loup garou ? lui répliquai-je, un peu agacée qu'elle me coupe sans arrêt la parole.

— Ton Alpha m'a briefé. Comme il va être un peu accaparé par les problèmes géopolitiques chiant du moment, il m'a chargé de veiller sur toi, de répondre à tes questions et de t'enseigner les quelques trucs que nous avons dorénavant en commun.

— Et pourquoi toi ? lui demandai-je sans réfléchir.

— Parce que j'étais la seule fille non indispensable en cette période de crise.

— S'il y a un mec moins bavard je suis preneuse, murmurai-je entre mes dents, sentant déjà poindre le début d'une migraine si je devais la supporter toute la journée. L'effet fun de sa bonne humeur n'avait pas duré longtemps.

— Pas la peine de chuchoter, je t'entends très bien tu sais. Ton ouïe aussi a été boostée ! Les garçons s'étaient proscrits car ici il n'y a que des métamorphes loups, qui risquerait de faire réagir ta louve, ce que tu ne veux pas j'imagine.

— Comment ça, faire réagir ma louve ? lui demandai-je perplexe. Tout a l'air sous contrôle maintenant.

— ça c'est juste une impression ma belle ! Crois-moi tu ne contrôle encore rien du tout ! Et comme tu es...enfin tu étais...je suppose, une humaine prude et coincée, tenter de t'accoupler devant tout le monde avec un parfait inconnu ne te branche pas j'imagine ?

— Pardon ? Tu peux répéter, j'ai du mal comprendre !

— Alors il faut que tu ailles chez l'O.R.L, ou chez le psy, c'est toi qui vois ! me répondit-elle nonchalamment avec un grand sourire moqueur en se vautrant sur le lit.

Ombre FauveOù les histoires vivent. Découvrez maintenant