Chapitre 29-1

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— Tu es ici au sein de mon clan, Khyn ! Ce n'est pas à toi de donner les ordres.

— C'est de la prudence la plus élémentaire et si tu n'étais pas si jeune et inexpérimenté tu le saurais ! s'emporta-t-il en abaissant violement sa main sur la table.

— Parce que vous vous considérez comme un expert en loup-garou ? persifla Nicolas dans un grondement agressif son bras droit étendu devant moi dans un geste protecteur.

— On sait tous et depuis toujours que vous n'êtes que des bêtes sauvages, ingérables et dangereuses. Vous auriez dû l'éliminer dès que vous avez compris ce qu'il était, dit-il en se tournant vers Aaron.

— ça ne vous dérangeait pas d'être dans la même pièce que moi il y a quelques minutes, lui répondit Nicolas tandis qu'Aaron réagissait en poussant un grondement menaçant en direction du métamorphe.

Cet homme était effrayant. Il aurait pu être beau avec sa stature imposante, ses cheveux noirs et son regard perçant. Mais ses traits durcis par la colère le rendait instantanément antipathique, surtout qu'il avait l'air d'avoir une dent contre moi.

— Je croyais alors que vous étiez le seul qui restait ! Mais transformer une humaine, qui plus est une sorcière, c'est totalement interdit.

— Qui êtes-vous pour m'interdire quoi que ce soit ? rugit Nicolas, dont les yeux se mirent à luirent d'un éclat jaune-orangé inquiétant.

— Je ne peux pas être une...sorcière, dis-je soudain. Mais si cela était vraiment le cas, en quoi cela serait-il dangereux ?

Thomas et Aaron se regardèrent, visiblement soucieux.

— C'est déjà arrivé que des non-humain soient transformé en loup-garou et...il n'en ressortait jamais rien de bon. Soit ils ne survivaient pas à la métamorphose, soit ils devenaient hyper puissant très rapidement mais surtout ingérable et dangereux, raconta Aaron d'une voix grave.

— Comment tu sais ça ? lui demanda Nicolas

— Lorsque j'ai compris ce que vous étiez toi et ta famille, j'ai fait des recherches sur votre espèce, lui avoua-t-il.

— Pourquoi ne me l'as-tu jamais dit ? lui dit-il dans un souffle attristé. Tu dois en savoir plus que moi sur ma vraie nature.

— Tu n'étais pas prêt à en discuter et puis, je suis et reste un métamorphe, beaucoup de connaissances se sont perdues avec les tiens.

— Toutes vos conversations sont bien jolies, mais le problème reste le même, elle est dangereuse. C'est tout sauf le bon moment pour avoir un loup-garou incontrôlable sur les bras. Si elle échappe à notre contrôle et sème la terreur parmi les humains...ils nous massacrerons tous comme ils ont déjà essayé de le faire il y a peu de temps.

— ça n'arrivera pas, elle se contrôle...

— Pas tant que ça, intervint Akshay. Je sens sa puissance et la tienne augmenter d'heure en heure.

— Tout ce stress et ces tergiversations sont inutile, puisqu'il est fort improbable que Rose soit ce qu'elle prétend !

— Si, j'en suis certaine ! affirma Lyn, campant sur ses positions. Désolée, articula-t-elle exagérément à mon attention avec une petite grimace d'excuse sans qu'aucun son ne sorte de sa bouche.

Ça elle pouvait l'être désolée me dis-je en réprimant de justesse une réplique malpolie qui ne me ressemblait guère et venait sans doute de mon nouveau moi. Je me sentais tellement bizarre et différente depuis que Nicolas m'avait transformé...attaqué plutôt me remémorai-je dans un frisson. Une puissante onde de chaleur m'embrasa soudain, me prenant au dépourvu et m'ôtant tous mes moyens. Une force brute, sauvage et très en colère cherchait à prendre le contrôle de mon corps mais surtout de mon esprit. Dans un geste désespéré je me raccrochai à Nicolas, serrant son bras avec une telle force, qu'il émit une légère plainte en se tournant vers moi, surpris.

— Il a raison, lui murmurai-je d'une voix paniquée. Je ne sais pas ce qu'il se passe mais je ne le contrôlerai pas longtemps. Tu le sens ?

— Il me fixa intensément durant un court instant et je vis de la peur passer dans son regard au moment où un frisson le parcourait de part en part.

— C'est peut-être parce que tu es stressée, me répondit-il. Avec tout ce qu'il s'est passé je n'ai pas eu le temps de t'apprendre à ce que tu avais besoin de savoir.

— Tu crois ? Et si je deviens dangereuse ?

— Elle a raison Nicolas, intervint Thomas. Nous devons tirer les choses aux clairs et rapidement. La situation est beaucoup trop tendue entre nous et les humains pour que nous puissions prendre le risque qu'ils découvrent votre existence. Cela signerait la fin de toute discussion et notre arrêt de mort assuré.

— Vous devez les enfermer quelque part où ils ne seront plus une menace ! ajouta le dénommé Khyn d'une voix autoritaire qui me dérangea.

— Comment peux-tu oser proposer cela après ce que tu as toi-même vécu ! s'indigna Thomas d'une voix qu'il parvint malgré tout à maîtriser.

— La situation n'a strictement rien à voir ! rugis ce dernier. Je ne représentai aucun danger inconnu, ni menace d'aucune sorte lorsque l'on m'a enlevé.

— ça dépend du point de vue, entendis-je Aaron marmonner dans sa barbe.

C'est alors qu'un jeune homme entra calmement dans la pièce et resta devant la porte, le regard tourné vers Thomas.

— Peter, va chercher Waahana, elle doit être dans la réserve.

Le jeune métamorphe ne répondit rien et se contenta de tourner les talons pour partir au pas de course.

— Waahana est issue d'une famille de sorcier, j'espère qu'elle pourra nous confirmer les affirmations de Linda, m'expliqua-t-il en avisant mon air surpris.

— Un vrai chef agirait autrement...

— Encore une réflexion sur ma manière de gérer mon clan Khyn et tu apprendras à tes dépends que je suis beaucoup moins sage et contrôlé que j'en ai l'air !

La menace plana dans l'air comme un mauvais brouillard et tout le monde sembla retenir sa respiration, craignant ce qui allait suivre. Mais Waahana arriva à cet instant brisant momentanément la tension qui régnait dans la pièce.

— Waahana, est-ce que je suis une sorcière ? lui demandai-je avant que quiconque n'ait pu le faire à ma place.

— Une sorcière à part entière, je ne sais pas, me répondit-elle d'une voix douce. Mais tu as en toi quelque chose de particulier, c'est une évidence. Je l'ai senti à la seconde où je t'ai rencontré.

— Pourquoi ne me l'as-tu pas dit ? lui demanda Thomas d'un ton surpris et blessé.

— Si je l'avais fait, vous auriez refusé qu'il la transforme et cette jeune fille méritait de vivre. 

Ombre FauveOù les histoires vivent. Découvrez maintenant