Chapitre 21-1

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— Si tu savais que je n'étais pas parti, pourquoi avoir autant attendu pour sortir ? demanda Aaron à Nicolas en s'arrêtant à environ deux mètres de lui.

— Je savais que je ne pourrais pas te semer, mais autant ne pas avoir de spectateurs pour ce qui va suivre.

— Et que penses-tu qu'il va se passer maintenant ?

— Je ne suis pas dupe Aaron. Je sais très bien que ton clan passe avant tout et je le respect...

— Tais-toi et écoute-moi ! Eva et Juan ont été châtié pour l'exemple et tu sais à quel point j'ai horreur d'en recourir à de telles extrémités ! Mais ce qu'ils ont fait était inexcusable même envers toi. Néanmoins tu sais ce que le clan pense de ta présence ici...

— Pourquoi vous ne le laisser pas partir dans ce cas ? intervins-je excédée par son discours en m'avançant à la hauteur de Nicolas, qui m'arrêta de son bras, ayant de toute évidence peur que je ne me jette à la tête d'Aaron. Il veut seulement me ramener chez moi...

A la seconde où les mots sortirent de ma bouche je sus que j'avais dit une bêtise.

— Tu ne comptes pas faire ça ? Tu sais bien que c'est impossible ! gronda Aaron d'une voix menaçante en dardant son regard incandescent sur moi.

— Je ne suis pas fou, lui répondit-il sur le même ton. Je ne voulais pas l'effrayer, c'est tout, ajouta-t-il en parlant de moi comme si je n'étais pas là.

J'étais sur le point de rétorquer quelque chose quand un bip court, strident et incongru perça soudain le silence. Le signal sonore d'un téléphone. J'étais en plein milieu des bois, en pleine nuit, entre deux métamorphes qui se prenait la tête et voilà que l'un deux sortait un smartphone de sa poche pour consulter ses sms ! Si je n'avais pas été si terrifiée, je crois que j'aurais éclaté de rire.

— Les tours de gardes sont en train de se mettre en place, vous devez partir maintenant, nous dit Aaron en remettant son portable dans sa poche arrière.

— Vous allez nous laisser partir ! m'exclamai-je n'en croyant pas mes oreilles. Ça servait à quoi tout ce cirque alors ? ne pus-je m'empêcher d'ajouter sous les regards noirs et consternés des deux hommes...heu...métamorphes...truc ? pensai-je, mon cerveau ayant apparemment décidé de faire la grève du bon sens.

— Tout ce cirque comme vous dites, c'est ce qui me permet de rester le chef de ce clan et d'éviter que des petites brutes avides de pouvoir comme Juan ne prennent les rennes ! me répondit Aaron dans un grognement coléreux en nous dépassant d'une démarche vive et pressée. Suivez-moi ! nous ordonna-t-il en se mettant à courir sans même vérifier que nous le suivions.

Nicolas s'empara une nouvelle fois de ma main d'un geste de propriétaire avant de partir en petites foulées, m'entraînant derrière lui à la suite d'un Aaron déjà presque transformé en fantôme par les ombres de la nuit.

— Tu crois vraiment que l'on peut lui faire confiance ?

Mon murmure essoufflé qui se voulait discret, sembla résonner comme un cri dans le silence sépulcral du petit bois dans lequel nous venions de pénétrer. Nicolas stoppa net et me saisis par les deux bras pour stopper mon élan et éviter que je ne lui rentre dedans.

— Moi je lui fais confiance. Sans lui, je serais mort il y a bien longtemps.

— Mais quand même, il...

— Tu es une humaine, tu ne peux pas comprendre, ajouta-t-il d'une voix frustrée. Tu me fais confiance ? me demanda-t-il en reprenant sa course sans se soucier de ma réponse.

Ombre FauveOù les histoires vivent. Découvrez maintenant