7 - Un espion fasciste

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Je suis réveillé par la porte de la cellule qui s'ouvre soudainement, un faisceau de lumière m'oblige à serrer les yeux.

Instantanément, je suis aspiré par le présent, vers ce cauchemar, qu'est-ce qu'il peut m'arriver encore ?

Deux soldats devant la porte, se mettent au garde-à-vous :

" Le colonel Julio Furlan ! "

Mes mains commencent à mouiller de transpiration, j'essaie de les sécher sur ma tenue carcérale, au-dessous des cuisses, discrètement, pour ne pas me montrer si vulnérable.

Je vois entrer un homme grand, au moins un mètre quatre-vingt, une moustache fine, bien soignée, des cheveux blonds et gominés avec la raie de côté, des yeux bleus et des traits nordiques.

Un des deux militaires lui tend une chaise, il s'assoit et fait signe aux deux gardes de s'éloigner ; ils sortent laissant la porte entrouverte.

« Considère ce repas comme un cadeau. »

Il marqua un arrêt.

« Nous veillons jour et nuit sur la sécurité de ce pays. Tu as été trouvé sans papiers, même avec ton espagnol correct, tu parles toujours avec un très fort accent italien, t'as franchement l'air de quelqu'un de fraîchement débarqué. Je veux être franc avec toi, les suspicions qui pèsent sur toi sont très lourdes. »

"Des suspicions... de quoi ? "

"Que t'as été envoyé par les fascistes pour organiser une action subversive ! Nous savons que Mussolini voudrait mettre en place un gouvernement fasciste en Argentine. T'es pas le premier que nos hommes ont intercepté. Il y a un réseau d'immigrés italiens qui opère sur notre territoire pour le compte de Mussolini. Ton air de clochard nous a mis davantage la puce à l'oreille, c'est une stratégie bien connue pour éviter les regards et passer inaperçu ! "

L'idée que je me trouve réellement à Buenos Aires et en 1936 fait du chemin dans ma tête, elle gagne du terrain, mes défenses reculent, cette idée est en train de s'imposer comme une évidence.

J'ai l'impression que ma tête va exploser, mais, putain ! Où je suis tombé ? Il doit y avoir une explication rationnelle !

Les snuff movies me viennent à l'esprit, ces films illégaux où la victime est tuée pour le plaisir d'un public de spectateurs dépravés, s'étaient répandues récemment depuis qu'on pouvait faire des vidéos avec les portables ; beaucoup de ces snuff movies avaient été tournés en Iraq, des prisonniers irakiens avaient été filmés pendant qu'ils étaient torturés jusqu'à la mort.

Cette pensée me fait frissonner, et si c'était un snuff movie ?

Tout est clair maintenant : ils m'ont assommé et jeté sur scène, maintenant je m'explique mon réveil sur le trottoir, totalement abruti et incapable de me rappeler de rien, même pas de mon prénom.

J'en ai assez, ils doivent avoir placé des caméras quelque part, je commence à regarder autour de moi.

Le colonel me regarde d'un air dubitatif.

Je ne vois rien, ils doivent avoir caché les caméras dans la veste du colonel, peut-être ces boutons-là...

Je me jette sur lui, essayant de lui arracher sa veste, il recule, nous tombons ensemble au sol.

« Gardes, gardes ! » crie-t-il.

Les sentinelles se précipitent dans la cellule, me passent à tabac avec leurs matraques.

Un coup me frappe au crâne et je perds connaissance.

L'hôteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant