Paris, 19 janvier 2008.
Florence et Geneviève, les études terminées, s'étaient perdues de vue ; à vrai dire, ni l'une ni l'autre n'avaient fait le moindre effort pour garder le contact.
Geneviève était devenue directrice marketing chez une société d'asset management et s'était mariée à un certain Olivier, directeur de la gestion actions dans la même entreprise.
Elle l'avait épousé parce qu'elle avait toujours pensé que dans la vie c'était toujours utile d'avoir un mari, quelqu'un qui gagne assez pour lui acheter une villa de 300 m2 avec piscine, dans une de ces villes ultra chics de la banlieue parisienne. Et lui permettre le style de vie qui allait avec.
Avec un salaire comme celui d'Olivier, Geneviève était prête à faire des compromis sur l'aspect physique, elle ne prétendait pas qu'il était beau, charmant non plus, c'était suffisant qu'il ne soit pas physiquement répugnant.
Olivier n'était pas répugnant, mais il était ennuyeux, extrêmement ennuyeux. Dépourvu de la moindre trace d'humour, il anesthésiait les hôtes à coup de monologues sur les faibles capacités prédictives de la plupart des gérants de fonds.
Mais là où il excellait, en termes d'ennui, c'était au lit. Il arrivait à faire l'amour en un temps record, préliminaires inclus. Heureusement, heureusement pour Geneviève, les épisodes de sexe étaient plutôt sporadiques, à tel point qu'elle s'était convaincue qu'il avait une maîtresse ou peut-être un amant - les deux scénarios lui allaient très bien.
Celle qui avait un amant, c'était bien elle, qui passait d'un amant à l'autre, elle en avait parfois même deux, parce que, une roue de secours, il faut toujours en avoir une.
Pour Olivier, Geneviève était utile tout simplement pour montrer qu'il était un homme marié, plus fiable d'un point de vue professionnel, bref un mariage parfait sous un certain angle.
Olivier et Matthieu, le mari de Florence, avaient été camarades de classe à l'Ecole Polytechnique, et ils se retrouvèrent au mariage d'un autre camarade de classe, et ce fut ainsi que Florence et Geneviève se rencontrèrent à nouveau.
Elle se voyaient rarement car Geneviève trouvait Florence totalement insignifiante, elle se limitait à aller au cinéma avec elle, un samedi par mois, juste pour contenter Olivier.
C'était une soirée froide, ce 19 janvier de 2008.
Elles s'étaient données rendez-vous pour aller voir une comédie française.
Florence avait tourné longuement pour trouver une place pour se garer et acheter un paquet de cigarettes, et elle devait encore passer prendre Geneviève.
Dans une ville comme Paris, cela aurait été beaucoup plus simple de se déplacer en métro, mais la Princesse Geneviève, comme elle avait habitude de l'appeler, trouvait le métro malodorant et plein de bourrins.
Ainsi, après avoir cherché sans succès une place pour se garer, elle décida de se garer dans une zone de remorquage, en considérant qu'entrer et sortir du tabac lui aurait demandé une dizaine de minutes au maximum.
Ce fut exactement pendant qu'elle était en train de sortir du tabac, heureuse de garder dans ses mains son paquet de cigarettes, qu'un très gros orage se déclencha, ce fut ni plus ni moins comme une douche.
Elle était sans parapluie et elle aurait voulu attendre sous un balcon que l'orage termine ou au moins faiblisse, se trouvant sa voiture dans la zone de remorquage, et étant déjà en retard avec Geneviève, elle décida de prendre un risque.
Elle traversa la route, juste devant elle, à un endroit il n'y avait pas de passage piéton, et en plus après un virage.
Peut-être à cause du virage, peut-être à cause de la pluie, une voiture qui passait à cet instant l'aperçut trop tard pour s'arrêter et la heurta de plein fouet.
Le choc avec la voiture ne fut pas très violent mais la projeta en arrière, lui faisant taper la tête sur le goudron.
VOUS LISEZ
L'hôte
Science FictionGiuliano vit à Paris. Un jour, il se réveille en 1936. Comment est-ce possible ? Comment revenir en arrière ? Si Giuliano change le cours de l'Histoire, que se passera-t-il dans son présent ? Une succession d'événements dans l'espace et dans le te...