21 - Dans le loft

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Paris, 13 juillet 2008.

Nous rentrâmes chez moi.

Elle eut une expression de merveille, elle n'avait probablement jamais vu un loft en vrai. Elle mit sa main derrière ma nuque, me serra contre elle et m'embrassa avec passion.

Nos mains étaient totalement hors contrôle, elle déboutonnait ma chemise pendant que je m'occupais de son t-shirt que j'arrivai à sortir facilement, vu son décolleté plongeant. Le jean, en revanche, que j'avais trouvé si sexy au bord de la Seine, j'étais en train de le maudire, tellement il lui collait à la peau ! Cette haine se transforma en douleur lorsque perdant l'équilibre je tombai par terre, entraînant Florence dans ma chute. Elle m'enfonça le genou sur la cheville droite, j'essayai d'hurler le moins possible et pour ne pas gâcher l'ambiance je lui dis :

« C'est dommage que je ne sois pas masochiste, là, j'aurais eu un bel orgasme ! »

Elle éclata de rire, nous nous dirigeâmes vers l'étage, nous embrassant et laissant un sillage de vêtements derrière nous.

Nous nous jetâmes sur le lit et fîmes l'amour, sans préliminaires et sans précautions, nous embrassant et nous regardant dans les yeux.

Après une pause, nous repartîmes, cette fois décidément plus créatifs.

Nous étions affamés, je descendis dans la cuisine et je préparai des linguine avec de l'ail et de l'huile que j'emmenai au lit avec deux verres de negroamaro, un vin des Pouilles presque introuvable à Paris.

Nous dévorâmes les linguine, convaincus qu'il s'agissait d'un arrêt court, pour repartir comme deux chats en chaleur.

En réalité, vingt minutes plus tard, nous dormions comme deux marmottes en léthargie.

Quand je me réveillai, je trouvai Florence qui dormait encore, une joue sur ma poitrine, comme une petite fille, et un peu de sa salive avait coulé sur ma peau, j'eus une envie terrible de rire voyant la scène, mais je pus me retenir et rester immobile.

Dans le silence, j'observais la pièce, me rappelant le moment où j'avais décidé d'acheter ce loft. Honnêtement, je n'aurais jamais pu me permettre l'achat d'un bien pareil, à Paris, mais il était dans un état pitoyable et ce fut ainsi que je pus l'acheter à un prix abordable pour mes finances, puis, petit à petit, je commençai à le rénover.

Le loft donnait dans une cour. Je me souviens de l'euphorie des premiers temps – quand les belles journées printanières arrivaient – à l'idée de déjeuner dehors, dans la cour et de lire un livre au soleil.

Florence se réveilla, un peu désorientée, les yeux mi-clos, elle me regarda, immobile, se demandant, peut-être, qui j'étais, après, avec un sourire et une voix encore toute ensommeillée :

« J'ai fait un rêve très étrange, je dansais face à un sultan qui me regardait avec des yeux pleins d'admiration. C'est bizarre, tu trouves pas ? »

« Qui sait, peut-être t'étais une odalisque dans ta vie antérieure », je lui dis, lui caressant ses hanches.

Elle rit.

« Et d'après toi, t'étais qui dans ta vie antérieure toi ? »

« Ecoute dans celle antérieure j'en sais rien, mais dans celle d'après, j'aimerais beaucoup être un paresseux »

« Un paresseux... l'animal ? »

« Ouai, çui-là. »

« Et pourquoi un paresseux ? » demanda-elle, en retenant difficilement une envie de rire.

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